Deux ans après le premier opus, la suite et fin de PixelJunk Shooter est enfin débarquée sur le PSN pour satisfaire les joueurs en manque de ce fameux Puzzle Shooter. Il n'est pas une suite à proprement parler puisqu'il s'agit de la seconde partie d'un jeu. Nous préférons vous prévenir tout de suite plutôt que de vous prendre en traître : ce test démarre sur les chapeaux de roues en vous spoilant comme un malpropre. Accrochez vos ceintures et re-bienvenue sur Apoxus Prime.
Previously on PixelJunk Shooter
Les mineurs qui ont quitté foyer et famille... Les investisseurs qui espéraient amasser des fortunes... Et les scientifiques qui sont venus découvrir la vérité.
Tout allait pour le mieux sur Apoxus Prime, une colonie minière aux confins de l'espace, jusqu'à ce qu'un désastre n'intervienne au cœur de la planète. Vous avez intercepté un signal de détresse et êtes parti à la recherche des survivants. Un seul vaisseau face à tous les dangers, d'innombrables vies étaient entre vos mains, mais un événement cataclysmique s'est produit au cœur de la planète. L'avarice humaine et sa recherche du profit, votre vaisseau, les puits miniers, tout fut englouti par les mâchoires d'une immonde créature. Tout a sombré dans des profondeurs encore plus terrifiantes. Votre mission consiste toujours à sauver les survivants. Atteindrez-vous la surface de la planète en vie ? Ou vos efforts seront-ils vains, dernières étincelles d'une vie déjà perdue dans les ténèbres ?
Cette petite mise en bouche de l'introduction revient sur le cliffhanger outrageant du premier PixelJunk Shooter. Impossible d'oublier qu'après la confrontation finale un monstre gigantesque venait engloutir votre vaisseau, avant de plonger vers le centre de la planète. Suite au prochain épisode, merci, au revoir, générique de fin. La chose n'est grossie que légèrement, et ceux ayant terminé le jeu ne s'en rappellent que trop bien. C'est donc avec un mélange de frustration, de joie et de colère, que l'on attendait la suite.
Malgré les deux années qui séparent les titres, PixelJunk Shooter 2 : Dans le ventre de la Bête est resté le même, assumant le fait que les deux jeux n'en forment qu'un.
Les graphismes et la musique gardent leurs identités visuelles et sonores. Mais si ce que l'on entend s'adapte à merveille aux nouveaux environnements tout en restant dans la continuité du travail effectué sur le premier, les environnements du second opus sont un poil plus vivants. On remarque que les développeurs ont souhaité briser cette solitude que l'on ressentait en immergeant cette fois le joueur dans des décors organiques impressionants.
Le gameplay et les mécaniques sont identiques, à quelques exceptions près qui garantissent une expérience encore plus jouissive que la première fois. En effet, la façon dont se déplace et agit le vaisseau est plus agréable. Ce sont des modifications très faibles mais que l'on ressent une fois la manette en main. Par exemple, il faut toujours maintenir la touche de tir pour activer les roquettes mais leur apparition est beaucoup plus rapide ! La seconde de pression demandée auparavant s'est facilement divisée par deux, permettant de réagir plus rapidement aux assauts des ennemis les plus résistants. L'inertie du vaisseau a elle aussi changé et offre la possibilité de dévier plus efficacement de votre trajectoire. Ainsi, par exemple, on prend plus facilement les virages en épingle et les demi-tours deviennent plus faciles à maitriser. En sus de toutes ces petites améliorations, un ajout assez utile est arrivé. En appuyant sur le joystick droit pendant que vous tournoyez, votre vaisseau se ruera, sur une courte distance, dans la direction voulue. Cette technique permet d'esquiver en attaquant, mais laisse une petite faiblesse juste après l'attaque. Bien utilisée, elle vous donne l'occasion de sortir votre épingle du jeu lors de certaines confrontations.
Alien Returns
Avec les améliorations et ajouts du vaisseau, vous devez sûrement vous demander si le jeu n'en deviendrait pas un peu plus facile. Détrompez-vous car il est dur, très dur. Si la difficulté des trois mondes du premier PixelJunk Shooter était exponentielle, sachez que le premier monde de PixelJunk Shooter 2 - que les développeurs ont malicieusement nommé "Monde 4" - est plus difficile que le dernier monde de l'opus précédent. Et finalement tant mieux, car la facilité des premiers niveaux de PixelJunk Shooter, due à l'apprentissage du gameplay assez spécial, réduisait considérablement la durée de vie à cinq petites heures de jeu. La seconde partie du jeu était plus difficile, offrant des niveaux plus longs et plus complexes. Ici, nous commençons directement avec des niveaux de ce genre et celà se ressent sur la durée de vie totale. Il nous aura fallu environ huit heures pour terminer le titre avec toujours un total de 15 niveaux (+ un caché), et le double de la durée de vie pour quiconque veut tenter le 100%.
Malgré ce que laisse sous-entendre le sous-titre du jeu, vous ne passerez pas l'aventure à l'intérieur de la bête. Il ne s'agit que du premier monde, chacun d'entre eux vous emmenant dans des lieux différents comme c'était le cas dans le premier opus. Le but est toujours le même, celui d'enchaîner les tableaux en récupérant des colons et minéraux. Le level design a toujours la place importante qui lui est due, et vous retrouverez tous les éléments qui existaient dans le premier épisode. Rassurez-vous, de nombreux dangers inédits vous attendent sur les terres inexplorées d'Apoxus Prime, et le moins que l'on puisse dire est que vous allez être gâté.
Au niveau des éléments, l'intérieur de la bête sera pour vous l'occasion de découvrir les sucs gastriques. Ceux-ci ont la particularité d'empoisonner votre vaisseau et d'augmenter votre barre de chauffe à petit feu jusqu'à explosion. Il vous faudra plonger dans l'eau, ou la lave si vous revêtez une coque de feu, afin de stopper le poison et revenir à une température normale. Si vous enflammez les sucs gastriques avec de la lave, ceux-ci se transformeront en une fumée violette avec des propriétés spéciales. Contrairement à la fumée provoquée par la matière noire, elle n'est pas inflammable et n'augmente pas la température de votre vaisseau. En revanche, plonger dans cette fumée fera tournoyer votre vaisseau pour l'envoyer valdinguer dans différentes directions. Afin de ne pas perdre le nord, certaines fleurs peuvent être attrapées avec votre grappin. Ceci a pour effet de vous faire tournoyer autour d'elles, et il vous suffira de vous balancer de l'une à l'autre afin de vous mouvoir correctement. D'autres éléments seront à découvrir au fil de l'aventure, avec des propriétés à apprivoiser afin de progresser. L'envie de vous en dévoiler plus chatouille, mais il est préférable de vous laisser découvrir cela par vous-même.
Sachez que de nouvelles upgrades vous attendent aussi, toujours en lien avec les anciens et nouveaux éléments. Cependant, l'une d'elles est totalement indépendante et fait référence à un ancêtre du jeu vidéo : Boulder Dash. Cette nouvelle coque vous octroiera une mâchoire afin de dévorer le tableau rempli de terre molle. Avec elle vous ne pourrez vous mouvoir qu'en direction des quatre points cardinaux et n'aurez plus la possibilité de tirer sur les ennemis. Vous devrez user du décor afin de faire tomber des blocs de pierre sur eux, ou encore libérer de la lave ou tout autre élément corrosif pour les éliminer. Très différent du reste du jeu, ces petits passages sont de véritables pépites qui permettent de diversifier l'experience.
Si PixelJunk Shooter 2 est toujours un Puzzle Shooter, les séquences de tir reviennent plus en force que dans le premier ! Certains ennemis ont la faculté de lancer des projectiles dignes des patterns d'un Maniac Shooter, vous demandant de slalomer entre les salves et de tirer lorsque vous obtenez une ouverture. De manière générale, ce second opus laisse plus la place au jeu de tir qui sommeille tout en gardant la grande place attitrée aux puzzles. Vous aurez même l'occasion d'avoir des passages de véritable Maniac Shooter dans lesquels vous ne pourrez pas incliner votre vaisseau, obligé alors d'éviter de cligner des yeux pour survivre à des patterns effrayants. Encore une fois ce sont de rares passages qui viennent diversifier le jeu pour offrir à chaque niveau sa singularité amusante. Ce sont quelques-unes des nombreuses nouveautés qu'Apoxus Prime dissimulait sur ses terres, et on ne peut être qu'heureux de voir que Q-Games ait songé à nous offrir plus qu'une simple suite.
Starship Troopers
PixelJunk Shooter 2 laisse toujours une grande place à la rejouabilité et au scoring. Nombreux items et survivants cachés sont encore dissimulés dans les recoins secrets du jeu, avec à la clef un niveau supplémentaire et la véritable fin. Vous pourrez aussi faire l'aventure en coopération mais, on vous le donne en mille, uniquement en local ! Encore une fois, aucun coop en ligne alors que ce second opus dispose d'un mode multijoueur en ligne. Quel dommage !
Parlons du mode multijoueur justement. Il oppose deux joueurs, ayant pour objectif de récupérer des survivants disséminés sur l'une des nombreuses maps pour l'un, et empêcher la mission de l'adversaire pour l'autre. Le tout se joue en plusieurs manches. Celui qui aura récupéré le plus de survivants gagnera la partie. Ce mode est très sympathique, mais beaucoup trop léger pour motiver à passer des heures dessus. C'est d'ailleurs une véritable tare étant donné qu'il faut enchainer beaucoup de parties pour récupérer de l'expérience, gagner des grades et récolter de l'or. La monnaie du jeu permet d'acheter des upgrades de vaisseau et différentes armes. Vous pourrez en attacher trois sur votre vaisseau juste avant le début de la partie.
Le fond est bien pensé et très amusant, mais le jeu manque terriblement de modes différents afin de ne pas tourner en rond. En cela, et même si certains accrocheront plus que les autres, la plupart d'entre vous passeront peu de temps sur le multijoueur, retenant surtout la formidable expérience solo du jeu.