La sortie du capitalisme est la seule voie d'avenir
Dire que sortir du capitalisme est l'issue n'est pas une évidence. Certes cela bouscule les tabous, mais certains pourraient me reprocher de vouloir répéter ce qui a été commis aupravant et qui n'a pas fonctionné notamment avec les sociétés dites "communistes". Il ne s'agit surtout pas d'aller vers des caricatures et des schématisations à l'emporte-pièce. Il s'agit d'analyser la réalité.
La mondialisation est le cours normal de l'évolution historique du mode de production capitaliste. Le génie d'un homme comme Karl Marx est d'avoir vu cette révolution fondamentale que le capitalisme dans son développement apporte à l'humanité. Le capitalisme transforme totalement les anciens rapports de production, il modifie toutes les relations humaines pour leur donner un caractère fondamentalement marchand, il est ce formidable magicien qui va transmuter les rapports sociaux en or, en précieux capital comme jamais aucune société dans l'histoire ne l'avait fait. Ceci étant cette évolution ne se fait pas de façon si magique, si il y a magie, c'est simplement dans le tour de passe-passe qui permet aux capitalistes de cacher la vraie nature de leur système en se fondant seulement sur ses apparences et non sur son essence. Car pour comprendre le capitalisme il faut l'analyser, il faut l'étudier, il ne suffit pas seulement de le vivre. De même que l'observateur pourrait penser que c'est le soleil qui tourne autour du soleil, de même l'exploité peut penser qu'il est dans l'odre des choses qu'il soit exploité et que le pouvoir de l'exploiteur est inéluctable, que le capitalisme est et sera de toute éternité.
Or là où les choses se compliquent c'est que les connaissances ont considérablement progressé en l'espace de quelques décennies en terme de développement des sciences et des techniques mais aussi en terme de nombre de personnes qui les maîtrisent et cela à un rythme phénoménal à l'échelle de la planète du fait même de l'élargissement de la production. Mieux encore, plus les gens apprennent et pratiquent leurs savoirs, plus les relations entre les hommes deviennent denses et se complexifient alors que dans le même temps les technologies de l'information et de la communication permettent et facilitent ce phénomène.
Cette augmentation exponentielle des connaissances se heurte à l'incapacité du capitalisme à la gérer dans un sens humaniste mais uniquement sous l'aspect technocratique de la recherche d'une rentabilité du capital qui du fait de la baisse tendancielle du taux de profit accentue considérablement la crise et porte l'exigence d'une nouvelle civilisation.
C'est donc la crise actuelle que nous vivons et la nécessité d'un véritable dépassement des rapports sociaux capitalistes pour des rapports sociaux de coopération et de solidarité entre les hommes dans la perspective d'une ère humaniste dans laquelle les outils technologiques deviennent des auxiliaires de l'émancipation humaine et la politique l'art, pour tous les citoyens, d'être libérés de l'exploitation pour se consacrer à la liberté.
Sortir du capitalisme ce n'est pas faire table rase du passé. C'est donner au passé et au présent l'oxygène nécessaire à la création d'un futur de libération humaine. Le reste n'est que baliverne politicienne sans intérêt, des Hollanderies ou Melanchonneries insipides dont on se lassera vite car l'Histoire ira très vite. J'ose penser que l’unité des gens pour un pouvoir populaire fondé sur l'auto-gestion démocratique des institutions et de l'économie, la socialisation des grandes entreprises exercant des monopoles de fait sur l'économie ,la fin d'une union européenne fondée sur la ploutocratie et enfin l'annulation de toutes les dettes imposées par le système de l'oligarchie financière, sont les seuls objectifs dignes d'une lutte ouvrant un avenir à une civilisation qui nous évitera la barbarie.
Jean-Paul Legrand
3 novembre 2011