Bien entendu, depuis des semaines, les gesticulations des « dirigeants européens », du FMI et autres avaient pour ambition de laisser croire que « le politique était de retour face aux marchés ».
A en croire les commentaire des éditocrates et autres commentateurs de tous bords, c’était le cas : les élus, et en particulier le nôtre, nationalisme idiot oblige, avaient réussi à juguler les banques et à les faire céder (ce qui est faux : d’un côté ils leur demandent d’oublier quelques milliards d’euros, de se recapitaliser pour cent milliards, et de l’autre ils leur annoncent qu’un fond de plus de mille milliards est prévu pour couvrir leurs conneries. Extensible en plus le fond. Qui peut penser un seul instant que les banquiers, bourgeois et oligarques y perdent quoique ce soit ?).
La Grèce était sauver et par là même l’euro d’une pierre deux coups. Vive l’austérité et le libéralisme criaient tous en chœurs les jouralistes.
Champagne !
Et puis, face au soulèvement de son peuple, le premier ministre grec décide de se lancer dans le référendum (c’est plus tactique que sincère). Quoi que l’on pense de cet outil, l’idée est donc de demander à son « peuple » s’il est d’accord ou pas avec ce qui est signé.
Il n’a pas fallu vingt quatre heures pour que les « marchés » (autrement dit l’oligarchie et ses sbires traders) prennent une diarrhée aigue. Et que du coup, elle chiale pour que les choses changent dans l’autre sens, que l’accord soit mis en place (vite de la fraiche pour les riches !), et que la Grèce oublie son idée de référendum. Et bien, que se passa-t-il ? Nos élus, sensés nous représenter, ont joué le jeu des oligarques et ont demandé au premier ministre grec (plus précisément aux grecs) d’arrêter les conneries et de prendre ce plan dans la gueule (enfin surtout son « peuple ») en souriant.
Mais comme le politique devait avoir repris le dessus sur le financier, nous étions en droit d’attendre une fermeté de la part ….Heu non pardon. Ce qui devait arriver arriva, et la finance (les riches oligarques) est encore venue dicter « aux peuples » ses ordres, et les élus « du peuple » ont gentiment exécuté. Donc pas de référendum, un « gouvernement d’unité nationale » pour la Grèce (façon guerre) et les oligarques et autres bourgeois sont contents.
Il n’y a pas grand-chose à attendre des urnes pour que cela change.
Comme le souligne la Fédération Anarchiste : « Le seul mot d’ordre pour réagir au chaos capitaliste, c’est : « Faut pas payer ! » Cela suppose, dans le cadre d’une grève générale expropriatrice et gestionnaire, l’effacement pur et simple de toutes les dettes : privées pour soustraire les salariés à la mainmise de la classe possédante, publique par destruction de l’État en tant que structuration politique destinée à faire perdurer le capitalisme. Une phase transitoire avant la disparition de l’économie monétariste pourrait consister en la mise en place d’un service public autogéré de crédit gratuit sur la base des principes proposés par Proudhon. On comprend dans ces conditions qu’il est encore plus illusoire que jamais d’attendre un quelconque changement des élections à venir. »
A lire ici : http://www.monde-libertaire.fr/anticapitalisme/14973-la-dette-cest-le-vo
Nous n’avons maintenant plus le choix : la lutte ou la soumission. N’attendons pas que le couperet tombe pour se dire que l’on a mal au cou…
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Le 19 octobre, en Grèce, une grand mère décide de tenter de changer la peur de camp