![Festival Les Inrocks - Owlle, Concrete Knives, La Femme & WU LYF - Paris, La Cigale - 2 novembre 2011 Festival Les Inrocks - Owlle, Concrete Knives, La Femme & WU LYF - Paris, La Cigale - 2 novembre 2011](http://media.paperblog.fr/i/503/5035122/festival-inrocks-owlle-concrete-knives-femme--L-qla_YQ.png)
Entre les deux concerts, une jeune femme vient s'asseoir par terre à côté de moi. - et oui, c'est que ça fatigue de rester plusieurs heures debout. Elle se prend la tête dans les mains, mais bifurque rapidement les yeux vers son téléphone portable. Puis un de ses copains (son petit ami?) tente de la consoler : "Arrête de te vénère pour de la merde, Eva! Arrête de te vénère pour de la merde, Eva!..." A la manière d'une vieille rengaine, il répète cette même phrase au moins une dizaine de fois. Le gars a une choucroute savamment décoiffée sur la tête, sans doute par l'action de quelques précautionneux passages de mains dans les cheveux, des petites baskets, le jean slim de rigueur, un blouson de cuir un poil trop court juste comme il faut et un tee-shirt largement échancré laissant apercevoir un torse déjà bien poilu. Malheureusement pour lui, la dénommée Eva, pas vraiment convaincue par son argumentation (et sa dégaine?) finit par partir au bout de quelques minutes de monologue. Le gars, à peine vexé, rejoint alors ses potes, reconnaissables au fait qu'ils sont attifés comme lui mais de façon juste un peu moins marquée. Preuve qu'il semble être le leader de la bande. En tout cas, il trouvera la juste conclusion à l'affaire : "Eva, elle se vénère vraiment pour de la merde!"Mais laissons Eva à son énervement, car c'est au retour des Biarrots de La Femme de débarquer, tous affublés d'une perruque blanche façon village des damnés. Cette fois-ci, même si les influences sont évidentes et à aller chercher du côté de la new-wave made in France, celle de Jacno et de Taxi Girl, la musique du groupe dégage quelque chose qui va au-delà du simple copier/coller d'une recette existante. La Femme a une vraie personnalité, en témoigne leur tube "Sur La Planche" dont le thème est bien raccord avec leur région. Le son est parfois un peu criard, mais l'ambiance ne baisse pas pour autant d'un iota. La soirée est encore montée d'un cran.
Puis arrive la "surprise" de la soirée, Rover, improbable croisement entre Antony Hegarty et Jeff Buckley, pour le physique et aussi pour la musique. Il arrive seul avec sa guitare et se met juste devant le rideau derrière lequel on imagine les "stars" mancuniennes de la soirée se préparer. Il y a évidemment du potentiel derrière ce physique et cette voix atypiques. Comme pour les deux précédents groupes, on attendra avec impatience la sortie d'un premier véritable LP pour se faire une idée plus précise. Mais l'année 2012 pourrait s'annoncer radieuse pour la musique française...
Enfin, les petits branleurs de WU LYF font leur apparition et fidèles à ce que je pouvais en attendre, leur musique semble faite expressément pour la scène. Leur rock est épique, flamboyant, braillard - on plaint les cordes vocales du chanteur -, sale. Ils n'ont pas besoin d'en rajouter, leur son remplit immédiatement l'espace. Le sol de la Cigale se met immédiatement à tanguer. Une heure durant, nous serons ainsi ballotés au gré des pérégrinations du groupe de Manchester et de son leader, Ellery Roberts - beau gosse et conscient de l'être - quelque fois assez pathétique dans ses pseudos messages politiques et philosophiques : "Life's a bitch and then you die". Il y aura bien quelques temps moins forts comme la dispensable reprise de "Wicked Game" de Chris Isaak, presque à l'exact opposé de leur univers. Mais tout se terminera dans un grand élan de fraternité, avec ce qui est pour moi, la meilleure chanson du groupe, le réjouissant "We Bros"...
C'est donc avec le sourire que les gens quittent petit à petit la salle. Le groupe La Femme fait des pieds et des mains pour vendre ses tee-shirts. Je regagne tranquillement mes pénates, plutôt content de ma soirée. Et dire qu'Eva a raté ça...