On peut dégager une loi Godwin aussi pour la politique française, comme le rappelle cet article paru initialement en février 2011 mais toujours d’actualité au vu des derniers propos de la campagne présidentielle de 2012.
Un article de Vox Thunae
« Plus on se rapproche des élections, plus la probabilité que la droite utilise la thématique du terroir et que la gauche la traite de pétainiste s’approche de 1. », telle pourrait être la définition de notre loi Godwin à la française.La loi de Godwin
Lorsque Mike Godwin, avocat américain, effectua ses recherches sur les réseaux de discussions en ligne à la fin des années 1980, il fit une observation qui devint une loi sans cesse reprise : « Plus une discussion en ligne dure longtemps, plus la probabilité d’y trouver une comparaison impliquant les nazis ou Hitler s’approche de 1. » Par extension, on parle de point Godwin, lorsqu’on atteint le moment où un des interlocuteurs faire référence aux nazis ou à Hitler et vient de vérifier la loi de Godwin. Le moment où ce dérapage survient est une sorte de point de non retour, le temps de clore le débat.
Le point Godwin à la française
En France, nous avons un dérivé de ce point Godwin. Remplacez nazis et Hitler par la référence à l’État Français et Pétain et vous aurez notre version française. Les politiques français nous montrent de nombreux exemples de l’utilisation de ce point Godwin à la française.
Mais j’ai l’impression qu’une autre loi est valable : plus on se rapproche d’une élection, plus on va reprocher à un membre du camp opposé de tenir des propos « datant d’une autre époque » pour l’euphémisme, c’est-à-dire qu’on va comparer ces propos à ceux de partisans du régime de Vichy.
Rappelons pour mémoire, que le discours du candidat Sarkozy en avril 2007 où il attaquait les héritiers de mai 68, avait été comparé au discours de Pétain par Philippe Meirieu, aujourd’hui à la tête du parlement d’Europe Écologie -Les Verts.
L’actualité nous fournit un bel exemple !
Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a lancé la charge contre Dominique Strauss-Kahn, candidat potentiel à la Présidence de la République en 2012. Pour lui, DSK ne représente pas « l’image de la France, l’image de la France rurale, l’image de la France des terroirs et des territoires (…) ». Hop ! Les terroirs. On a envie de lui répondre : « Et alors, Sarkozy non plus ! » et la population française est une des plus urbaines d’Europe, avec 77% des Français qui vivent en ville. Une réponse simple, objective, sans emportement. Mais le PS a décidé de passer le pas et Jean-Christophe Cambadélis s’est empressé de condamner ces propos « antisémites ». Ce dernier a comparé Chritian Jacob à Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, tandis que pour Pierre Moscovici, ces propos s’apparentaient à la rhétorique pétainiste sur la « terre qui ne ment pas ». Et voilà comment nos politiques viennent de vérifier une nouvelle fois le point Godwin à la française.
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