Bientôt des frites OGM dans nos assiettes ?!

Publié le 03 novembre 2011 par Bioaddict @bioaddict

 Alors que la France est l'un des derniers bastions à résister à l'assaut OGM, le groupe de chimie allemand BASF annonce avoir demandé l'autorisation européenne de commercialiser "Fortuna", la première pomme de terre génétiquement modifiée destinée à l'alimentation humaine...

Depuis quelques années déjà, le scénario tant redouté prend corps... Après la pomme de terre Amflora, BASF, qui s'est désormais spécialisé dans les organismes génétiquement modifiés, fait une nouvelle percée. En effet, le groupe allemand a annoncé en début de semaine avoir demandé l'autorisation de cultiver à des fins commerciales, sa nouvelle variété de "patate", le plus souvent utilisée pour fabriquer des frites. Grâce à sa modification génétique, la Fortuna serait résistante au Mildiou, parasite dévastateur pour les cultures.

L'Union européenne accepte déjà les produits alimentaires contenant diverses sortes de maïs, colza, soja et betterave OGM. En termes de culture à des fins commerciales, seuls deux OGM ont déjà été autorisés : le maïs MON810 de l'Américain Monsanto et la pomme de terre Amflora, de BASF. Mais cette dernière, contrairement à la Fortuna, n'est destinée qu'à l'usage industriel et à l'alimentation animale.

Tout dépendra des Etats-membres

"La prochaine étape du processus d'autorisation consiste pour l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) à en tester la sécurité pour les humains, les animaux et l'environnement" a expliqué BASF. L'EFSA n'a pas de délai pour rendre son avis, et certaines demandes peuvent même ne jamais aboutir. Mais la décision finale d'autorisation ou non revient à la Commission et surtout aux Etats-membres, désormais souverains pour commercialiser et cultiver des OGM sur leurs territoires.

Si la Commission venait à autoriser la culture et la commercialisation de la Fortuna, il s'agirait alors de la première pomme de terre génétiquement modifiée susceptible de se retrouver dans nos assiettes. Avec un produit aussi plébiscité que les frites, il deviendrait alors de plus en plus difficile d'éviter les OGM.

Olivia Montero