- La population mondiale atteint les 7 milliards
Ce 31 octobre, la population mondiale a franchit la barre symbolique des 7 milliards d’individus. C’est une petite fille, prénommée Danica May et née peu avant minuit aux Philippines, qui a été choisie pour illustrer ce record.
Les démographes l’avaient annoncé il y a plusieurs mois, la barre des 7 milliards serait atteinte le 31 octobre 2011. Les prévisions sont faites à partir d’un modèle mis en place par un démographe de l’Ined (Institut National d’Etudes Démographiques), qui se base sur les chiffres des recensements de toute la planète ainsi que sur les prévisions démographiques de l’ONU. Il s’agit bien sûr d’une date de passage symbolique, les prévisions ayant une marge d’erreur de quelques pourcents. Mais l’objectif de cette annonce est surtout de nous faire comprendre les enjeux de la croissance démographique.
On peut compter en moyenne 4 naissances par secondes dans le monde, pour un peu moins de deux décès. L’accroissement démographique est donc de 2,47, ce qui correspond à une augmentation de 78 millions par an de la population mondiale.
- Quelques prévisions
La barre des 6 milliards d’habitants avait été franchie en 1999. Nous devrions donc atteindre les 10 milliards d’habitants d’ici la fin du siècle. La croissance de la population continue, mais à un rythme moins soutenu. Cela est dû en partie à une baisse de la fécondité, le nombre d’enfants par femme étant passé de 5 à 2,5 en une cinquantaine d’années.
Cette baisse de la fécondité n’est pas homogène dans toutes les parties du monde, puisqu’on atteint un record de 7 enfants par femme au Niger. Ce taux reste aussi très élevé sur tout le continent africain, et selon les prévisions la population africaine devrait être multipliée par quatre d’ici la fin du siècle. Cela signifiera qu’en 2100, 3 hommes sur 10 vivront sur le continent africain.
- Défis de l’accroissement démographique
L’un des grands défis à venir est celui du vieillissement de la population. D’ici 2050, les seniors pourraient représenter 22% de la population mondiale. Les raisons sont multiples : baisse de la fécondité, allongement de l’espérance de vie et arrivée dans la catégorie des seniors de la génération des baby-boomers. Ce vieillissement de la population aura des conséquences sur l’emploi, le financement des retraites et les dépenses de santé notamment.
Notre mode de vie a déjà un impact sur le climat et l’épuisement des ressources naturelle. Il a aussi un impact sur les écosystèmes et les autres espèces, dont un certain nombre sont en voie de disparition à cause de l’activité humaine. Le défi lié à cet accroissement démographique, de plus en plus pressant à chaque génération, est donc de limiter notre impact sur l’environnement et les ressources naturelles.
Le défi le plus important sera pour les pays les plus pauvres, dans lesquels la croissance démographique est aussi la plus forte. En effet, ces pays devront assurer leur développement économique et social tout en assurant les besoins d’une population grandissante. Certains préconiseront un contrôle des naissances, mais on se rend compte que le taux de natalité baisse de lui-même avec le développement économique, sans intervention nécessaire de la part des gouvernements.
Selon Robert Engelman, président du Worldwatch Institute, la solution serait de laisser le choix de la grossesse aux femmes dans le monde (en améliorant l’accès à la contraception et en supprimant les pressions subies par les familles ou les sociétés par exemple) pour atteindre le taux de renouvellement naturel de 2 enfants par femme. En parallèle, il estime qu’il faut mettre en place une campagne de réduction du gaspillage de nourriture en vue de réduire nos consommations de ressources.
- Avis Sequovia
Cet accroissement de la population était prévu depuis longtemps, et selon les démographes, même si cela représente un défi ce n’est pas pour autant une catastrophe. Ce passage symbolique permet tout de même de nous rappeler que notre planète ne dispose pas de ressources inépuisables pour nourrir 7 milliards d’individus qui se comporteraient de la même manière que le milliard vivant dans les pays les plus riches.
Le grand défi est donc de faire en sorte que la planète reste vivable malgré une augmentation de la population mondiale, en modifiant notre comportement. Pour cela, on peut déjà rappeler l’importance d’augmenter la part d’énergies renouvelables, dans un contexte ou les énergies fossiles arrivent bientôt à épuisement. On peut aussi bien sûr évoquer les atteintes à la biodiversité, la déforestation ou le réchauffement climatique.