Test : Sonic Generations

Publié le 05 novembre 2011 par Duxxy28 @duxxy28

Depuis quelques années, Sega essaie de redorer l’image de marque de sa mascotte. Il faut dire que depuis Sonic Adventures 2 sortie sur Dreamcast en 2001, le hérisson bleu n’a plus eu grand-chose à offrir, la faute sans doute à un manque de fil conducteur et de cohérence entre les épisodes par rapport aux débuts de la licence. Et puis, en 2010, on a vu le petit mammifère renaître de ses cendres : plus de personnages secondaires ou de hérisson-garou, un retour à des niveaux rapides, et un gameplay furieux et frénétique. Avec un Sonic 4 sympathique et un Sonic Colours absolument exceptionnel, Sega semblait bien décider à redevenir plus fort que toi. Ce Sonic Generations est l’occasion de vérifier que les deux précédents volets n’étaient pas un coup de chance et de répondre à la question que des millions de fanboys se posent désormais : Sega est-il vraiment de retour ?

A gauche, l'original. Et à droite, la nouvelle génération. Et deux clins d'oeil se sont cachés dans ces screenshots. Saurez-vous les retrouver?

Pour l’anniversaire de son petit personnage, la firme nippone nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Dans cet épisode, le Sonic rebelle côtoiera son ancêtre, la faute à une sombre histoire de failles temporelles générées par le grand méchant de l’histoire. D’office on comprend que le scénario est absolument dispensable, mais en a-t-il jamais été autrement ? Le jeu vous plonge d’entrée dans Green Hill Zone, le premier tableau du premier Sonic, ce qui réveillera chez les plus anciens d’entre nous un élan de joie nostalgique peu commun. Les niveaux ont bien sûr été refaits avec des graphismes modernes pour éviter de nous faire fondre la rétine mais il est impossible de se tromper : on retrouve le même design, les mêmes ennemis, les mêmes types de chemins… et le même héros ! Tous les tableaux sont jouables en 2D façon old school et en 3D comme on en a l’habitude depuis Sonic Adventure. Pour jouer à l’ancienne, il faudra sélectionner le premier acte du niveau, et le second pour coller à une jouabilité plus récente. Le pari de la Sonic Team a donc été de trier les meilleurs niveaux qu’a parcourus notre héros ces 20 dernières années et de les remodeler pour les rendre jouables de deux manières complètement différentes. Et à l’heure actuelle, ils sont en droit de sabrer le

Pour choisir votre niveau, vous vous déplacerez dans un hub immaculé. Au fur et à mesure que vous remporterez les épreuves, celui-ci retrouvera ses couleurs.

champagne. La sensation de vitesse est bien au rendez-vous aussi bien en side-scroller qu’en vue de dos et on mangera souvent les ennemis dans les dents faute de réflexes. Les premiers pas se feront sans bleu, mais la difficulté va croissante en intégrant petit à petit les trous, les ennemis qui tirent à distance et les parcours à embranchements multiples. On reste toujours très loin de l’insurmontable et votre petit frère pourra finir tous les niveaux sans souci, pourvu qu’il prenne son temps et qu’il surmonte les premiers échecs de la découverte. En revanche, pour aller titiller les high scores et récolter un rang S à toutes les épreuves, il faudra finir chaque niveau en un temps minimum et sans se faire toucher.

C’est au total neuf niveaux qui seront proposés tout au long de l’aventure, déclinables dans les deux versions, soit 18 tableaux au total. Supposons que vous soyez une tortue asthmatique et que vous mettiez 5 minutes pour chacun, cela nous fait un total de 90 minutes. Scandale ! Mais-non-mais-non, rangez moi cette torche, vous allez blesser quelqu’un. D’une part, il faut prendre en compte les secrets dispersés dans chaque zone. Cinq étoiles sont cachés dans le niveau 2D et cinq autres dans le niveau 3D. N’oublions pas non plus la quête du temps

Les épreuves bonus garantissent une durée de vie très correcte. Vaincre vos rivaux vous permettra de récupérer les émeraudes du chaos.

ultime, qui représente une bonne partie du plaisir que procure Sonic. D’autre part, j’ai peut-être oublié de mentionner le fait que terminer un niveau dans ses deux versions déverrouillera dix nouvelles épreuves associés au tableau, la moitié à effectuer avec l’ancien Sonic, l’autre avec le nouveau. Elles sont généralement variées, bien pensées et dispose d’un mode difficile : courses contre vos doubles, batailles contre Metal Sonic ou Shadow the Hedgehog, contre la montre avec une unique pièce en réserve… Il y a vraiment de quoi faire, et on passera facilement une petite dizaine d’heure sur le jeu pour tester tout ce qui est proposé en mode normal. Signalons qu’en plus vous pourrez customiser votre hérisson de course avec des compétences spéciales à acheter grâce aux points gagnés durant vos aventures.

Tous les trois niveaux, un boss tentera de vous barrer la route.

Quant à la réalisation, elle est en dents de scie. Le design est sympa : univers coloré, fidèle à la série, impression de vitesse bien présente, tout pour réussir un bon Sonic à l’ancienne. Oui mais la qualité des graphismes laisse un peu à désirer. Aussi fournis soient-ils, les décors affichent parfois des éléments grossier et on fait de nos jours beaucoup mieux sur n’importe quelle plateforme, Xbox 360, PS3 et Wii comprises. Pire encore, certains niveaux subissent des chutes de framerate incompréhensibles qui cassent le « flow » du jeu. Chose étrange, Sonic Generationsne peut pas tourner en-dessous de 60 images par seconde sans saccader comme un vieil arthritique. Tant et si bien que si vous avez le malheur d’appuyer sur un bouton de votre manette lors d’une de ces crises, le jeu ne prendra pas  la commande en compte et votre hérisson tombera dans le vide comme le premier lemming venu au lieu de sauter sur la plateforme suivante. C’est d’autant plus dommage que le jeu est mignon mais pas impressionnant, et le moteur aurait sans doute mérité un peu plus de finition. Côté son en revanche, c’est le sans faute. Les thèmes sont parfaitement reconnaissables et très bien orchestrés. Quand papy entre en jeu, il s’agit d’une transposition directe instrumentée des musiques originales tandis que Junior préfère les guitares électriques plus saturées. Les bruitages sont également bien réalisés et on apprend vite à réagir aux sons, la vitesse de défilement du décor empêchant de réfléchir simplement en termes visuels. Une tare vient bien sûr gâcher la partition : les doublages français. On leur préfèrera sans conteste les voix anglaises qui vous éviteront de défoncer votre casque au marteau et au fer à souder.

Les niveaux originels ont été refaits pour pouvoir être parcourus par la nouvelle génération : le résultat est bluffant.

Inutile  de préciser qu’une manette est absolument indispensable pour bien profiter du gameplay. Les contrôles, hormis les moments de saccades, répondent bien et on aura plaisir à guider notre balle supersonique à travers le décor. Chaque mode de jeu a ses propres spécificités mais on regrettera vite que quelques un des nouveaux mouvements n’aient pas été rétrocédés au héros initial. En reprenant le Sonic des débuts, il est dur de se voir enlever le saut guidé vers les ennemis. Dommage également que sa « roulade » ai été modifiée. Désormais, plus besoin de s’accroupir et de mitrailler le bouton de charge comme un âne en écoutant le son partir dans les aigus. On se contentera d’appuyer 2 secondes sur la manette et de relâcher. C’est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup, et cette version simplifiée de la boule chargée retire du punch au gameplay. Pour le Sonic next-gen tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, les contôles sont pêchus à souhait et très réactifs et vous procure l’indescriptible sensation d’être un as du pad quand tout défile à fond la caisse autour de vous, alors même que vous ne comprenez rien à ce qui se passe à l’écran. Tout se complique quand on ralenti : la caméra un peu capricieuse dans les angles et les mouvements légèrement flottants du protagoniste rendront certains passages assez délicats. Heureusement, le jeu a les avantages de ses défauts et ce léger flottement permettra également de se rattraper sans trop de casse en cas d’erreur d’appréciation.

Note Globale : 7/10

Difficile de noter objectivement Sonic Generations car il est bourré de paradoxes : contenu de base rachitique mais des défis bonus à ne plus savoir où donner de la tête, design génial et fidèle aux époques anciennes et nouvelles mais moteur à moitié maitrisé, contrôles réactifs et intuitifs mais parfois inadaptés aux situations rencontrées, partie sonore splendide et doublages à pleurer… Au final l’emportent l’idée de départ absolument géniale de synthétiser 20 années d’existence en extrayant le meilleur de chaque époque et le bonheur de retrouver le hérisson des débuts, muet et rondouillard, en compagnie de sa descendance classe et rebelle. Petit bonus bien senti, les développeurs ont même intégré Sonic the Hedgehog version Megadrive dans le jeu. Alors même s’il n’atteint pas les sommets de Sonic Colours, les nostalgiques et les amateurs de plateformers auraient tort de se priver, à plus forte raison sur PC : vendu plein pot sur console, le jeu peut être acquis pour à peine 20 euros sur le site greenmangaming.com, de façon parfaitement légale et garantie sans OGM. Et pour rester dans le sujet, si vous voulez un conseil, n’hésitez pas : foncez !