On nous avait annoncé la catastrophe, Sarkozy et Merkel, leur visage grave, sonnait l'urgence, on était près à quitter la terre pour une dérive dans l'espace. J'étais prêt, presque à contre cœur, de laisser mon découvert à la banque pour un monde de chaos. La bourse chutait et le CAC se prenait une claque, c'était la fin et des milliards de chômeurs et tout était de la faute de François Hollande le Mou, Claude Guéant avait vu juste, le con.
Et puis on nous annoncé la bonne nouvelle, Nicolas et Angela ont sauvé le monde, l'Europe n'allait plus dériver vers le trou noir, on pouvait déboucher les bouteilles de champagne, aller aux casinos et finir aux putes pour une bonne soirée. C'était l'éclate et j'ai même failli mettre un poster de Sarkozy dans mes toilettes, ambiance victoire de coupe du monde 1998, les larmes aux yeux. Le CAC était au plus haut, les bourses s'éclataient, le Medef avait la banane, chômeurs et patrons bras dessus dessous dans la rue, c'était beau, toussa.
Et là, patatra, le grec presque au complet, tomate, oignons mais sans la sauce blanche (c'est dangereux, elle passe vite, à éviter) annonce après le sauvetage digne d'un film hollywoodien qu'il veut faire un référendum sur tout ce bordel, ce n'est plus une catastrophe, c'est une explosion atomique, le G20 ne digère pas, j'avais pourtant prévenu pour la sauce blanche! Putain le jour où Google fait le moins en changeant son Reader merde! C'est la panique, même TsingTao le président chinois l'utilise. Bref c'est la mouise, toute l'Europe a envie de se taper un grec, il va manger chaud le pauvre.
Mais finalement, à part une erreur de date, il a peut-être raison le bougre, et si le peuple décidait de sa misère? Le grec est fier après tout. Sans aide de l'Europe c'est la misère mais avec l'aide de l'Europe c'est quoi? Ben la misère. Allez faire un tour chez Meclalex, la liste de mesure pour "soigner" la Grèce est impressionnante. Je défie quiconque d'être positif si on avait appliqué le même régime en France. Et Sarkozy qui a peur de son triple AAA, finalement, une grande majorité de français, les chômeurs victimes de la mondialisation, dont des futurs PSA et Renault à venir, s'en tapent. Quand on a rien, on ne perds rien. Si ça pouvait faire chier les riches au moins une bonne fois pour toute ce référendum.
[Merci à Berth]