peintures aborigènes, grotte d'Ubirr, Kakadu, Northern Territory, Australie, août 2007
Quelques griffonnages dans mon carnet de voyage, datés du 15 août dernier et remaniés :
Apprendre à survivre dans la Nature : pendant des siècles, l’Homme s’est échiné à le faire. Les peintures rupestres signifiaient bien moins une fascination poétique pour les animaux qu’une sacro-sainte dépendance alimentaire vis-à-vis d’eux. Les premières religions sont ainsi nées, dans l’humidité froide des grottes, entre les cycles d’abondance des cerfs et des caribous. Les contraintes naturelles, les coups du sort ont aussi stimulé la capacité de l’Homme à s’adapter et ont forgé son génie technique. (Science et religion, tiens, s’abreuvent à la même source. Elles portent aussi, souvent, la même vision dominatrice, triomphaliste de notre race sur les autres espèces.)
Jusqu’à une période très récente, l’Homme ne s’est soucié de la
disparition des espèces qu’en termes de crainte pour sa propre survie. A bien y
réfléchir, il n’a jamais vraiment voué de sympathie gratuite pour la Nature,
cherchant toujours à la dompter, à vivre détaché de ses caprices.
Aujourd’hui, et alors que les progrès technologiques et génétiques pourraient sans
doute nous permettre de continuer sans
elle, on tente de sanctuariser ce qu’il reste de forêts et d’océans. D’où nous
vient cet ultime réflexe, ce combat presque « contre nature » ? Et que
disent les photos ici ou là ? Ne sont-elles pas d’autres peintures
rupestres, pour appeler l’Homme à juste un peu d'une sorte de pitié? Le 21e siècle sera spirituel ou ne sera pas, disait l'autre...