Licence tout simplement inévitable sur la console de Microsoft, Gears of War est aujourd’hui une référence connue de tous. Près de trois ans après le second volet, l’ultime épisode qui marque la fin de la série débarque enfin sur Xbox 360 avec la ferme intention de proposer une fin exemplaire. Alors pari réussi ? La réponse semble évidente, Epic Games n’a jusqu’ici jamais plaisanté avec sa série phare et ce n’est pas ce dernier volet qui va nous faire dire le contraire : Gears of War 3 conclut la série de façon magistrale. Pas convaincu ? Lisez donc ce test…
Gears of War est une série qui existe depuis maintenant plus de cinq ans. C’est en 2005 que le titre fut présenté pour la première fois à Los Angeles lors du célèbre E3. Séduisant autant sur la forme que dans son contenu, la licence arriva un an plus tard dans les commerces, fin 2006. Une introduction dans l’univers dévasté par la guerre de Marcus Fenix réussi puisque près de 5 millions d’exemplaires trouvèrent preneurs. Un chiffre plutôt concluant pour une licence sans précédent. Jouable uniquement à la troisième personne (Third Person Shooter), le jeu crée par Epic Games, le géniteur de Unreal, créa un nouveau style de gameplay à lui tout seul. Novateur et immersif, Gears of War venait d’ouvrir la porte à deux autres épisodes. D’ailleurs deux ans après l’arrivée du premier volet, un second fit son apparition toujours sur Xbox 360. Entre temps un portage de l’original fut crée pour les joueurs PC. Gears of War 2, pour changer, reçu un accueil des plus chaleureux : la presse lui attribua des notes élogieuses et les joueurs succombèrent sans tarder au titre. Doté d’un mode multijoueur plus complet que le précédent épisode et d’une campagne solo extraordinaire, le jeu crée par Cliff Bleszinski plaça la barre très haut. Trois ans plus tard, Gears of War 3 est enfin disponible dans nos rayons. Pour anedocte, le jeu aurait dû voir le jour à la base le 30 avril 2011… cependant il fut reporté pour des raisons marketing. Voyons désormais ensemble ce qu’il a dans le ventre !
18 mois plus tard…
C’est près de deux ans après les événements du second volet que Gears of War 3 prend place. Le monde a perdu son dernier bastion nommé Jacinto et l’avenir semble plus que sombre pour l’humanité. Les locustes, des créatures qui vivent sous terre, ont la main mise sur une bonne partie du territoire humain. Pour ne rien arranger, une nouvelle race de monstre vient de faire son apparition : les Lambents. Malgré cette situation précaire, Marcus Fenix ne perd pas espoir et continue son combat contre l’invasion avec Dominic Santiago et Anya Stroud. Oui, une femme fait désormais parti de l’escouade Delta qui vit désormais sur un bateau nommé Le nid à Faucons. La vie est morose sur le bateau jusqu’au jour où le président Prescott atterrit avec son hélicoptère sur la navire : disparu jusqu’alors, l’homme transmet à Marcus une disquette contenant un enregistrement de son père. La coïncidence frappe le fils sans père, mort en plein combat : son rêve quelques heures plus tôt aurait un lien avec cette mystérieuse réapparition ? Le temps est compté pour l’escouade Delta, Adam Fenix est encore vivant quelque part et il sait comment arrêter la guerre. Commence alors un long périple…
Cet ultime épisode possède un scénario réellement intéressant. L’intrigue est bien menée et les personnages toujours aussi savoureux. Les soldats bodybuildés ne mâchent pas leurs mots. Les fans de la série seront surtout heureux de comprendre enfin contre qui l’humanité se bat et comment le conflit à débuté. Il vous faudra d’ailleurs un peu plus d’une dizaine d’heures pour finir le titre et connaître le fin mot de l’histoire. Une aventure qui plaira aussi bien aux néophytes de la série (une petite vidéo montrant ce qui s’est passé précédemment dans la série) qu’aux férus de l’escouade Delta. Certains souligneront le fait que la campagne manque de moment aussi marquants que ceux présents dans la deuxième épisode qui regorgeait de folie, mais dans l’ensemble il est difficile de se sentir lésé tant le spectacle est encore au rendez-vous. De plus, le titre fait de son mieux pour ne jamais lasser le joueur, les scènes s’emboîtant sans jamais se ressembler.
Des locustes par millier
Question gameplay, Gears of War 3 ne s’embête pas et reprend les excellentes fondations des anciens volets : c’est bourrin, gore et plus tactique que cela n’y parait. Bien sûr, Epic Games ne s’est pas contenté de reprendre la recette sans y ajouter son petit grain de sel. Les améliorations sont minimes, mais forment un tout. Le plus gros apport de cet épisode réside bien évidemment dans l’apparition d’un mode coopération jouable jusqu’à quatre en ligne. Si vous n’avez pas quatre amis avec qui partager le solo, sachez que l’IA fait très bien son travail. Elle ne reste pas les bras ballant à atteindre que vous fassiez le ménage, au contraire elle vous aide et vous réanime même si besoin. Pour ceux qui veulent réellement jouer le chef d’escouade, il est possible en appuyant sur le second stick de marquer une cible. Une petite flèche indiquera alors à vos allié la cible à éliminer en priorité. Les autres nouveautés sont moins majeures, mais tout aussi appréciables. On retrouve ainsi un nouveau mécha nommé Silverback qui risque de vous être très utile lors de certains combats plutôt rudes. Equipé d’une sulfateuse et d’un lance-grenade, la machine n’est utilisable que quelques fois durant la campagne. Autre arme, le Rétro-Lanzer qui est une version plus puissante, mais moins précise du Lanzer de base qui perd sa tronçonneuse. Les développeurs ont mis une baïonnette à la place. Une arme difficile à utiliser, mais terriblement efficace au coeur de l’action. Le Digger est un fusil qui permet d’envoyer des grenades souterraines qui explosent en sortant du sol, le fusil à canon tue immédiatement un ennemi à courte portée et l’épée des Boomers vous permettra de trancher n’importe qui. Vous l’aurez compris, les nouvelles armes vous offriront des moments bien jubilatoires.
Comme d’habitude, l’endroit le plus propice pour utiliser ces armes est bien évidemment en ligne. On retrouve parmi les modes disponibles dans le jeu l’indémodable Deathmatch en équipe, le roi de la colline, Horde 2.0 et bien d’autres. Même le solo possède une bonne rejouabilité puisque outre le mode coopération, Epic a eu la bonne idée d’ajouter un mode Arcade qui permet de comptabiliser des points pour chaque joueur. Qui fera le plus gros score ? Qui aura le plus haut niveau ? (car même le solo permet de faire progresser son niveau en ligne !) Autant dire qu’il y a de quoi faire pour s’éclater durant de longues nuits sur le Xbox Live.
Unreal Engine 3
La marque de fabrique de Epic Games, c’est bien ça : les graphismes. Le studio repousse sans arrêt les limites. Gears of War 3 ne déroge pas à la règle : c’est de toute beauté. L’unique point faible du jeu, c’est les visages. Ils manquent d’expressivité. Certes, ce sont des soldats pas gâtés par la vie, mais il faut avouer que là c’est le néant des émotions. Pour vous faire une idée du tableau, imaginez Vin Diesel jouer Marcus Fenix. Bienvenue dans Gears of War le film ! Plus sérieusement, les décors sont sublimes et les personnages bien modélisés. Préparez le pop-corn, c’est du gros cinéma d’action. Pour couronner le tout, la bande son du jeu accentue parfaitement les scènes. Les voix des soldats, caricaturés à souhait, sonnent bien et correspondent aux personnages. Dommage que la synchronisation labiale fasse faux bond. Techniquement on peut dire que c’est du tout bon.
Conclusion : 9,5/10
Gears of War 3 marque la fin d’une série qui aura su au fil des épisodes s’améliorer sans jamais faiblir. Ce dernier volet fait honneur à la licence crée par Epic Games et offre aux joueurs un ultime cadeau : un épisode maîtrisé, jouissif, complet et à la réalisation exemplaire. Loin d’être réchauffé, Gears of War 3 possède un gameplay aux petits oignons, un solo de qualité et un mode multi à s’arracher les cheveux. Les défauts sont si peu nombreux qu’on les oublies volontiers pour profiter au mieux du titre. Si, on regrette vraiment une chose : que ça se termine déjà ! Plus qu’un hit, une référence sur Xbox 360. »