Comprendre la chaîne de valeur d’une imprimerie

Publié le 02 novembre 2011 par Ydeternay @YdeTernay

Aujourd’hui l’ensemble des imprimeurs ont bien compris que leur objectif était de définir une chaîne graphique au sein de leurs ateliers leur permettant de créer de la valeur à chaque étape du processus de production et si possible bien au-delà des coûts induits.

Leur difficulté est de savoir précisément à quel niveau cette valeur perçue par leurs clients est générée ou doit être générée. Elle est en effet crée à différents endroits dans l’imprimerie et il n’est pas toujours facile pour le chef d’entreprise de déterminer où il aura tout intérêt à allouer le maximum de ressources pour la maximiser.

Michael Porter dans le cadre des stratégies concurrentielles nous explique que la valeur se réalise au travers de deux types d’activités : les activités principales et les activités de soutien. La marge ainsi obtenue est alors la différence entre la valeur totale et l’ensemble des coûts associés à l’exercice des activités créatrices de valeur, c’est-à-dire l’impression, la finition mais aussi les services annexes qu’un imprimeur peut proposer.

Les activités principales dans le cas d’une imprimerie peuvent se résumer aux opérations suivantes :

  • les achats de matières premières comme le papier et l’encre,
  • le prépresse, l’impression et toutes les opérations de finition nécessaires à la fabrication de la commande d’imprimés spécifiés par le client,
  • le conditionnement, le stockage et les autres opérations de logistique nécessaires à la livraison de la commande imprimée,
  • la commercialisation, c’est-à-dire la vente qui doit convaincre les clients des avantages de l’imprimerie mais aussi le marketing au travers de la construction de l’image et de la réputation de celle-ci,
  • et enfin tous les services que peut offrir l’imprimeur qui peuvent accroître ou maintenir la valeur perçue par le client, je développerai ce point un peu plus loin dans ce billet.

Les activités de soutien comme leur nom l’indique sont là pour supporter voire améliorer l’efficacité ou l’efficience des activités principales. Elles englobent généralement dans une imprimerie :

  • les activités propres à la direction de l’imprimerie et à son service de comptabilité,
  • la gestion administrative du personnel en n’oubliant pas toutes les activités  propres au recrutement, à l’embauche, à la formation, et plus généralement au développement du personnel,
  • mais aussi l’ensemble de l’infrastructure qui permettent aux fonctions principales de fonctionner grâce à son système d’information, de contrôle qualité etc.

Il est alors intéressant pour l’imprimeur de répartir son chiffre d’affaire à travers ces différentes activités et ainsi, pour mieux évaluer sa propre chaîne de valeur, de la comparer aux autres imprimeries mais surtout de la replacer par rapport à celle de ses fournisseurs et à celle de ses clients. Car, précise Michael Porter, il est non seulement important de connaître la chaîne de valeur de son entreprise, mais aussi de comprendre comment elle s’inscrit dans un système de valeur globale.

L’imprimeur pourra ainsi aisément détecter ses points faibles et ses points forts mais surtout identifier les activités qui apportent le plus de valeur, celles qui permettent à l’imprimerie d’obtenir un réel avantage compétitif, une compétence distinctive par rapport à ses concurrents.

Il pourra alors prendre la décision :

  • d’externaliser les activités pour lesquelles elle ne dispose pas de cet avantage compétitif,
  • se spécialiser dans les activités clés, ou encore
  • s’associer avec d’autres imprimeries.

L'impact des nouvelles technologies sur la chaîne de valeur de l'imprimeur du 21e siècle

Aujourd’hui, cependant, le développement extraordinaire des nouvelles technologies doit inciter les imprimeurs à reconsidérer leur chaîne de valeur « traditionnelle » tant sur leurs activités principales que sur celles de soutien.

L’impression numérique bouscule les activités principales

L’impression numérique offre l’opportunité aux imprimeurs d’imprimer à la demande et ainsi d’éliminer plus ou moins les stocks de produits finis mais aussi d’appréhender différemment leurs approvisionnements.

Le Web-to-print introduit l’e-commerce dans le monde de l’imprimerie

Les imprimeurs se sont principalement focalisés ces dernières années à optimiser leur activité principale d’imprimer en investissant dans des presses de plus en plus rapides et automatisées. Aujourd’hui, ils doivent pleinement prendre conscience que l’une des clés du succès est de moderniser leurs activités de soutien en investissant dans les technologies de l’information, de l’e-commerce et de l’e-business. Cela peut se manifester par :

  • le passage d’un site internet « brochure » de l’imprimerie au contenu statique présentant une liste d’équipements à la mise en place d’un réel site marchand via les nouvelles plateforme e-commerce d’imprimerie en ligne dites « web-to-print »[1] ;
  • la mise en place d’un module d’e-Procurement permettant d’automatiser les approvisionnements et ainsi réduire leurs coûts de fabrication et les cycles de production ;
  • la prospection de nouveaux clients grâce aux réseaux sociaux Viadéo, LinKedIn ou encore Facebook, etc.

Attention toutefois être présent sur Internet via une plateforme Web-to-print et faire du E-Business ne s’improvise pas. Il faut bien entendu que cela corresponde à une stratégie d’entreprise et à une organisation aménagée autour du « Juste à Temps » en vue de supporter les conséquences qu’impliquent ces nouveaux développements.

Je vous invite à ce titre à suivre les recommandations de Jennifer Matt traduites par Ludovic Martin sur la mise en place d’une plateforme web-to-print disponible à l’adresse suivante : http://systemes-editoriaux.blogspot.com/2011/10/web-to-print-jennifer-matt-nous.html

BIOGRAPHIE
L'avantage concurrentiel de Michael Porter