Ce weekend, on change d'heure. Yé! on la recule, donc on "gagne" une heure.
C'est une expression que j'aimais petite car je croyais vraiment qu'on avait une heure de plus en "cadeau". Dans ma tête, j'avais une heure de plus pour faire du coloriage, pour imiter Nathalie Simard tout en écoutant son disque 33 tours sur mon tourne-disque brun Fisher-Price (vous vous souvenez?), pour peigner mes pouliches, pour jouer avec une amie, pour jouer à l'école, pour jouer au Mille Bornes avec mes parents, pour lire, pour m'amuser avec mes poupées, etc. Loin de moi l'idée de prendre ce temps pour faire quelque chose de plate - me reposer ou dormir, mon supplice suprême quand j'étais petite! -, j'avais mille idées de comment utiliser cette heure bonis!
J'ai grandi. J'ai compris. J'ai été un peu déçue. On ne gagne rien vraiment. On modifie: on avance, puis on recule. Finalement, c'est du surplace.
Mais chaque novembre, quand vient le temps de changer d'heure, je réfléchis: qu'est-ce que je ferais si vraiment j'avais une heure de plus dans ma journée? Je le sais bien que rationnellement, mon horaire de dimanche va ressembler à mon horaire de samedi. Je ne gagne rien comme tel. Cette heure de plus, je l'infiltrerais où dans mon horaire? Le matin? Durant les heures de travail? durant l'heure de devoir pour qu'on ait plus de temps? Pendant les repas? Après le souper? Quand les enfants seraient au lit? Dans la nuit?
Si je devais choisir qu'un moment où la prendre, je la prendrais entre 18h30 et 20h30... pour étirer les moments plaisants en famille. À cette heure, les devoirs sont finis, le souper aussi, les lunchs sont prêts, il ne nous reste qu'à profiter: jouer à un jeu, regarder une émission ensemble, lire, flâner, se faire un chocolat chaud, bricoler, etc. Ce serait là. En semaine, en tout cas. Le week-end, je la prendrais le matin pour qu'il se prolonge un peu: aller chercher des croissants, prendre son temps pour se réveiller, flâner en pyjama, cuisiner, etc. Vraiment, encore, loin de moi l'idée de la prendre pour dormir... quoique je devrais peut-être, parfois!
Je sais aussi que je la gagnerai pas vraiment cette heure de plus. Toutefois, je peux sûrement faire des pirouettes (et éliminer des trucs inutiles!) pour "gagner" l'impression d'obtenir cette heure de plus. Pour faire ce dont je rêve. Pour gagner cette heure de plus, la semaine, je pourrais décider de ne plus aller faire des courses (tant pis s'il manque du pain, on mangera des céréales demain matin!), de faire attendre jusqu'au lendemain le panier de linge propre à plier ou de ne plus suivre plein de trucs à la télé. En fait, au mois de novembre, je réaménage mon temps. Je me donne une heure de plus pour ce qui me plait. Ça aide à passer à travers ce mois sombre... jusqu'à l'arrivée des lumières de Noël partout!
Un sondage fait par le magazine Sélection, il y a quelques années, indique qu'avec une heure de plus par jour 43% des Canadiens passerait du temps avec un être cher , 20% ferait du sport (tiens je n'y avais pas pensé!), 11% travaillerait (non, merci!) et 27% dormirait (quand les enfants ne faisaient pas leurs nuits... et encore!).
Si dimanche matin, vous vous réveilleriez avec vraiment une heure de plus, où est-ce que vous la glisseriez dans votre agenda? Vous feriez quoi?
On peut bien rêver, un peu!