PROJECTION RENCONTRE avec CRISTIÁN JIMÉNEZ, réalisateur et JULIE GAYET, productrice
Prix Cinéma en Construction Toulouse,
Sélection Un Certain regard, Cannes 2011
Chili / France – 2011 – 95 min – Distribution : UFO
Synopsis
Julio rencontre un vieil écrivain qui cherche un assistant pour dactylographier son dernier roman, mais il n’est pas retenu. Pour donner le change à Blanca, sa maîtresse occasionnelle, il décide d'écrire un manuscrit qu'il fait passer auprès d'elle pour celui du romancier.
Il s'inspire de son histoire d'amour passionnelle avec Emilia, huit ans plus tôt, lorsqu'ils étaient tous deux étudiants en littérature et que chacun prétendait avoir lu Proust...
Où commence la fiction, où s'arrêtent les souvenirs ? Dans ce va-et-vient entre littérature et réalité, les sentiments deviennent aussi complexes et fragiles que l’architecture délicate d’un bonsai.
EXTRAIT entretien avec CRISTIAN JIMENEZ
Pourtant, la citation de Proust vers la fin du film (« il me semblait que j’étais moi-même ce dont parlait l’ouvrage ») indique que l’expérience personnelle est toujours le principal moteur créatif. Êtes-vous d’accord ?
Je dirais plutôt qu’il y a deux moteurs pour la fiction : l’autobiographie et le plagiat ! Sur ce dernier, il vaut mieux ne pas cacher nos intentions. Jim Jarmusch dit que le problème n’est plus de plagier, mais de savoir qui on copie et pourquoi. En réalité, tous les films qu’un cinéaste regarde comptent, qu’il le veuille ou non. Quelques fois, les films des autres s’immiscent dans le vôtre sans que vous sachiez pourquoi.
Quels films ont réussi à s’immiscer dans Bonsaï ?
J’étais jusque-là très intéressé par le côté artificiel du cinéma d’Aki Kaurismäki, même si cette fois-ci j’ai pris un peu de distance, à la différence de mon premier film, Ilusiones ópticas, qui était plus proche de son univers. Avec Bonsaï, j’ai voulu mettre en avant l’aspect émotif, l’empathie avec les personnages. J’ai gardé une certaine impassibilité dans le jeu des acteurs, mais les coeurs parviennent à battre plus fort, à se faire entendre.
Comment avez-vous choisi les comédiens, en particulier l’acteur principal, Diego Noguera ?
Je l’ai trouvé après d’interminables séances de casting. Il fallait trouver quelqu’un qui puisse incarner le rôle à deux âges différents. Quelqu’un qui sache trouver le ton juste, à michemin entre le drame et la distance ironique. Diego Noguera avait tout cela. Il est metteur en scène et musicien, fils de grands comédiens.
Il a réussi à transmettre une dimension intellectuelle dont le personnage avait besoin.
Les actrices avaient, par contre, moins d’expérience. Nathalia Galgani (Emilia) travaillait dans un magasin, tandis que Gabriela Arancibia (Bárbara) sortait tout juste de l’école d’art dramatique.
Trinidad González (Blanca) est une comédienne de théâtre excellente, mais peu connue du grand public.
J’ai aussi choisi une actrice non professionnelle : ma grand-mère, qui joue son propre rôle. C’est une femme typique du sud du Chili, sourde quand ça l’arrange. Elle peut rester silencieuse pendant des heures avant de vous lancer une pique tantôt blessante, tantôt hilarante, qui vous laisse toujours pantois. Personne n’est plus pince-sans-rire que ma grand-mère !
Cinéma En Construction
Ce rendez-vous professionnel est réservé à des longs métrages de fiction latino-américains bloqués au stade de la post-production et à la recherche, en Europe, de moyens nécessaires à leur achèvement, distribution et promotion.
Cette initiative répond à une demande pressante des producteurs et réalisateurs latino-américains confrontés aux difficultés de la finalisation de films, tournés le plus souvent en numérique avec des petits budgets. Le coût élevé du processus complexe de la post-production nécessite des moyens complémentaires pour que ces films d’auteur puissent se présenter en 35 mm aux sélections des festivals, accéder aux réseaux de distribution et parvenir aux publics européens et latinoaméricains.
L’adoption de lois sur le cinéma, la création d’instituts de cinéma et d’écoles d’audiovisuel dans nombre de pays d’Amérique Latine ont favorisé le développement de la production et sa diversification. Dans le même temps, les nouveaux outils technologiques, en particulier le numérique, ont! démocratisé l’accès à la réalisation, y compris dans des petits pays jusque là absents du paysage cinématographique.
CC est organisé deux fois par an dans le cadre de deux festivals européens : en mars, les Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse (France) en septembre, le Festival de San Sebastián (Espagne). Au cours de chacune des deux sessions, les 6 ou 7 films sélectionnés conjointement sont présentés, par leurs auteur et producteur latino-américains, à un public de professionnels européens (plus d’une centaine par session) réunissant les différents maillons de la chaîne "! production-distribution-diffusion! " et capables d’y intervenir de manière décisive. Lors de cette rencontre émergent de nouveaux talents et des films capables d'entamer une carrière. Les contacts multiples qui s'y nouent engendrent de nouveaux projets de coproduction.
Quatre prix auxquels prennent part des industries techniques, des institutions, des réseaux de professionnels complètent ce dispositif .
- Date
- 09/11/2011
- Lieu
- Cinéma ABC - 13 Rue Saint-Bernard 31000 Toulouse
- Affichage Offre
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