GABA ou acide gamma-aminobutyrique. C'est l'inhibiteur neurotransmetteur le plus important du cerveau dont il « réduit » ou calme l'activité. Cette recherche publiée dans l'édition du 1er novembre de Biological Psychiatry montre que l'impulsivité est liée à des niveaux inférieurs de GABA, dans une région spécifique impliquée dans la régulation de l'autocontrôle.
Le Dr Frédéric Boy, de l'université de Cardiff, qui a dirigé la recherche, commente ses résultats "Ce qui est clair est que la façon dont les gens se comportent est le résultat d'une interaction complexe entre un certain nombre de facteurs génétiques, sociaux et environnementaux." Ces scientifiques ont mené leur étude auprès d'hommes sans antécédents de troubles psychiatriques ou de dépendance. Ces participants ont rempli un questionnaire permettant d'évaluer les différents aspects de l'impulsivité et ont subi une scintigraphie cérébrale, une technique d'imagerie qui a permis de mesurer la quantité de GABA dans de petites régions du cerveau.
Un faible niveau de GABA, un facteur de risque de dysfonctionnement cérébral: L'équipe constate que les hommes ayant des niveaux plus élevés de GABA dans le cortex préfrontal dorsolatéral avaient aussi des scores plus faibles dans cet aspect de l'impulsivité appelé aussi "sentiment d'urgence", qui consiste à agir imprudemment et sans réfléchir en réponse à une émotion forte. Inversement, les hommes avec un niveau de GABA moindre ont tendance à réagir dans l'urgence. « Ces résultats contribuent à prouver qu'un faible niveau de GABA est un facteur de risque de dysfonctionnement cortical, constaté dans un certain nombre de troubles, comme la dépression et le trouble panique», commente le Dr John Krystal, rédacteur en chef de Biological Psychiatry, qui publie la recherche. Ces résultats peuvent également se vérifier chez les femmes (qui n'ont pas été incluses dans cette étude pour des raisons de fluctuations hormonales naturelles).
Les auteurs souhaitent concentrer les prochaines étapes de leur recherche sur une meilleure compréhension de cette relation entre GABA et cortex préfrontal dorsolatéral. «Dès que nous serons capables de traiter un déficit de GABA, nous pourrons agir sur ces troubles », expliquent les auteurs. Nous devons savoir également si les niveaux de GABA dans le cortex préfrontal dorsolatéral fluctuent dans le temps, car cette étude donne juste une image à un moment donné.
Source: Biological Psychiatry, Volume 70, Number 9 (November 1, 2011), "Dorsolateral Prefrontal γ-Aminobutyric Acid in Men Predicts Individual Differences in Rash Impulsivity" (Visuel © RTimages - Fotolia.com)