est utilisé. Il faudrait peut-être arrêter de jouer les tartuffes et dire les choses comme elles sont. En Nouvelle-Calédonie, et même en sachant ce qui se passe ailleurs, on continue d’attendre en considérant que nous sommes exonérés de tout ce qui se passe en Métropole. C’est oublier que nous sommes Français et que le seul exemple dont on nous rebat les oreilles est bien celui de la Métropole. Malheureusement, en d’autres domaines également, le tout n’est pas d’attendre mais bel et bien de travailler à non pas une éradication de la délinquance puisque celle-ci est impossible mais bien à une baisse significative. Nos bien-pensants ont une sacro-sainte et fâcheuse habitude de vouloir guérir à tout prix au lieu de prévenir. Parce que c’est là le plus difficile. Prévenir voudrait dire se saisir de tous les dossiers qui engendrent cette délinquance. On ne naît pas délinquant, on le devient. Ici, il faudrait sans doute établir de nouvelles règle du Pays qui ne soient pas à l’identique de celles de la Métropole, à l’instar de ce qui vient de se commettre dans l’enseignement (7 semaines de travail pour 2 semaines de vacances). Lorsque l’on parle de guérison, il est déjà trop tard en matière de délinquance. Et cette autre fâcheuse habitude de vouloir s’intéresser aux délinquants plutôt qu’aux victimes est également typiquement française. Il faudrait sans doute que nos bien-pensants sortent un peu plus souvent de leur demeure et aillent là où il faut aller et non là où il est bien de se faire voir. Quant aux têtes bien pleines de ceux qui ont la charge d’assurer la sécurité des personnes et des biens, elles devraient davantage sortir de leur bureau et ranger leurs livres scolaires pour s’atteler à ce qui se passe réellement sur le terrain. Il est si facile pour les dits « officiels » de se targuer d’initiatives que la population sait vouées à l’échec et s’en tenir là. La délinquance, qu’il s’agisse de tags sur le mur de son voisin ou d’un vol avec violence sans qu’il soit besoin d’aller plus loin est le fait d’une Société que tout le monde connait. Tout le monde sait ce qui l’engendre, tous savent ce qu’il faudrait faire sauf à croire ceux qui sont en place pour le faire. Ceux-là sont par trop occupés à se partager cocktails et photos. La délinquance d’aujourd’hui n’est pas encore celle dont on parle dans les journaux, ailleurs, parce que l’insularité semble être le rempart à celle-ci. Faux et les années à venir nous démontreront la réalité des faits.
En matière de délinquance, il n’y a qu’une seule règle: anticiper. Tous les flics le savent. Mais anticiper veut dire plus de moyens -réels et non seulement promis-, plus de patrouilles y compris des patrouilles pédestres, plus de présence au sol et non à l’ordinateur. La création d’un G.I.R (à l’image encore de ce qui se pratique déjà en métropole) est de la poudre aux yeux. Formé dans chaque département par le Préfet et le Procureur, le Groupe d’Intervention Régional comprend en son sein des forces de police, de gendarmerie, des douanes, des Renseignement généraux, de la Police de l’air et des frontières, de l’Inspection du travail et du Fisc. Ces « super brigades » effectuent un travail de police judiciaire sans pour autant être rattachées à un juge d’instruction. Mais la seule question qui soit véritablement importante ici est de savoir s’ils auront les moyens nécessaires à leurs missions. Parce que la réunion de différents services s’applique déjà en Calédonie.
Et au-delà de ce que l’on peut écrire une autre question se pose, celle d’une Justice qui a vieilli sans prendre en considération l’évolution de la Société. Et les bien-pensants continuent d’émettre des hypothèses, de prendre des initiatives sans réel fondement et de se rendre aux cocktails où un photographe immortalisera leur parcours pendant la durée de leur séjour sur le Territoire.