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Alors voilà que tu ne sais comment
Réprimer les larmes qui roulent à l’intérieur
Puis s’épanchent en mots comme galets
Chahutés dans la rivière des rêves
.
Plus tu cherches une issue
Et plus mains hargneuses les ferment avec violence
.
Tu te présentes nu et niais
Sous le dais d’un jour sans joie
Ne sait que faire de tes poings serrés
De ton poumon absent
De tes côtes rigides
Tu tiens au mât de ta colonne
Avec le désespoir d’une voile déchirée
Tes élingues claquent sur le dos de ton avenir
Fouettent ton passé en mémoires longuement mâchées
.
Nul ne prête attention à ton pas ébrieux
Dans les sentes absurdes où tu ne sais que descendre
Toujours tu entends que là-haut
On se partage le gâteau de ton travail
Sans que nulle scorie ne redescende jamais
.
Tu attends dans le petit jour
Un infime signe de reconnaissance
Mais encore te voila condamné
A la chaise électrique de ton étiquette d’indignité
*
Jamais telle cruauté ne te laissera autant exsangue
Haletant après tes espoirs déçus
.
Chaque jour ta triple peine s’acharne
En coups redoublé suréchine courbée
Nulle fleur ni couronne sur ta dépouille d’infortune
.
Manosque, 24 septembre 2011
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