Entretien avec Austyn

Publié le 02 novembre 2011 par Guillaume Joubert

Lyonnais d'adoption, Austyn a sorti en septembre un premier Ep de grand cru qui nous laisse un goût amer, tant on voudrait en entendre plus. Mais soyons patients, laissons mijoter. Austyn a de quoi se faire un nom sur la scène française, c'est pourquoi nous le retrouvons ici même, histoire de mieux connaître l'artiste.

Bonjour Austyn, tu es auteur, compositeur et interprète et tu viens de sortir ton premier Ep. Avant cela une expérience au sein d'un groupe, le groupe Enema, qui a connu le succès, rapidement avant de se séparer aussi, rapidement. Peux t'on revenir sur cette expérience ?

En fait Enema était une parenthèse qui n’a aucun lien avec mon projet actuel. Je n’ai pas cherché à y inclure mes compositions plus personnelles que je gardais en parallèle. J’en garde le souvenir d’une belle aventure qui m’a fait découvrir la scène, malgré les différents humains et artistiques avec certains membres qui ont clos cette même parenthèse. C’est déjà très loin !

Depuis combien de temps écris-tu des chansons ?

L’écriture est arrivée après un tournant bien précis de ma vie, dans "les années collège", sans prétention, comme une thérapie. J’étais déjà mordu de musique et avais quelques notions de guitare, alors j’essayais d’habiller mes mots. Je n’ai presque rien gardé de cette époque. J’ai mis des années à vouloir en garder une et d’autres à vouloir les mettre en avant avec l’arrivée de Myspace et compagnie.

En 2008, tu as rencontré la chanteuse Robert qui t'as proposé de collaborer pour son album "Sourde et aveugle". Peux-tu nous expliquer comment cela est arrivé. Et ce que cela a représenté pour toi

 C’est arrivé presque par hasard ! J’avais découvert Robert par un live diffusé à la télévision et partagé mes impressions avec une de ses fans qui venait régulièrement me voir en concert. Elle a pris l’initiative de lui écrire pour nous présenter. Robert à répondu, nous nous sommes rencontrés et elle m’a proposé de composer un duo pour son prochain album. Une belle opportunité, j’étais dans la découverte ; les premiers arrangements, premier clip et puis la Cigale !


Est ce que cette expérience t'as boosté pour enregistrer "Je Tabou" ?

Beaucoup d’événements sont intervenus entre temps, en particulier la rencontre, justement le soir du concert à la Cigale, avec mon arrangeur Yann Cortella. Le feeling est tout de suite passé et il a su user de son talent pour porter les morceaux que j’apportais brut. La présence du guitariste Fred Fuchs à été aussi déterminante sur le projet. On a d’abord pris nos repères sur un premier single "La main sur les yeux", avant d’aborder L’E.p avec la même équipe.

Que signifie ce titre d'ailleurs, Je Tabou ?

"Je Tabou" est un dérivé du "Je t’aime" ; Destructeur, incisif, dans un petit jeu de provocation. C’est une expression qui contourne aussi le verbe "aimer" toujours délicat à utiliser.

Ce premier Ep regroupe 4 compositions, bien différentes les unes des autres. Quel est ton ambition avec celui-ci ?

J’avais très envie de présenter de nouveaux titres et la rencontre avec Cécilia H qui partage "L’amour civière" avec moi sur l’E.p. Un partage qui me tient très à cœur, j’ai été plus que séduit par son univers et c’est également une très belle rencontre sur le plan humain. C’était aussi important d’avoir des chansons sur un support physique. "Je Tabou" est donc destiné à me présenter auprès du public, mais aussi à avoir un vrai support pour démarcher auprès des professionnels.

A l'écoute de tes chansons j'ai pensé à Miossec, Gainsbourg....Un titre comme Melody Censored est d'ailleurs aussi accrocheur qu'un Melody Nelson. Ces artistes sont t'ils vraiment des références pour toi ?

Inconsciemment, forcément ! Ils font parti de ceux qui m’ont donné envie de faire de la musique. Ce sont des artistes complets et intemporels que j’admire à peu près pour quarante-huit raisons. Il y en aurait d’autres à citer...

J'ai l'impression que tu attaches beaucoup d'importance aux mots, voire aux jeux de mots...Je me trompe ?

Je les mets en tout cas au premier plan, même si la plupart du temps j’écris avec une mélodie en tête. Ca doit être un acte spontané, j’essai de dire ce que j’ai sur le cœur de façon esthétique sans chercher à "remplir les cases". Je suis assez adepte des métaphores, peut-être aussi parce que je ne me comprends pas toujours … Au final d’autres retrouvent leur propre histoire dans cette part de flou.

Difficile de sortir du lot, de tous ces groupes et artistes présents sur la toile. Comment...., en quoi, Austyn peut t-il se démarquer ?

C’est toujours difficile de se définir soi-même, j’essaie juste de rester fidèle à mes convictions et à mon fil conducteur. Mais quand je vois une partie de la "nouvelle scène" je n’ai pas honte d’espérer me démarquer.

Tu es actuellement en train de préparer un clip. De quel extrait s'agit t-il ? Et où en est t'il ?

Tu es bien renseigné, j’ai effectivement fait part de ce projet entre deux lignes "Facebookiennes". Les idées sont là, les moyens se mettent en place progressivement. Sur quel titre ? Je garde la surprise !

Tu es basé sur Lyon depuis quelques années déjà. Est ce une ville d'artistes ? Est ce une ville qui inspire ?

Une ville d’artistes sûrement, on en rencontre souvent. De la rue aux scènes, il y a toujours une oreille à prêter. Lyon inspire, certainement au même titre qu’une autre ville à son natif. Elle a son histoire, sa couleur. Je ne l’ai personnellement jamais utilisée.

Au niveau concerts, où pourrons nous te voir prochainement ?

La prochaine date sera pour le festival G. Brassens, ce vendredi 4 à Lyon. Je prépare surtout les scènes pour 2012.

Merci à toi, je te laisse le mot de la fin....:

"Jeanne d’arc n’as pas sauvé la France en étant guerrière, mais en étant combustible" (F. Dard).