L’exposition de la BNF sur Boris Vian (jusqu’au 15 janvier 2012) ne présente pas uniquement les talents d’écriture de l’auteur ; mais montre à quel point il était actif à tous les niveaux de la création, et notamment de la musique et du jazz.
C’est en assistant au 2e concert de Duke Ellington à Paris en 1939, que Boris Vian découvre sa réelle passion pour le jazz. A l’heure de l’Occupation, Saint-Germain-des-Prés devient un refuge pour les intellectuels. Les cafés et les caves deviennent les QG des orchestres et des danseurs. Parmi les habitués, on y retrouve Juliette Gréco, Anne-Marie Cazalis et bien sûr Boris Vian. Trompettiste de cœur, Vian joue avec l’orchestre de Claude Abadie dès 1942, et participe à des tournois de jazz amateur. Dès 1951, il est contraint d’abandonner son instrument pour préserver son souffle. C’est alors qu’il se consacre un peu plus à l’organisation de concerts au Club Saint-Germain, devenu leur QG en 1948. Il y amène de grands jazzmen dont Duke Ellington la même année. Le Club devient alors le haut lieu du jazz.
Entre temps, il écrit de nombreux articles sur sa passion, notamment dans la gazette du jazz et Jazz magazine. Alors que son œuvre littéraire est décriée, ses chroniques jazz dans Jazz Hot, sont reconnues et très appréciées pour leur pertinence. Le jazz ira jusqu’à imprégner sa littérature, notamment dans l’Ecume des Jours, dans lequel il donne à l’héroïne le prénom d’un morceau d’Ellington (Chloé) tandis que les grands musiciens des années 1940 sont omniprésents.
Voir nos deux œuvres coups de cœur de Boris Vian.