Une crise peut en cacher une autre. La zone euro bat de l'aile et Fukushima ne répond plus. Des informations contradictoires circulent sur de possibles réactions en chaîne involontaires et incontrôlées dans le réacteur numéro 2 de la centrale japonaise.
Ce matin Tepco revenait sur ses premières déclarations et indiquait que selon les dernières analyses, le gaz détecté dans le réacteur ne serait pas le marqueur d'une fission nucléaire. Si on peut s'interroger sur la crédibilité à accorder à un opérateur pris plusieurs fois en flagrant délit de mensonge une chose est en revanche certaine. La chambre des Enfers de Fukushima est loin d'être refermée.
Le gaz xénon 133 et 135 détecté à l'intérieur du réacteur n°2 proviendrait d'une fission d'uranium "spontanée" comme il s'en produit dans les réacteurs sains, a affirmé Junichi Matsumoto, un responsable dela compagnie Tokyo ElectricPower (Tepco). Mais les quantités relevées mardi et mercredi sont trop faibles pour avoir été produites par un "accident de criticité", terme désignant une réaction nucléaire en chaîne incontrôlée et exponentielle, a ajouté M. Matsumoto.
Rassurant ? Pas vraiment. Par mesure de précaution, l'opérateur avait injecté dans la nuit de mardi à mercredi 10 tonnes de solution aqueuse d'acide borique afin d'absorber les neutrons et de stopper un éventuel processus en chaîne. Un choix technique dénoncé par de nombreux spécialistes comme n'étant pas le plus indiqué.
L'hypothèse d'une réaction nucléaire non contrôlée est le pire des scénarios envisageables. La seule chose de sûre, c'est que personne ne sait réellement ce qui se passe au fond des cuves des réacteurs dans lesquels le combustible a fondu et que huit mois plus tard, le cauchemar continue.
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