Aujourd'hui est un jour particulier pour moi, c'est la date anniversaire de ma fille aînée et c'est surtout mon anniversaire de Maman.
Voici 10 ans que j'ai mis au monde J., voici 10 ans que je suis devenue Maman.
J'ai mis du temps à accepter d'endosser ce rôle. Je ne voulais surtout pas me presser. Il fallait que je me sente prête. Pour moi, avoir un enfant était la plus grande responsabilité de ma vie et je souhaitais l'accueillir dans de bonnes conditions.
Il fallait que son père et moi ayons un boulot stable, disposions d'une certaine aisance financière, soyons propriétaire de notre logement. Comme on construit notre parentalité par rapport à nos parents, soit par opposition, soit par mimétisme, je voulais choisir une ville et ne plus en bouger pour y élever mes enfants. J'ai passé mon enfance à déménager, à perdre mes amis, à devoir m'en refaire et je n'ai pas aimé ces changements, ces arrivées en tant que nouvelle élève au milieu d'enfants se connaissant depuis la maternelle.
Nous avons commencé par vivre dans plusieurs villes mon chéri et moi et puis enfin, nous avons jeté notre dévolu sur Lyon où nous n'avions jamais vécu, ni l'un, ni l'autre. Nous y avons trouvé un travail motivant et pour finir, nous avons déniché l'appartement conforme à nos souhaits avec 2 chambres à coucher pour accueillir nos futurs enfants. C'est moi qui ai dessiné les plans, histoire de me l'approprier complètement. J'ai pensé à la grande cuisine, à la salle de jeux, à la salle de bains pour les enfants.
Nous étions en couple depuis 7 ans lorsque j'ai estimé que toutes les conditions que je m'étais fixées pour être apte à avoir un enfant étaient réunies. Mon mari attendait depuis 2 ans que je donne mon feu vert et bouillait d'impatience de pouvoir enfin tenir dans ses bras un miraculeux mélange de lui et moi.
Nous nous sommes enfin mariés, je n'en éprouvais aucun besoin auparavant mais ça me semblait plus en adéquation avec mon idée d'une famille. Nous avons dû reporter d'une année supplémentaire la conception de notre bébé à cause du cancer de mon père.
Et enfin, un jour, début 2001, un test de grossesse s'est avéré positif. Dans l'heure qui suivait, le futur papa avait alerté la planète entière. J'ai attendu 3 mois et nous nous sommes mis en quête de tout ce qui pourrait être utile pour le confort et le bien-être de ce bébé à venir. En femme très organisée, peut-être un peu trop organisée, j'avais tout prévu dans les moindres détails. Autant j'avais mis du temps à accepter de devenir mère, autant, une fois ma décision prise, je brûlais d'impatience de la tenir dans mes bras. Je n'attendais qu'une chose, l'accouchement et pouvoir enfin la connaître.
J'ai pleuré de bonheur pendant plusieurs jours rien qu'en la regardant à mes côtés.
Je n'en ai fait qu'à ma tête dans ce nouveau rôle d'éducatrice. J'ai lu tout ce qui pouvait aborder cette tâche, la psychologie des bébés, des enfants. J'ai adapté ce qui me convenait pour tenter d'être une bonne Maman. Je sais qu'une mère parfaite n'existe pas. Je pense que le plus important pour un enfant est de lui donner de l'amour à profusion afin qu'il ait confiance en lui et c'est ce que je fais depuis la naissance de mes deux filles.
J. est arrivée dans ma vie le 3 novembre 2001, après 9 ans passés en tête à tête C. et moi, bouleversant notre vie à tout jamais. Elle est devenue le centre de mon existence tant qu'elle dépendait totalement de moi. Petit à petit, au fur et à mesure qu'elle devenait un peu plus autonome, je me suis autorisée à retourner à certains de mes autres centres d'intérêts.
Il ne se passe pas une journée sans que j'ai conscience que ma vie n'aurait pas du tout la même valeur sans mes deux filles et tout le bonheur qu'elles m'apportent. Évidemment, il leur arrive de me rendre chèvre, particulièrement les jours où je suis fatiguée mais combien ma vie serait moins riche sans elles.
J., assez souvent, au moment de s'endormir, nous clame depuis son lit qu'elle nous aime et qu'elle ne sait pas comment nous dire à quel point elle nous aime, qu'il n'existe aucun mot pour l'exprimer.
Moi aussi je t'aime ma chérie et ce mot "aimer" est bien en-dessous de ce que je ressens pour toi.
10 ans, premier chiffre rond de notre duo. Ce soir, nous allons les fêter au restaurant. Je veux marquer cette première décennie. J'espère que je serai là pour le prochain cap, 20 ans et crois-moi, je t'organiserai une super fête qui sera toujours un peu la mienne. Cet anniversaire ne sera jamais que le tien mais toujours un peu le mien. Devenir Maman est la plus belle chose qui me soit arrivée dans mon existence après avoir rencontré ton père.
T'aimer toi ainsi que ta soeur est ce que je sais faire de mieux. D'ailleurs c'est ce que je ne me lasse jamais de vous répéter. Même lorsque je suis en colère après vous, même lorsque vous me dites des horreurs, je vous aime et je vous aimerai toujours de façon inconditionnelle.