Il apparaît donc clairement, aujourd’hui, qu’au-delà des questions financières, de la zone euro, de la crise des dettes publiques…, la question essentielle est bel et bien celle du fonctionnement de nos institutions.
Aussi longtemps que les pays développés feront le choix de la démocratie («gouvernement du peuple, par le peuple») ils se doivent d’appliquer à la lettre ses principes élémentaires, à savoir que le gouvernement doit être sous le contrôle permanent du peuple, par la démocratie directe. Par le biais au recours toujours effectivement possible à un référendum d’initiative populaire.
Celui-ci doit permettre :
- de censurer une loi votée (à Paris ou à Bruxelles) ;
- d’obliger l’exécutif et le législatif à se saisir d’une question «oubliée»;
- de démettre de ses fonctions toute personne détentrice d’une parcelle d’autorité publique déléguée provisoirement par le peuple souverain, en cas de forfaiture.
Au regard d’un tel régime, vraiment démocratique, le recours au referendum d’initiative gouvernementale n’est qu’un pâle pis-aller.
Si les pays européens étaient dotés d’un tel système, leurs gouvernements seraient un peu moins dans les mains de l’oligarchie et un peu plus en phase avec leurs opinions. Comme en Suisse…
Aurions nous eu l’euro ?
Nous n’aurions eu ni Constitution européenne (rejetée en France en 2004), ni le traité de Lisbonne (adopté en 2007, dans le dos du peuple).
Nous n’aurions pas eu à soutenir la Grèce.
Les contribuables auraient été en mesure d’imposer, depuis longtemps, des décisions de bonne gestion (comme en Suisse) Au moment où j’écris ces lignes, les marchés financiers semblent se réjouir du fait que les Grecs puissent ne pas être consultés sur le plan de rigueur qui est la contrepartie de l’aide que les autres pays de la zone euro tiennent à leur imposer.
Cet instantané démontre, s’il en était besoin, que la sphère financière toute entière marche sur la tête, droguée qu’elle est à la fausse monnaie. Elle est accrochée à sa bulle comme un fêtard au bar du Titanic…
La preuve : les marchés souhaiteraient, dit-on, que la BCE puisse, sans limites, non seulement racheter des titres des dettes souveraines de tous les pays de la zone euro, mais aussi en acheter directement à l’émission, comme il est arrivé à la FED de le faire pour les émissions du Trésor US. C’est ce qu’ils appellent «faire de la BCE une banque de dernier ressort».
François Bayrou ne dit pas autre chose quand il propose que la zone euro garantisse toute dette émise par un pays de la zone euro !
Et aussi Marine Le Pen, quand elle propose de réouvrir le guichet de la Banque de France pour que le Trésor puisse venir y emprunter, sans intérêt !
Toutes ces propositions garantissent la pire des solutions : l’hyper inflation, qui résulterait inévitablement d’une masse monétaire hors de contrôle, quand le monde est déjà au bord de la récession.
Au delà de la monnaie (l’euro, pour 17 pays européens) la question reste obstinément la même : le remboursement des dettes.
Le sujet n’est pas à l’ordre du jour du G20…
Alain Dumait – www.dumait.fr
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