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Manifestation nationale contre les violences faites aux femmes le 5 novembre à Paris
Publié le 03 novembre 2011 par GezaleContre les violences, au «pays des droits de l’Homme », où sont les droits des femmes ?
Ladomination masculine imprègne l’ensemble des rapports sociaux entre les sexes.Elle distribue le pouvoir et les places de façon complètement inégalitaireentre les femmes et les hommes : au travail, dans la représentation politique, àla maison, dans le sport, les médias, les arts et la culture. Partout lesfemmes doivent se battre pour l’égalité.
Les affaires récentesimpliquant des hommes politiques ont mis en évidence un déni profond desviolences faites aux femmes. Les insultes sexistes, les propos méprisants ontfusé et occupé écrans et colonnes de journaux. A l’heure actuelle, la confusionest grande entre libertinage et violence sexuelle, entre drague et harcèlementsexuel, entre relation sexuelle et viol.
Ces affairessont médiatisées uniquement en raison de la célébrité des hommes concernés. Lesviolences envers les femmes sont quotidiennes et universelles sur l’ensemble dela planète. Elles sont l’expression des rapports de domination exercés par leshommes sur les femmes dans le système patriarcal. Les violences, toutes lesfemmes connaissent : elles peuvent aller crescendo, de l’insulte au meurtre, enpassant par le viol, du sexisme ordinaire au crime…
— c’est lamain aux fesses dans le métro et les sifflets méprisants dans la rue
— c’est lafille obligée de s’habiller en jogging pour avoir la paix
— c’est lafemme menacée d’un mariage forcé
— c’est lafemme qui rentre à 2 heures du matin et regarde sans cesse derrière elle pourvoir si personne ne la suit
— ce sontles coups, injures, insultes, menaces, humiliations, viols par le conjoint
— c’est lacopine, au travail, harcelée constamment par son chef qui veut la faire «passer à la casserole »
— c’est lalesbienne qui est violée pour lui apprendre ce qu’est « un homme, un vrai »
— c’est lavoisine qu’on entend crier et pour laquelle on hésite encore à appeler lesflics
— c’est lafemme qui n’a jamais pu dire que son père l’a violée dans sa jeunesse et quecela a fichu sa vie en l’air
— c’est lafemme immigrée qui ne peut rien dire contre les violences de son mari quand sontitre de séjour dépend de lui
— c’est lafemme violée dans un conflit armé qui réclame l’asile en France
— c’est la mèrede 3 enfants qui vit seule et est contrainte de se prostituer pour boucler lesfins de mois
— c’est lafille violée par plusieurs garçons, que ce soit dans une cave, un salon ou lorsd’un bizutage
— c’est lafemme qui meurt sous les coups d’un conjoint ou d’un ex conjoint…
Nous féministesindividuelles, associations féministes, syndicats et partis politiques, tenons àréaffirmer que la lutte contre les violences faites aux femmes est une luttepremière pour atteindre l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, et quenous continuerons à la mener envers et contre tout. Nous réaffirmons que lesviolences sexuelles ne sont pas du domaine du privé, du domaine de la drague etde la séduction. Elles sont du domaine public car elles tombent sous le coup dela loi.
Nos revendications
Pourlutter contre les violences, pour signifier l’interdit, il faut des lois à lafois ambitieuses et pleinement mises en oeuvre. Il faut donc avoir la fermevolonté politique de voter des lois efficaces et de les appliquer en se fixantcomme tout premier objectif d’informer, de sensibiliser, de convaincre. Ce n’estpas le cas de la énième loi contre les violences votée, grâce à nosmobilisations, en juillet 2010.
Malgré des avancées, elle est en effet incomplète parce que de nombreusesrevendications ont été laissées de côté lors des débats législatifs. En outre,les premières remontées sur son application semblent pour le moins « contrastées»… CA SUFFIT !
Parce que les violences ne doivent pas être une fatalité pour les femmes, nousexigeons, comme en Espagne, une loi cadre contre les violences faites auxfemmes.
Tout de suitenous exigeons :
— descampagnes d’information et de sensibilisation pérennes auprès de tous lespublics et la mise en place d’une véritable éducation non sexiste à tous lesniveaux de l’éducation nationale
— uneformation spécifique et obligatoire en matière de prévention et de prise encharge des violences faites aux femmes pour tou-te-s les professionnel-le-sconcerné-e-s
— lapossibilité que toutes les femmes en danger de violences soient protégées, depar la loi, et non seulement celles victimes de violences conjugales ou menacéesde mariage forcé
— lechangement dans le code pénal et le code du travail de la définition du harcèlementsexuel. Le harcèlement sexuel c’est, comme le dit l’Union Européenne, un «comportement non désiré à connotation sexuelle »
— la délivranceou le renouvellement dans les plus brefs délais du titre de séjour pour lesfemmes étrangères victimes de violences conjugales.
— le statutde réfugié pour toute femme demandant l’asile parce victime de violencessexistes, sexuelles ou lesbophobes
— l’abrogationdu délit de racolage et la mise en œuvre d’une politique de pénalisation duclient de la prostitution.
— une réellepolitique de logements prioritaires pour les femmes en danger.
— la mise enplace d’un Observatoire national des violences qui étudie, impulse, évalue lespolitiques menées
Nous exigeonsaussi que des moyens soient dégagés pour permettre un contrôle de l’applicationdes lois sur les violences faites aux femmes. Nous exigeons qu’une commissionde contrôle multipartite soit mise en place où siègeraient les pouvoirspublics, des parlementaires et des associations de défense des droits desfemmes.
Enfin nousexigeons que les associations féministes conservent les missions de servicepublic auprès des victimes qui leur sont conférées, ce qui implique nonseulement le maintien des moyens financiers qui leur étaient accordés maisaussi leur augmentation. Il est hors de question que l’État se désengage ! Sides missions de service public sont transférées aux collectivitésterritoriales, le budget doit suivre ! Manifestation nationale, rendez-voussamedi 5 novembre à 14 h 30 Place de la Bastille à Paris.Signataires : Collectif national pour les Droits desFemmes, Actit, Agir contre le chômage, les Alternatifs, Alternative Libertaire,ANEF, Apel-Egalité, Association Groupe Cadre de Vie, Association pour lesDroits des Femmes du 20è, Atalante vidéo, Attac, CADAC, , Centre LGBT Paris Ilede France, CGT, Les Chiennes de garde, Collectif féministe Handicap, Sexualité,Dignité, Collectif féministe contre le Viol, Collectif Féministe « Ruptures »et Réseau Féministe « Ruptures », Collectif féminin masculin de Vitry,Collectif mixité CGT des Bouches du Rhône, Collectif région parisienne pour lesDroits des Femmes, Comité de vigilance et de suivi pour l’application de la loidu 9 juillet 2010, Commission nationale Droits des Femmes du Parti socialiste,Coordination lesbienne de France, DECIL : Démocratie et Citoyenneté Locale(Mantes la Jolie), FASTI, Elu-e-s contre les Violences faites aux Femmes,Europe Ecologie Les Verts, « Femmes libres » Radio Libertaire, Fédérationnationale Solidarité femmes, Femmes solidaires, FIT, une femme, un toit, FSU,Garçes (groupe d’action et deréflexion contre l’environnement sexiste, Sciences po Paris), Gauche unitaire,Initiative Féministe Européenne France, Intersyndicale CFDT-CGT SDFE,Lesbiennes of Color, Ligue des droits de l’Homme, Ligue des Femmes Iraniennespour la Démocratie, Maison des Femmes de Montreuil, Marche mondiale des Femmes,MJCF, Mouvement Jeunes Femmes, NPA, Osez le féminisme, Paroles de femmes, PartiCommuniste Français, Parti de Gauche, Planning Familial, RAJFIRE, SOS sexisme,Stop Précarité, UNEF, Union syndicale Solidaires.
http://www.collectifdroitsdesfemmes.org/spip.php?article325