Ce matin, comme à tous les matins de la semaine, je sors prendre un bon bol d'air frais en accompagnant mes deux aînés sur le chemin de l'école.
Ce matin, la lumière d'automne était particulièrement belle. Teintée de rose. Autour de moi, des enfants qui s'en vont à l'école, sac à dos sur les épaules, comme à tous les matins.
Ce matin, je me suis revue lorsque j'étais une petite fille, pleine d'espoir et d'amour pour la vie, aller à l'école, assoiffée d'apprendre, de connecter avec les autres, heureuse d'avancer.
Puis je me suis revue, des années plus tard, en jeune adulte amèrement déçue du marché du travail traditionnel. Là où j'ai travaillé, je n'arrivais pas à retrouver cette magie qui m'habitait. Je devenais tranquillement une adulte envieuse des enfants libres et joyeux. Était-ce vraiment ''ça'' la vie que je me dessinais lorsque j'étais petite? Était-ce vraiment ''ça'' que j'allais vivre pour les 40 prochaines années? Quelque chose en moi se serrait.
Ce matin, j'ai été frappée par une chose: je suis devenue l'adulte que je rêvais d'être lorsque j'allais à l'école, sac à dos sur les épaules! Je fais un travail qui me fait sentir comme une petite fille! Je n'ai plus rien à envier aux enfants joyeux et libres mais tout à partager avec eux!
J'ai réalisé ce matin quelque chose qui m'a fait sourire du plus profond de mon être: je suis en harmonie avec M la petite fille qui est en moi depuis le tout début. Et c'est ce qui est le plus important à mes yeux et le plus cher à mon coeur. Je suis capable d'être une adulte qui forge sa vie en prenant soin de bien écouter l'enfant en moi et d'avancer dans la sphère professionnelle de ma vie en tenant par la main la petite M qui a envie de danser jusqu'à la fin de ma vie!
Ce n'est pas si important ce que je fais au travail. Ce qui l'est, c'est comment je me sens lorsque je le fais. Avoir un travail qui va chercher le meilleur de moi-même, c'est ce que j'ai toujours rêvé faire. Même quand j'avais cinq ans et que je me voyais coiffeuse. Même quand j'avais sept ans et que je me voyais professeur. Même quand j'avais douze ans et que je me voyais scientifique. Je cherchais le bonheur. Et je l'ai trouvé.
Ce matin, cette prise de conscience m'a donné des ailes et je me suis fait la promesse de ne plus jamais oublier la petite M lorsque je ferai des choix professionnels. Jamais.
Lorsque vous entrez en vous, est-ce l'enfant qui vous habite depuis toujours est heureux de la vie que vous menez? Si la réponse est non, demandez-lui ce que vous pourriez opérer comme petits changements pour vous rapprochez de plus en plus de la vision que vous aviez du bonheur lorsque vous étiez petit...Les enfants sont porteurs de la vérité. Ne l'oublions pas.