L‘Europe de l’Est continue d’attirer les investisseurs du monde entier. Certes moins que les pays émergents, si l’on mesure la taille de ces investissements par le nombre d’emplois qu’ils contribuent à créer ou à maintenir. Les forts taux de croissance associés aux faibles coûts de main-d’oeuvre des pays d’Asie ou de l’Europe de l’Est agissent comme de puissants aimants. Mais, en valeur, les investissements directs étrangers (IDE) “d’implantation ou d’extension”, ont augmenté en Europe de l’Ouest à peu près autant que dans le monde entier où cette croissance a atteint près de 14 % en 2007, selon la société de conseil et d’information spécialisée OCO.
Si les IDE ont augmenté en valeur en France en 2007, ils ont ainsi régressé de 13,7 % à 34 517, en nombre d’emplois créés, selon le Rapport 2007 sur les investissements étrangers en France publié jeudi 21 février par l’Agence française des investissements internationaux (AFII).
“CHAQUE PAYS A SES POINTS FORTS”
Les Etats-Unis restent le premier pays investisseur en France, suivi de la Suède, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. Le secteur industriel où les IDE ont suscité le plus de création d’emplois en France est l’automobile. Dans les services, les activités de logistique et de transport sont privilégiées. La position centrale de la France au sein du continent, mais aussi la qualité de ses infrastructures y sont pour beaucoup.
Malgré ce bilan en demi-teinte, Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé des entreprises et du commerce extérieur, est optimiste. “Le climat vis-à-vis de la France a radicalement changé, notamment aux Etats-Unis, constate-t-il. Les Américains apprécient les évolutions en cours sur le marché du travail, sur l’organisation de la recherche publique, l’impulsion donnée à la recherche privée et les améliorations apportées au droit de la propriété industrielle, avec la ratification du protocole de Londres, qui simplifie l’obtention de brevets en Europe.”
Les critiques adressées à la France, en particulier celles concernant la rigidité du marché du travail, se feraient moins vives. De fait, pour John Adams, PDG d’Enterprise Florida, agence de développement de l’Etat de Floride, présent mercredi 20 février à Bruxelles pour inaugurer son bureau européen, cette question ne se poserait pas. “Ce qui est important est de savoir s’il y a un marché, et de trouver un bon partenaire. Chaque pays a ses points forts. Nous souhaitons monter des partenariats dans des domaines à haute valeur ajoutée, comme la recherche médicale, l’aéronautique, les technologies de l’information et de la communication, où la France est bien placée. Nous voulons que des accords se nouent dans les deux sens, pour développer les investissements européens en Floride et réciproquement.”
Plus que le marché du travail, l’existence d’une recherche et d’un système d’innovation de qualité sont les critères prépondérants. Le développement des pôles de compétitivité et la modification du crédit impôt recherche sont de bonnes armes pour attirer des laboratoires de recherche étrangers. Mais les défauts du système d’innovation français, soulignés cette semaine par une étude de la Commission européenne, montrent que du chemin reste à parcourir.
Source : lemonde