Il faut du temps. Trop de temps. Mais au PS, tout arrive même les bonnes décisions. Dans l'affaire Georges Frèche, il a fallu attendre des mois et des mois pour que son exclusion soit prononcée. Elle était pourtant amplement justifiée eu égard aux propos révoltants en totale inadéquation avec les valeurs du PS et de la gauche de l'ancien président du conseil régional.
Avec Jean-Noël Guérini et malgré le rapport exhaustif d'Arnaud Montebourg qui exigeait des mesures fermes à l'encontre d'un homme mis en examen pour association de malfaiteurs (notamment) la direction du PS a tergiversé. Invoquant la présomption d'innocence (valable pour tous) Martine Aubry a malheureusement laissé se développer un climat déplorable au sein de la fédération des Bouches-du-Rhône et des sections PS de Marseille. Je ne connais pas personnellement M. Jean-Noël Guérini ni son frère Alexandre. Je sais simplement que de nombreux élus socialistes (dont DSK dans un autre temps) ont toujours préféré démissionné de leurs mandats ou fonctions quand ils ont été mis en examen et quelles que soient les raisons de ces décisions judiciaires. L'objectif était simple : ne pas nuire à un parti comprenant des milliers de militants contraints d'assumer une solidarité de fait avec des élus pas forcément recommandables et parfois coupables.
Là encore, la direction du PS a trop tardé à demander à Jean-Noël Guérini, sénateur et président du conseil général des Bouches-du-Rhône, de se mettre en retrait du PS et de démissionner de ses mandats. Le bureau national, réuni hier, a enfin pris les bonnes décisions même si Guérini annonce qu'il ne se soumettra pas aux desiderata de son parti. Le risque pour lui est donc de se retrouver bien seul puisque de nombreux élus marseillais demandent l'autorisation de créer un nouveau groupe au sein du conseil général voire de changer de section socialiste.J.N. Guérini est devenu infréquentable.
Arnaud Montebourg a donc gagné mais un peu tard. Sans doute François Hollande a-t-il compris que le rôle et la présence de Jean-Noël Guérini à Marseille et autour auraient nui à sa candidature et à sa campagne. Dommage que Martine Aubry, première secrétaire, n'ait pas anticipé cette décision collective si nécessaire.