Me dirigeant vers la rue de Richelieu, j'ai découvert tout récemment ces deux marques du fief Popin (F.P.) apparues à la faveur de la démolition d'une façade de boutique sise au coin des rues Molière et Thérèse.
Dépendant de l'archevêque de Paris, le fief Popin était situé pour une partie à l'intérieur des anciennes murailles de Charles V et en totalité à l'intérieur de celles de Louis XIII. Il tirait, paraît-il, son nom d'un certain Popinus qui l'aurait possédé aux environs de 1185.
Ces marques, datant du XVIIe ou XVIIIe siècle signalaient les limites du fief Popin, comme les bornes dans les campagnes. Le seigneur du fief, sur toute l'étendue de celui-ci, percevait donc le “cens”, ou impôt. Après la Révolution, les collectivités locales remplacèrent les seigneurs. L'impôt foncier succéda donc au cens. Notre “gentil seigneur” d'aujourd'hui est donc la “Direction générale des impôts”. Notons tout de même cette différence : le “cens” que vous payez aujourd'hui est profitable à la collectivité, et non-plus à un seul seigneur… Juste consolation, non?
Nous noterons aussi que l'immeuble présente l'aspect d'un façade de la toute fin du XVIIIe siècle. Nous avons donc devant nous un immeuble remanié, une façade “à la mode” ayant été appliquée sur une construction plus ancienne, probablement surélevée.
On peut aussi imaginer que Molière posa souvent son regard sur ces marques, alors qu'il résidait rue de Richelieu, juste en face de cette encoignure!
Une marque similaire “F.P.” a été dégagée voici plusieurs années à l'angle des rues de Richelieu et des Petits Champs. Cette marque, toujours visible, a été mise en valeur et est toujours visible. Souhaitons qu'il en soit de même pour celles-ci.