D'abord, j'ai pu apprécier avec ma compagne les places qui nous avaient été attribuées : deuxième balcon, avec vue en plongée sur le piano du maestro (à condition de pencher la tête légèrement au-dessus des deux petites dames âgées qui étaient assises devant nous. Je remarque le public est assez mélangé, tant au niveau de l'âge que des classes sociales (a priori, bien entendu). Le lieu est bien rempli, et l'orchestre prend place avant que n'arrive la "star", Francesco Tristano.
Je mentirais en disant que j'ai reconnu les différents mouvements de Bach interprétés par le musicien et son orchestre. Mais j'ai pu ainsi me concentrer sur l'émotion, la pureté des lignes mélodiques. Et ce fut une heure et demie d'émerveillement à laquelle le public a eu droit. D'une virtuosité magnifique, flamboyant mais sans jamais être ostentatoire dans sa façon d'être, Francesco Tristano a tout emporté sur son passage, entraînant derrière lui les interprètes de l'ONBA - Orchestre National Bordeaux Aquitaine - (avec une mention spéciale pour les flûtistes, sans doute les plus expressifs dans leurs façons d'être, ainsi qu'à Matthieu Arama, concertmaster de l'ONBA, qui avait apparemment le Stradivarius que possède Bernard Magrez), qui ont su se greffer à sa virtuosité, l'accompagner pour tisser une magnifique constellation d'émotion(s), d'ambiances qui passaient de l'amère à l'enjouée avec un admirable sens de la transition, qui m'a laissé admiratif tout du long. Le respect dont les musiciens font preuve à l'égard des œuvres qu'ils interprètent a quelque chose d'émouvant, d'aérien, qui force le respect et donne d'autant plus de majesté à la musique interprétée ce jour par l'ONBA et Francesco Tristano. Après cinq minutes de standing ovation, des remerciements modestes et sincères des musiciens, il est temps de quitter ce bel écrin, en se faisant la promesse de revenir bientôt... et effectivement, c'est prévu. Affaire à suivre...