Faire raser l'ancien manoir, déplacer l'église ainsi qu'une partie du village du Bourg-Saint-Léonard, n'effraya pas Jules-David de Cromot qui avait décidé de construire en ce lieu un château à la mode du temps.
En 1756, Jules-David de Cromot avait acheté le fief au Marquis de Vassy. Le domaine s'étendait alors sur cinq cents hectares, essentiellement forestiers.
Les travaus s'échelonnèrent entre 1763 et 1767. Jules-David de Cromot, avait été Controleur général du Marc d'Or des Ordres de sa Majesté et premier commis de la Royale.
Il accéda en 1771 à la fonction de surintendnt des bâtiments, des finances et des arts et jardins de Monsieur le Comte de Provence (futur Louis XVIII).
Un bassin fut aménagé devant les grilles. Des écuries et une orangerie limitèrent latéralement les vastes parterres de pelouses qui précèdent la cour d'honneur.
Le château présnte une ordance classique. À cette époque, on privilégiait les lignes horizontales.
L'architecte du château ne dérogea pas à la règle. C'est ainsi que la longue façade ne comporte qu'un étage surmonté d'un attique. Le corps principal, de plan rectangulaire, est encadré de deux courtes ailes de même hauteur. Un avant-corps s'impose en très léger relief sous un fronton triangulaire sculpté. Les ouvertures à linteaux courbes s'ornent de clés joliment travaillées. Une balustrade à l'italienne, aux angles garnis de vas fleuris, masque le toit.
Jules-David de Cromot menait grande vie dans son château, y organisant de somptueuses réceptions. La forêt proche permettait de grandes chasses à courre. Sa femme était la fille d'un fermier général de Roue. Elle aimait s'entourer de beaux esprits. Le poète Florian a écrit au château ses pastorales «Galatée » et « Estelle »
En 1776 une fête prestigieuse fut donnée en l'honneur de Marie-Antoinette.
Jules-David de Cromot est mort à Versailles en 1780.
Ses fils furent contraint d'émigrer pendant la Première République et ne retrouvèrent que leur propriété en 1814.
le château a subi d'importants dégâts lors de la Bataille de Normandie. En 1954, le domaine fut légué à la commune par la Comtesse de Forceville dont sa famille l'avait acquis en 1879.
à l'arrière du château on peut voir un immense parc à l'anglaise se développe en pente douce jusqu'à un étang bordé par la profonde forêt de Gouffern.