Carte blanche : Le sud au cul

Publié le 04 novembre 2011 par Levestiaire @levestiaire_net

Devant l’avalanche de messages reçus à propos du voyage de la famille Joubert en Nouvelle-Zélande, le Vestiaire renoue avec ses cartes blanches qui flinguèrent en leur temps de trop nombreuses carrières de lecteurs qui souhaitaient devenir journalistes;


Pour succéder au sublime Peyo Greenslip, voici l’immense François Brulant, sans doute pas encore aussi drôle que Hulkmusclor, redevenu notre meilleur lecteur, mais  probablement à l’heure actuelle le plus grand spécialiste de l’Ovalie contemporaine : « Carbo, Carbo-Penaud, Penaud-Castaignède.« 

Par François Brulant qui nous autorise à le publier.

Si Marc Lièvremont n’a que très peu tenu sa langue durant ces quatre dernières années, et tout particulièrement ces quatre dernières semaines, il a encore perdu une nouvelle bonne occasion de se taire. 48 heures avant la finale, il a affirmé que M. Joubert était sans nul doute le meilleur arbitre du monde, et surtout reporté à ses amis journalistes qu’il lui avait dit en tête à tête, à 48 heures du match, qu’il ne lui tiendrait aucune rigueur d’une éventuelle erreur d’arbitrage. Mauvais présage…

Ceci n’est pas qu’une tribune facile et abrupte contre l’arbitre de la septième finale de coupe du monde de rugby. Ni même la présentation des regrets ou l’amertume d’un supporter invétéré du quinze de France… Non, simplement, aujourd’hui, je suis un peu triste pour le rugby.

Mauls croisés

Jamais dans le monde, et en France en particulier, autant de personnes n’avaient regardé un même match de ce sport. Quelle plus belle publicité pour un sport qu’une finale mondiale. Qu’elles soient de football en 98, qu’elles soient de judo avec Douillet ou Riner, de handball dans les deux dernières décennies… Hier, en dehors de la (récurrente et attendue) défaite en finale du XV de France, les non-initiés ou -pas encore totalement – conquis par ce sport ont perdu une bonne occasion d’y adhérer totalement. J’y verrai deux raisons principales : l’une logique, la défaite tricolore. La seconde, l’une de ses causes, certes minime, la prestation du corps arbitral.

Je ne remets pas ici en cause les qualités du référé. Les arbitres du Sud ont, ou du moins avaient, cette capacité à être d’une logique implacable et laisser faire vivre le jeu. On savait que le premier quart d’heure serait primordial, on avait déjà vu les prémices de douteux errements lors du match de poule que les Néo-Zélandais jouaient à domicile et ce, lorsque la France aurait mérité deux ou trois pénalités que seul l’arbitre n’avait pas vu. La demi-finale avait confirmé que Mc Caw et Kaino, pour ne citer qu’eux, faisaient ce qu’ils souhaitaient dans les regroupements, mais l’ultra-domination des Blacks avait masqué l’indulgence arbitrale… On sait depuis dimanche que ce n’était pas une vue de l’esprit.

Si vous regardez de nouveau le match, vous verrez ( malgré l’absence de ralentis sur les actions douteuses), surtout dans les 20 premières minutes, que la troisième ligne néo-zélandaise entre en travers à plusieurs reprises sur des regroupements, vous verrez un renversement d’attaque ou toute la ligne de trois-quarts noire est hors-jeu… Vous verrez, si l’on veut pousser un peu loin, qu’Harinordoquy était retenu par le maillot sur l’essai de Woodcock.

Craig Jobard

Ensuite, les Bleus se sont adaptés à l’arbitrage et, du coup nous n’avons pas vu le rugby total que l’on voit parfois ; c’est ce que je regrette profondément. On me répondra qu’une finale est tactique. Oui, certes, mais en 2011, on pouvait espérer mieux que les deux dernières finales technico-soporifiques de 2003 et 2007 entre Anglais, Sud-Africains et Australiens. Si le non-initié regarde un match de Top 14 ou de Super 15, il verra que le rugby moderne n’est pas celui de la finale. Il verra que M. Garces, M. Cardonna ou M. Walsh se font aujourd’hui respecter sur cette zone cruciale pour la beauté du jeu et son équité par la même occasion.

Ne vous méprenez toujours pas, je n’associerai pas uniquement la défaite française à cet arbitrage du premier quart d’heure. Et puis, M. Joubert a peut-être mieux fait de rester aveugle et muet sur ces fautes grossières, car les Blacks sont les plus beaux ambassadeurs de ce sport, année après année. Je dis cela ainsi pour confirmer cet adage : les grandes équipes sont toujours arbitrés avec ce petit plus… Dimanche, c’était tout de même un GROS plus. M. Joubert ne passera donc pas ses vacances en France comme on dit, et notre star du patinage, Brian n’est, c’est certain, pas de sa famille.

Mais Brian a bien un point commun avec notre équipe de France de rugby, très souvent champion d’Europe, mais jamais consacré sur le toit du monde… Si j’oubliais, une fois en 2007 à Tokyo. Tokyo… Tiens tiens, ce sera le théâtre de la finale de la coupe du monde de rugby 20…19.

Si seulement on pouvait y voir un signe… La France a désormais 8 ans pour être LE favori de cette lointaine et hypothétique finale.

Tant que vous y êtes allez faire un tour chez nos amis du rugbynistère et après promis on ne vous emmerde plus avec ces conneries.