J’ai beaucoup aimé la délicatesse de The Reminder (2007) et de Let it Die (2004). Aujourd’hui avec Metals j’avoue être un peu décontenancée…
D’abord la pochette : un arbre mort, un paysage triste, pas franchement engageant… Ensuite le nom « Metals » qui me faisait supposer à quelque chose de dynamique, d’électrique avec basses, batterie et compagnie ! La magie n’a sincèrement pas opéré à la première écoute, un deuxième tour de chant m’aura finalement transportée et depuis, allez… j’ai du l’écouter 1,2,3,4… 5 fois
Certes on retrouve la voix à la fois éraillée et suave de la chanteuse et l’élégance des mélodies, mais on y perd le pop dépouillé au profit du blues arrangé, on y perd le minimalisme au profit des arrangements de cordes, de cuivres et des chœurs très présents.
Tandis que le fil conducteur des précédents albums était sans conteste la voix et les intonations de Feist (un style que l’on retrouve dans How come you never go there) celui de cet album semble être les éléments naturels : si The Reminder a été enregistré dans un château, Feist a choisi une maison californienne en pleine nature, entre côte et océan Pacific, pour cet opus. L’endroit et l’ambiance deviennent implicitement les facteurs de son inspiration.
The Bad and Each Other ouvre cet opus avec panache, une petite merveille aux accents country sur un rythme digne de Stomp ! De loin ma préférée avec Bittersweet Melodies et Comfort Me qui sont superbes, menées par des chœurs et un rythme soutenu.
Graveyard ensuite est un morceau très étonnant enchaînant tristesse (via les arrangements de cuivres) et gaité (via les chœurs féminins) aussi étonnant que A Commotion ponctué par les cris du chanteur canadien Bryan Webb qui a de quoi surprendre…
Caught a Long Wind et Get it Wrong, Get it Right ont un style à part, résonnances asiatiques, très zen, très aquatiques… on se laisse facilement transporter.
Unidiscovered First est le morceau le plus folk de l’album avec ses clochettes de tambourin et ses chœurs. On y retrouve également le rythme « à la Stomp »
Metals est différent, il surprendra ceux qui comme moi était fan de la chanteuse, de sa fragilité… Il est plus abouti, hors des sentiers battus. Les morceaux sont loin des arrangements minimalistes dont on avait l’habitude, mais ils s’enchainent toute en nuances, plus ou moins rythmés, plus ou moins gais. Mais comme chacun de ses albums, Feist a su créer un style unique.
Décontenancée parce que finalement… j’aime bien cette Feist là aussi !
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