Cécile Duflot, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche pose des conditions pour un accord politique avec le Parti socialiste et son candidat. Aurélie Filippetti, députée et proche du candidat désigné après les primaires, accuse l'animatrice de EELV (Europe Ecologie Les Verts) de mettre un flingue sur la tempe de François Hollande et d'exercer un chantage irresponsable à son égard. C'est si vrai que les négociateurs verts et PS ont repoussé de trois semaines l'accord qu'ils devaient annoncer prochainement sur les circonscriptions accordées aux Verts.
Pendant les négociations et avant tout accord, ceux qui ont un peu d'expérience savent que les petits font monter les enchères très haut vis-à-vis des grands. C'est toujours comme cela. Demander beaucoup (voire trop) pour avoir un peu. Et quand on menace de ne pas faire d'accord et de refuser de gouverner avec le PS comme le fait Mélenchon, c'est pour apparaître pur et dur dans une posture électorale censée satisfaire une part de l'électorat le plus intransigeant notamment les supporters du NPA en mal de leader charismatique.
Il ne faut pas s'emporter. Il faut même conserver son sang froid. Les négociateurs sont habitués aux coups de menton et s'ils veulent un groupe à l'Assemblée nationale, les Verts devront passer des compromis avec les socialistes. Leur volonté de résoudre les problèmes avant la présidentielle est claire et limpide. Ils savent qu'Eva Joly, malgré la sympathie qu'on peut lui porter, ne fera pas un score à deux chiffres et que les accords avec le PS ne pourront dépendre du résultat du premier tour sauf à entériner une représentation ne reflétant pas l'influence réelle des idées des Verts dans le pays. Comme toujours, le rapport de force produira un accord dont tout le monde se félicitera sincèrement ou non.