La réussite d’Ennahdha aux premières élections libres en Tunisie fait peur à beaucoup de personnes de différentes nationalités, catégories, idéologies… Il n’est pas jusqu’à cette journaliste chilienne qui parle de l’appréhension des Chiliens après la montée d’un parti "islamiste" en Tunisie !! Rien d’étonnant, bien sûr, que les bobards d’une bonne partie des journalistes français pullulent partout dans les médias ! On a peur, dit-on, pour la démocratie, la liberté, les droits de l’homme, ceux de la femme ; peur pour " la Tunisie française " ; mais peur aussi pour l’Europe que, désormais, seule la méditerranée protègerait du monstre "islamiste" !
Mais de quoi donc a-t-on peur ? D’un parti politique ? Aucun parti, aujourd’hui, ne pourrait avoir la majorité écrasante vu la variété des tendances politiques ; on devrait donc opter pour la coalition, et la pluralité ne fait jamais peur. Et ce peuple tunisien pourrait-il avoir peur après ce qu’il vient de réaliser ? Loin s’en faut ! Ce peuple, de plus en plus mûr, a appris à résister, et la peur fait désormais partie du passé. D’ailleurs, tous les partis, toutes tendances confondues, sont avertis : sans une véritable volonté de reconstruire le pays, sans un projet socio-politique satisfaisant, on ne réussira pas à gagner la confiance du peuple. Les mauvais perdants ont beau se faire entendre ça et là, ils ne font pas peur !
Je vois, au contraire, que l’arrivée au pouvoir du parti Ennahdha constitue une véritable renaissance – la renaissance se traduit en arabe par ennahdha - celle du parti lui-même qui renait après la longue persécution ; mais aussi celle de la sphère politique appelée à rompre avec sa léthargie et à être vigilante et efficace afin de jouer pleinement son rôle de contre pouvoir, de garant de l’intérêt national. Renaissance de la société tout entière, plus que jamais consciente de son rôle de décideur. Les extrémistes, religieux et laïcs, seront tout simplement hors jeu ; de même pour les parasites qui, dans les coulisses, les soutiennent, ainsi que les jaloux et les cyniques.
Et les médias occidentaux qui s’inquiètent, de quoi ont-ils peur ? A quoi sont dues ces jérémiades ? L’islam ?
Les citoyens occidentaux éclairés savent bien qu’ils ne peuvent être inquiétés ni par l’islam ni par une autre religion car une culture est synonyme d’armature, elle ne peut guère être inquiétée. Ils ne peuvent être dupes face à quelques adeptes de l’ingérence, aux fameux « intellectuels faussaires », et face, surtout aux renégats qui n’ont de cesse de se lamenter d’avoir perdu leurs maitres d’antan. Les occidentaux savent bien qu’une culture peut être comprise dans sa globalité et non pas à travers ce qui se ressasse sur des tribunes médiatiques.
L’islam propose un message universel de coexistence et de paix ; il ne dérange que ceux qui aiment en être dérangés. Sa place en tant que référentiel capital du principal parti en Tunisie n’inquiète que ceux qui s’obstinent à penser que les sacro-saintes notions de démocratie et modernité ne seraient pas l’apanage de pays musulmans, et qui ont peur de voir qu’ils se trompent.
Alors, cette Tunisie qui compte sur son peuple vigilant qui mise sur la pluralité politique, qui se base sur des sources fiables de sagesse- celles de l’islam- ne peut ni avoir peur ni faire peur. Le dernier scrutin n’a pas généré des gagnants et des perdants ; mais un peuple renaissant : jadis, les citoyens, effacés et démissionnaires, ne réfléchissaient même pas, aujourd’hui ils s’expriment constamment. Jamais la Tunisie n’a fait autant de bruit, n’est ce pas une renaissance ?
Riadh, ami tunisien du blogue.
"Nous croyons qu'une société moderne est celle qui permet un équilibre entre le spirituel et le matériel, celle où il fait bon vivre, non pas celle où les indignés se multiplient"
Quelques liens conseillés par Riadh à la fois sur la Tunisie et sur l'Islam: