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Haloween de Rob Zombie – La jeunesse de Michael Myers

Par Bebealien

C’est encore une belle semaine cinéma qui commence aujourd’hui avec des films assez variés (Bienvenue chez les ch’tis, Taken, Sans plus attendre, There will be blood, The Mist) que je vais essayer de chroniquer ces prochains jours. Mais en attendant, petit retour sur le remake d’un grand classique, dont la sortie DVD est imminente.

Haloween par Rob Zombie – de l’utilité des remakes
Rob Zombie est avant tout un rocker. Leader du groupe White Zombie, il a très vite décidé de s’attacher autant à l’image qu’à la musique, en signant les clips de son groupe. Ceux-ci étant visuellement très réussis, c’est naturellement que le père Rob a doucement glissé vers le cinéma. Avec seulement trois films à son compteur (dont déjà un chef-d’œuvre) on peut dire qu’il a réussi avec succès sa reconversion.

Rob s’est lancé avec House of 1000 corpses (la maison des mille morts, dispo uniquement en DVD chez nous) un film donnant dans le gore qui tâche. Le sujet est simple : deux couples décident de rechercher la légende locale : le docteur Satan. Mais ils vont tomber entre les mains d’une famille de cannibales satanistes… Résultat, un film inégal car voulant être fun à outrance, et du coup n’exploitant pas suffisamment bien ses personnages sacrifiés sous l’esbroufe visuelle.

Le capitaine Spaulding (Sid Haig), seul vrai personnage intéressant du premier film de Zombie

Heureusement Zombie remet le couvert avec The Devil’s Rejects, suite officieuse de The House. Il reprend sa famille de taré et en fait les héros du film. Très loin de l’esprit gore et fun, il signe ici un film très dur, à la fois très western et très 70’s dans l’esprit, ou la famille de tarés va tomber sur encore plus barge qu’eux, en la personne d’un flic revanchard et illuminé joué par un William Forsythe génialissime. Une énorme claque dans la gueule. Son film est un classique immédiat. Il dépeint des personnages forts, des situations tendues au couteau, avec une mise en scène sobre et ultra-efficace. Un des rares films de ces dernières années que je sois arrivé à revoir plusieurs fois sans déplaisir. Rangé directement dans ma collection de films cultes.

Sherry Moon Zombie, Sid Haig et Bill Moseley, la famille Firefly de The Devil’s Reject au grand complet. Ca va saigner !

Suite à cela, et surfant sur la mode du remake de vieux films (le réussi Massacre à la Tronconneuse de Marcus Nispel ou La Colline à des Yeux d’Alexandre Aja qui arrive à être largement supérieur à l’original … mais aussi quelques sacré gros navets comme The Fog), il décide de s’attaquer à une des plus grandes figures de mal : le personnage de Michael Myers créé par John Carpenter dans Haloween premier du nom. Malheureusement les suites de plus en plus mauvaises ont fait perdre au personnage sa superbe, et de figure du mal personnifié, Michael Myers s’est transformé avec le temps en Boogeyman au rabais.

L’affiche bof bof du film

Au vu de The Devil’s Rejects, Zombie obtient facilement l’accord de Carpenter, content de voir un réalisateur talentueux se pencher sur le sujet. L’optique de Zombie est relativement originale et particulièrement casse-gueule puisqu’il décide de consacrer la première moitié de son film à la transformation progressive de son héros en monstre.

On découvre donc un Michael Myers encore enfant, dans un contexte familial difficile (dont la mère est jouée par Sherry Moon Zombie, madame Rob Zombie), et qui va petit à petit perdre pied et tomber dans une violence meurtrière. Première partie ultra-efficace, qui laisse vraiment en haleine. Le jeune Daeg Faerch qui incarne le jeune tueur bouffe littéralement la pellicule, dans son personnage de jeune ado pas tout à fait comme les autres sans repère de bien ou de mal. D’habitude les enfants ont tendance à sur-jouer ou à être de véritables têtes à claques, ici il n’en est rien. Son interprétation toute en nuances, fait froid dans le dos.

Daeg Faerch, Rob Zombie et Tyler Mane (vu dans le rôle de Dents de Sabre dans les premiers X-Men)

Malheureusement, la deuxième partie du film, avec un Michael Myers devenu adulte reprendre une trame tellement classique (et remakant donc l’original) qu’elle en perd toute sa substance. On se retrouve à attendre bêtement que le docteur Loomis (interprété ici par Malcolm Mc Dowell) se décide faire mordre la poussière à Myers, en regardant sa montre.

D’où une impression étrange. Finalement ce remake n’est intéressant que par les nouvelles perspectives qu’il présente. Le film serait génial s’il s’arrêtait juste à la fin de sa première moitié. En proposant une deuxième partie correspondant aux attentes des fans et ne proposant strictement rien de nouveau (même au niveau des meurtres particulièrement convenus), Rob Zombie flingue lui-même son propre concept. Ce film nous prouve au moins que les remakes restent particulièrement inutiles, contrairement aux relectures qui, elles, imposent un nouvel univers. Il suffit de regarder Batman Begins pour s’en convaincre.

Résultat en demi-teinte, donc, mais on attend toujours aussi impatiemment le prochain film de Rob, et surtout la prochaine apparition de Daeg Faerch à l’écran !


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