En effet, il faut une sacré dose de mauvaise foi pour écrire : « (...) Bien que le gouvernement français n’ait pas inscrit la RSE à l’ordre du jour du prochain G20, le MEDEF a jugé indispensable d’aborder la question dans le cadre du B20, opportunité exceptionnelle de débattre ensemble de ce sujet à forte dimension mondiale (...) Et le Medef, d'évoquer les ateliers suivants : Régulations financières, Développement, Dimension sociale de la RSE et Anti-corruption.
C'est d'autant plus amusant que, depuis plusieurs mois, le Tandem AFEP/Medef, n'a cessé de faire du lobbying, auprès des députés de la majorité, pour vider de son contenu l'article 225 de la loi Grenelle 2, qui définit les termes de la responsabilité sociale des entreprises.
Ce qui est confirmé par Bertrand Pancher, député UMP de la Meuse, qui a déclaré : « (...) ces mêmes organisations ont réussi à mobiliser la partie la plus conservatrice de la majorité, laquelle, malgré des appels à la sagesse du gouvernement et du président de la commission des lois, met au pilori cet important dispositif (...) »
Chronique d'un détricotage !
Tout d'abord, le Medef et l'AFEP, suivit en cela par le gouvernement avaient obtenu de larges assouplissements, à la liste des obligations applicables aux entreprises non cotées, par rapport à celles des sociétés cotées. La CGT citée par Ressources solidaires donne comme exemple : Auchan qui, dans ce cas, n'aurait aucune obligation de communiquer : « les informations concernant les CDD et l’intérim, celles relatives aux plans de réduction des effectifs et plans de sauvegarde de l’emploi, le temps partiel, l’intéressement, la participation et l’épargne salariale »
Novethic explique de son côté : « (...) L’objectif des lobbyistes coté entreprises était ouvertement de limiter le (...) l’obligation de faire évaluer par un tiers les données environnementales et sociales de l’entreprise (...) Un premier coup de butoir avait été porté à l’article 225 avec la suppression de la possibilité pour les institutions représentatives du personnel et les parties prenantes participant à des dialogues avec les entreprises de présenter leur avis sur les démarches de responsabilité sociale, environnementale et sociétale(...) »
Et pour conclure : « (...) Les députés ont voté dans la nuit du 11 au 12 octobre un amendement qui repousse d'un an l'obligation de reporting environnemental et social des entreprises, prévue par l'article 225 de la loi Grenelle 2 (...) » Et bien entendu établit : « (...) la distinction entre entreprises cotées et non cotées pour les obligations de rapport annuel sociétal (...) » et ce, malgré l'avis défavorable du Conseil d'Etat. - Actu Environnement
Et de quelle façon ! Puisque, cet amendement a été adopté lors de l'examen en séance publique à l'Assemblée de l'article 10 de la proposition de loi fourre-tout sur la simplification administrative présentée par le député UMP Warsmann.
En clair, un sabotage en règle qui vide de toute sa substance la notion de responsabilité sociale dont le Medef se targue d'être un des plus fervents défenseur et promoteur !
Jean Pierre Bompard, économiste, et négociateur des « Grenelle » de l'environnement, écrit pour sa part : « (...) Pendant ce temps, rien ne se fait, et la RSE n’avance pas. La stratégie de lobbying du Medef détricote le Grenelle de l’environnement. Après les menaces de délocalisation liée au prix du CO2 (...) les lois Grenelles qui représentaient une réelle avancée risque de devenir une coquille en partie vide. Vide dans le domaine des nouveaux droits sociaux »
C'est donc forte de cette stratégie de « nettoyage par le vide » que Laurence Parisot va apporter son expertise pour coordonner : « des réflexions croisées sur la responsabilité sociétale de l’entreprise » au B20/G20.
Une preuve de cette expertise ?
Les patrons du B20 ont indiqué qu'ils insisteront fortement sur les efforts que le G20 doit faire : « (...) au niveau international pour améliorer le fonctionnement des marchés du travail et stimuler la création d’emplois, en favorisant la souplesse et les formes de travail flexibles (...) » On se disait aussi ...
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20Minutes