Nouvelles craintes de fission nucléaire à la centrale de Fukushima

Publié le 02 novembre 2011 par Josepha @josepha45

L'opérateur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, au Japon, a annoncé, mercredi 2 novembre, qu'il avait commencé à injecter un mélange d'eau et d'acide borique dans l'un des réacteurs, où une nouvelle réaction de fission nucléaire pourrait s'être produite. Tokyo Electric Power (Tepco) a précisé qu'il s'agissait du réacteur numéro 2 de la centrale Fukushima Dai-Ichi, gravement endommagée par un séisme et un tsunami le 11 mars 2011."Nous ne pouvons pas écarter la possibilité d'une réaction de fission nucléaire localisée", a déclaré le porte-parole de Tepco, Hiroki Kawamata, ajoutant que l'injection de ces produits était une mesure de précaution. Tepco se veut aussi rassurant : "Même si une réaction de fission est en cours, elle est d'une ampleur extrêmement faible et le réacteur est dans l'ensemble dans une situation stable."La fission nucléaire est le processus qui se produit habituellement dans les réacteurs atomiques, mais de façon contrôlée, ce qui n'est pas le cas à Fukushima.Trois des six réacteurs de Fukushima Dai-Ichi ont été endommagés, de même que la piscine du quatrième, après la rupture de leur alimentation électrique et l'arrêt de leur système de refroidissement, accidents provoqués par le séisme et le tsunami du 11 mars.

UNE DURÉE DE VIE RADIOACTIVE COURTE Les craintes d'un redémarrage de fission nucléaire sont apparues après la découverte de gaz xenon 133 et 135 dans le réacteur numéro 2, lesquels sont générés lors d'une fission nucléaire. Kazuhiko Kudo, professeur d'ingénierie nucléaire à l'université de Kyushu, émet deux hypothèses pour expliquer la présence de xénon, un gaz rare. La première serait que la fission a été provoquée par des morceaux de combustible ayant fondu dans les premiers jours de l'accident. Le professeur Kudo juge cependant cette possibilité très faible car de nombreux éléments, tels que la température ou le niveau d'eau doivent secombiner dans un rapport équilibré pour que la fission se produise. La deuxième hypothèse est que de minuscules éléments radioactifs produits lors de la réaction nucléaire en début de crise sont entrés en collision, émettant des neutrons, qui à leur tour ont divisé des noyaux d'uranium, déclenchant de petites fissions.Ces substances ayant une durée de vie radioactive courte – cinq jours pour le xenon 133 et neuf heures pour le xenon 135 –, la fission qui les a dégagées est forcément intervenue très récemment. Cette nouvelle avarie intervient alors que, grâce aux mesures prises depuis des mois pour refroidir les réacteurs, les températures au fond des cuves ont été ramenées depuis plusieurs semaines sous 100 °C, condition sine qua non pour parvenir à "un arrêt à froid d'ici à la fin de l'année", selon les objectifs visés. < Le monde>