30 minutes et quelques secondes seulement, mais dans un set tumultueux, d’une terrible puissance, Cormier et les siens condensent leurs morceaux musclés et leurs ouragans tortueux comme on enferme un tigre enragé dans une cage électrique : avec des tripes et beaucoup de nerf. Bondissant, sanguin, nerveux, le groupe est visiblement heureux d’être là et le public, qui remplir désormais complètement la salle, est assez logiquement soufflé d’admiration.
La constante ici est le Français (« Nous chantons en Français, ne vous surprenez pas à comprendre quelque chose ») mais reste n’est que cassures telluriques, glissades imprévues, menaces d’explosions, éruptions surprises : les chansons et petits tubes sinueux du récent et fantastique Les chemins de verre (L’acouphène, Les chemins de verre, notamment, la plus ancienne Le compteur) prouvent que ceux qui tournent régulièrement en première partie d’Arcade Fire en ont l’intensité sans l’ampoulé, sont capables de marier Radiohead, Mogwai, Patrick Watson et de grands textes dans des chansons immortelles. A bientôt, on espère.