"Ce que l'on fait crie plus fort que ce que l'on dit"

Cette phrase a été prononcée par le fondateur de l'abbaye de Loos. Elle a déjà presque 900 ans mais reste d'une étonnante actualité contemporaine, dès lors qu'il s'agit d'évaluer les discours de nos femmes et hommes politiques à l'aune à l'aune de leurs actions et de leurs comportements.
Ou parfois de leur absence d'action ou de réaction.
Je m'explique.
J'habite rue des Martyrs de la Résistance à Lomme et je travaille à Lille. J'ai renoncé déjà depuis longtemps au combat homérique quotidien que constitue le trajet domicile travail en voiture. Les gains de temps sont dérisoires, mais l'usure nerveuse et de la mécanique, eux, ne le sont pas. Je fais donc la route à pied jusqu'au métro que j'emprunte ensuite.
Mon parcours me fait emprunter la rue du maréchal Foch et la rue Neuve. Sur le trottoir de l'école maternelle Bracke-Desrousseaux, il y a un poteau. Au pied de ce poteau, il y a une bonne zone gravillonnaire, qui fait nettement désordre par rapport au reste du trottoir. Au début, quand je l'ai vue, je me suis dit que c'était provisoire, que ça n'allait pas durer, qu'on allait reboucher cet endroit pour uniformiser le trottoir. Je ne sais plus quand ça a commencé. Depuis plus d'un an au moins.
Chaque jour je passe devant et je me dis que quelqu'un va bien finir par s'en apercevoir, et donner les ordres nécessaires pour résorber la chose. Nous sommes quand même devant une école maternelle, l'école primaire Michelet est toute proche et la salle de l'Olympia, même peu utilisée, n'est pas loin. Mais pourtant, rien ne bouge. Il semblerait qu'aucun de nos élus communaux ne se soit ni aperçu ou ni même soucié du problème. D'ailleurs, à qui appartient ce trottoir ? A la commune de Lomme ? A la ville de Lille ? A la communauté urbaine de Lille ? Seul dénominateur commun : Martine Aubry, et ses amis socialistes.
On va dire : il exagère, pour un bout de trottoir ! Eh bien non, je n'exagère pas. La charge n'est pas que symbolique. Cette tâche fait désordre, je l'ai déjà dit, et nuit à l'esthétique de l'ensemble. Mais s'est-on également posé la question de savoir quel message elle envoie auprès des enfants et de leurs parents ? En gros, on peut avoir : votre environnement ne nous intéresse pas, c'est déjà assez bon pour vous. On est socialistes, mais pour nous, le redressement des cours de la Bourse est plus important que votre qualité de vie. Que vos enfants apprennent bien à l'école leurs leçons sur le respect d'autrui mais qu'ils n'en cherchent surtout pas la concrétisation dans la vraie vie.
Le principal, c'est lesdits parents aillent bien voter Martine Aubry dimanche, le reste est secondaire.
Eh bien non, justement, le reste n'est pas secondaire. Tout est important. On ne peut pas à la fois inculquer aux enfants les valeurs de respect et de démocratie si on est incapable de les appliquer soi-même dans la vraie vie.
Alors je vais sûrement chagriner quelques âmes sensibles, mais si vous avez l'intention d'aller voter dimanche, réfléchissez bien à deux fois à ce que vous allez faire.