Bien ou mal ? Noir ou blanc ? L’amour ou la haine ? Je suis souvent vu comme manipulatrice et en quête d’attention. Ma plus grande peur c’est moi-même. Dans ma souffrance, je n’ai aucun contrôle, je m’en veux parfois d’exister, d’être moi. En subissant un abondant affectif, j’ai envie de crever. Je ne veux pas mourir, et au même temps je ne sais pas vivre. Je suis d’accord, j’ai juste mal quand je respire. Dans la solitude ma seule arme c’est l’écriture, alors j’écris. Ecrire me permet d’hurler en silence.
Mes repères étaient un père alcoolique, colérique, agressif, et une mère souvent absente. Mon père m’enfermait dans le noir, me torturait, me blessait, me battait à sang. Je suis construite à l’envers, j’ai les nerfs à vif, Je vomie mon passé, pourtant je semble normale. Bordel de vie. Je suis épuisée. M’automutilée me soulage quand, la boulimie ne me suffis plus. J’ai peur de la vie, je fantasme sur la mort, j’ai fais de la souffrance mon passe temps. Quand on minimise mes souffrances on me minimise. Je suis une bombe de colère et de haine. Je m’accroche, même si je serais toujours à l’envers.
Certains me cherchent, se demandent où je peux être. Ils ne me trouvent pas, pourtant je suis avec eux tout le temps. Je leur écris, je n’arrête pas de communiquer avec eux sur facebook. Ils ne me reconnaissent pas, c’est normal. Atteinte du syndrome de la multiplication des identités, je suis inscrite sous des noms et pseudonymes différents. Si vous vous rendez sur mes pages, vous constaterez que je dispose de plein d’amis, mes listes sont ouvertes à tous, même à moi-même. Comme je vous ai dis, je suis multiples, mais toujours fidèle à moi-même, mes personnages ont toujours quelque chose de moi.
J’aime beaucoup facebook, on y mène une vie sociale reposante, mais néanmoins particulièrement enrichissante. Qui peut dire le contraire ? Sur face book, je passe de l’éternelle étudiante au professeur de science sociale, de la fille conservatrice à la dévergondée, de la religieuse au libre penseur…y a-t-il un théâtre plus grand que facebook, où tous mes personnages imaginaires et inimaginables pourraient s’exprimer ? Où toutes mes vies ratées deviennent réelles ?
Y a-t-il un bal masqué aussi gigantesque que ce milieu virtuel, où je peux mettre tous mes masques, sans avoir peur qu’ils tombent un jour ? Même s’ils tombent et alors ? Après tout je ne suis qu’une personne imaginaire et virtuelle.
J’ai deux annonces à faire passer : Si certains d’entre vous désirent me connaître et me suivre, qu’ils n’hésitent surtout pas. Je raconte des choses intéressantes et je suis actives, eh oui il faut de l’énergie et beaucoup d’imagination pour gérer tous mes personnages.
Ensuite si vous connaissez des gens intéressants à suivre, je suis preneuse. Si c’est vous, pourquoi pas ? On pourrait se suivre mutuellement. Sauf que je doute de vos capacités, je réussirai même à vous faire douter de vous-même, c’est plus fort que moi, je suis comme ça, ne m’en voulez pas.
Ces derniers temps, je réfléchis beaucoup sur moi même, je cherche à mieux me connaître. Lorsque je me connecte sur facebook, je m’entoure de toute une armada de technique, pour faire tomber dans le piège mes contactes, pour qu’ils s’attachent à moi. A force d’entrainement je suis devenue imbattable, en moyenne j’arrive à accrocher tout le monde.
Ceux qui posent trop de questions, les malins, ceux qui réussissent à passer à travers les mailles très serrés de mes filets, les brebis galeuses, je fais retourner tout le monde contre eux en les diabolisant, ensuite je les supprime de mon entourage. Normal. Je ne permettrai à personne de détruire mon monde. Que deviendrai-je sans mes personnages ?
Je n’aime pas ma réalité, que je retrouve à chaque fois que j’éteins mon ordinateur. Ce dont j’ai de plus en plus peur, c’est que le temps ne change rien à mon comportement. J’ai peur de continuer toujours ce petit jeu de protection, et de ne jamais pouvoir me livrer vraiment. Je ne comprends pas d’où me vient cette peur de souffrir. Je suis une fille extrêmement sociable et gaie, mais au fond de moi, dans ma relation amoureuse ou amicale, j’ai toujours peur d’être abandonnée par les autres. Alors je prends du plaisir, à être dans un monde virtuel, à faire plaisir, à me faire plaisir, à voir les autres heureux à mes cotés. Puis je m’en lasse, puis je les largue et je disparais.
Bien sur j’envisage de voir un psy. Pour me défaire de ces pratiques, qui, au final, ne me permettent pas de m’assumer, m’accomplir vraiment dans ma vraie personnalité. Avoir constamment recours à ces tactiques, devient comme si j’avais besoin de béquilles pour marcher. J’ai l’air maitresse de moi, très décontractée, à l’aise, ouverte, et pourtant je calcul tout, je crée tout un monde pour ne pas souffrir. J’ai toujours une attitude d’une gentille petite fille attentionnée, pour avoir ce que je veux, mais si par malheur on me contredisait, on ne faisait pas ce que je voulais, ou si, je sens que je ne suis plus le centre du monde, alors là, je boude comme une enfant, au lieu de m’affirmer et de communiquer.
Je suis une grande séductrice, et une grande manipulatrice aussi. C’est mon caractère, je ne peux pas m’en empêcher. L’idéal pour moi étant de tomber sur un manipulateur, qui devient un partenaire de jeu, alors je les invente, ils sont tous intelligents, sympathiques, cultivés, ils sont tout ce que je ne suis pas en réalité.
Mon principal personnage s’appelle « sac à malice », c’est une jeune femme enfant, brillante, et attachante. Je l’avais crée presque parfaite, après elle est devenue moi. Je ne pouvais plus la distinguer de moi, j’étais elle et elle était moi. Elle joue de son charme, elle joue avec les mots, les maux, les femmes, et les hommes…elle culpabilise les autres au nom de l’amitié et de l’amour. Elle ne communique pas clairement ses demandes, ses besoins, ses sentiments et opinions. Elle répond très souvent de façon floue, elle fait croire aux autres qu’ils doivent être parfaits, qu’ils ne doivent jamais changer d’avis, qu’ils doivent tout savoir et répondre immédiatement. Elle se place en victime pour qu’on la plaigne, elle menace de façon déguisée, ou pratique de chantage ouvert, elle ment, elle est égocentrique, elle est jalouse, elle ne supporte pas les critiques et nie les évidences, elle flatte pour plaire, fait des cadeaux, se met soudain aux petits soins pour les autres, elle produit un sentiment de malaise ou de non-liberté…mon personnage fait constamment parler d’elle, même lorsqu’elle n’est pas là, eh oui je la fais disparaître de temps en temps, c’est ma façon de tester si mon travail de manipulation a été efficace ou pas, en général ça marche.
Borderline (moi) : Bonjour
Sac à problème : bonjour
Borderline (moi) : Quand tous les feux s’éteignent, il y a les âmes qui se joignent, dans une étreinte dont je suis dépourvue.
Sac à problème : Là pour moi c’est le « digoutage » je vous jure.
Borderline (moi) : Alors joins ton cœur au mien pour ne former qu’un seul, de notre amour nous l’envelopperons de nos mains nous le protégeront pour vivre dans le bonheur éternellement.
Sac à problème : j’ai trop aimé ce texte, ca me rappelle un duo qu’a fait Brahim un jeune de mon quartier qui chante za3ma.
Voici donc, un dialogue type de mes soirées sur le net. La chasse est rude parfois. Un gars comme « sac à problème » vous allez peut être me dire, qu’est ce qui t’intéresse chez lui ? Eh ben rien, d’ailleurs personne ne m’intéresse, il n’y a que moi qui compte. Je mens ! Ne me croyez pas.
Je suis amoureuse d’un type que j’ai croisé sur facebook. Il m’intrigue. Il me fait réfléchir. Il me bouscule, je le sens plus fort que moi. Il me critique, je ne supporte pas cela, alors je lui trouve des défauts. Je déborde d’imagination, je le fais dire et faire des choses. Je le culpabilise, je le déteste parce qu’il me renvoi l’image de mes craintes et mes phobies, l’abandon, et la froideur par moments. Je le déteste, pourtant il reste mon préféré, mon meilleur ennemie. C’est juste un jeu entre moi et mon deuxième personnage.
Borderline (moi) : bonjour !
Borderline : allo ? Pourquoi tu ne me réponds pas ?
Borderline : mais réponds…pourquoi tu me traites ainsi ? Qu’est ce que je t’ai fais ? Je veux ouvrir une clinique psychiatrique pour traiter les aliénés.
Pate à fixe : oui bonjour, hahahahaha mais je ne suis pas fou. Excuses moi je n’étais pas devant mon pc.
Borderline : Tu me manques tellement, j’ai besoin de toi, de ton amour pour toujours.
Pate à fixe : Mon cœur je t’aime, tu es la femme de ma vie pour l’infini.
Borderline : La vie et parfois injuste, même trop dure pour moi, je ne sais pas si j’arriverais à vivre comme ça loin de toi. Quand est ce que tu viens me voir mon cœur ?
Pate à fixe : On est pareils, si tu as mal, j’ai mal aussi.
Borderline : Alors viens ! J’en ai marre d’attendre…j’ai rêvé de toi hier, c’était hot…
Pate à fixe : le travail ma puce, je ne peux pas trop bouger en ce moment, mais je te promets que je sauterai dans le premier avion dès que c’est possibilité.
Borderline : Je te sens si loin en cet instant, tu es parfois si distant, puis si proche tout d’un coup. J’ai envie de sentir la chaleur de ton corps, de me blottir dans tes bras…tu m’apporte un bonheur, dont je ne rêvais plus. Tu m’apporte une paix, que je pensais m’être interdite.
Pate à fixe : Mon bébé je désire ton corps, je veux couvrir tes lèvres de mille baisé. Toutes les nuits je veux que tu sois là avec moi.
Je suis jalouse de mon propre personnage, j’aurais aimé être elle (Borderline), vivre sa vie en étant moi-même, pour vivre cette vie, qui l’emporte dans mille et une envie. Où tout pour elle, n’est que distraction et bonheur. Cette vie, qui lui est offerte sur un plateau d’argent, n’est pour moi qu’illusion, mes rêves et mes personnages, restent mon seul moyen d’y entrer.
Je suis hypersensible, hyperémotif, et je ne peux pas gérer correctement mes émotions, je peux passer au niveau comportement et émotionnel, d’un extrême à un autre de façon imprévisible et brutale, et manifester des comportements impulsifs. Des stress moindres peuvent provoquer des réactions fortes, ainsi que des pics émotionnels chez moi. Je suis consciente de ma souffrance, consciente de ma différence, même si je ne peux ni l’expliquer ni la changer, et j’en souffre énormément. Je peux donner l’impression, que je ne ressens pas toute l’étendue des émotions, alors qu’en réalité je les ressens trop. Ainsi rage, colère, larmes sont fréquentes chez moi, avec des passages brutaux d’un état à un autre.
J’en veux trop à mon père, je pense que c’est lui, qui est à l’origine de mes troubles. Je sais qu’en me lisant, vous vous posez des questions, et essayez de trouver une explication à mon cas. Chose est sûre, je ne suis pas responsable. C’est la faute à mon père. Au-delà des interminables discussions autour de l’inné et de l’acquis, il faut bien admettre, que l’environnement joue un grand rôle. Pourquoi mon père ne m’aimait pas ? Pourquoi il n’était jamais satisfait de moi ? Je faisais tout pour lui plaire, pour qu’il soit fier de moi, mais à ses yeux ce n’était jamais assez. Je regrette d’avoir commencé ma « carrière » très tôt! Je sautais des classes pour aller plus vite en apprentissage, et faire plaisir à mon géniteur.
Même si j’étais effectivement une bonne élève, je voulais aussi vivre mon enfance, vivre mon âge…le fait de se retrouver brutalement avec d’autres camarades plus âgés, m’a causé des grandes difficultés. Rétrospectivement, je dirais même, que c’est durant mon enfance, que j’ai réalisé à quel point l’être humain pouvait être cruel. Je changeais tellement de milieu durant mon enfance, que mes repères étaient devenu flous et inquiétants.
Je suis l’aînée d’une fratrie de deux frères et d’une sœur. J’avais neuf ans quand mon père nous avait abandonné pour partir vivre avec sa maitresse. C’était un soir d’hivers. Ma mère était à l’hôpital, sur le point d’accoucher. J’étais seul dans l’appartement, mes deux petits frères dormaient sagement dans leur chambre. J’avais encore le privilège d’avoir ma chambre seul. J’avais peur. Je me couchais dans le lit de ma mère, je sentais sa chaleur.
J’en veux beaucoup à ma mère également, je lui reproche son absence, elle était toujours à son travail, elle nous laissait avec notre père, qui nous bâtait tout le temps. Je lui reproche son silence, que je ne comprends pas.
J’ai grandi avec le sentiment de ne pas avoir reçu, l’attention et l’appui qui me reviennent. Je me suis toujours révoltée, et chercher des chemins pour compenser cela dans mes relations. J’ai toujours des attentes élevées et, quand mes besoins sont à nouveau abandonnés, je tombe dans la colère et le désespoir.
Retour sur facebook.
Borderline : hey!! Je vais bientôt être libre et on se verra inshallah!!!!!! mwaaaaaaaa tu me manques chérie!!!! ♥
Gout Doux : hey ! C’est vrai ? Tu as rompu avec ton fiancé ? Pourrai-je dire bonne nouvelle ? lol
Borderline : seules les imbéciles qui ne changeront pas d’avis ! Je n’étais jamais avec une femme, mais avec toi je peux m’imaginer, je veux vivre cette expérience, je veux vivre avec toi, je veux que tu sois mienne !
Gout Doux : c’est très beau ce que tu m’écris là ! On se voit demain ? Tu viens chez moi ?
Borderline : oui on se donne rdv demain à 15h ? Ça te va ?
Gout Doux : je viendrai te chercher à la gare, je t’attends avec impatience
J’ai rencontré sur facebook, cette femme Gout Doux, je veux pousser mes limites encore plus, voir jusqu’où je peux aller. J’aime plaire aux hommes et pourquoi pas aux femmes. C’est une nouvelles expérience, peut être ma destiné, peut être que je trouverai mon bonheur sur cette voie. J’aime quand elle m’aime, je veux l’aimer aussi, je ne vais pas la laisser m’échapper. J’ai envie de cette femme maintenant. Je rêve d’elle tous les soirs, je rêve de son corps.
Malgré ma souffrance que je vie au quotidien, mes colères intenses, mes sentiments chroniques de vide…j’ai aussi un caractère positif, j’aime naturellement, toujours prête pour aider les autres. J’aime rire et je pratique l’autodérision, ce qui me donne un coté sympathique aux yeux des autres.
J’ai franchi la ligne, je suis parti la voir. Je ne suis plus que virtuelle pour elle. J’aime la vie tout d’un coup. Je vois le soleil, je ne suis plus aveugle. Elle est là, devant moi à la gare, un bouquet de fleur à la main. Elle s’est approchée de moi. Elle était belle, ses cheveux dorés et bouclés lui tombaient sur les yeux. Ces yeux verts qui brillaient, son sourire plein de charme et de bonté. Elle m’a serré dans ses bras, je voulais que cet instant soit eternel.
À peine l’avoir retrouvé, que je pense déjà à l’aurevoir. Je pense à l’instant où, elle m’abandonnera sur le quai, pour prendre le train de retour. J’entends le conflit dans ma tête, rester ou partir ? Tomber ou avancer ? Me laisser mourir ou me laisser vivre ? Elle me rassure en me disant qu’elle est là, qu’elle ne me laissera pas, que je devrais la suivre et lui faire confiance. Je fais confiance et je la suis.
Arrivées à la maison, on s’est trouvé face à face, à quelques centimètres de distance. Mon souffle était court, ma respiration saccadée. Je l’ai serré contre moi. Elle me donnait son premier baiser[ ....partie censurée...]
Malgré l’ennui ou l’angoisse, que provoquait en moi ce que je faisais en général, avec mes autres fréquentations, malgré mon sentiment, que toutes mes relations étaient tout ce qu’il y a de vulgaire, ordinaire, d’éphémère, je n’ai jamais cessé la manipulation, que je cachais habilement sous des mots, des expressions, des signes, pour faire tomber tous ceux qui m’approchent, dans mes pièges de séductions… Gout Doux je l’adorais. Je suis restée chez elle cinq jours, on vivait le soir et on dormait le jour.
Bizarrement quand je me sens aimée, bien entourée je me sauve. Je m’évade dans mes écrits. Mon imagination est débordante, sans limite. Quand j’écris, je me vide de mon mal. Quand je me vide de mon mal, je me sens bien. Avoir une personnalité limite ce n’est pas facile, vivre avec moi c’est encore moins évident. Pourtant, je ne me sens pas abandonnée seule face à ce trouble.
Pendant les cinq jours passé ensemble, ma compagne a pleuré tous les jours, je la faisais souffrir, je lui avais fais trop de mal, pourtant je sais qu’elle m’aime. Chaque jour passé avec moi, était une victoire pour elle. De crainte qu’elle m’abandonne, je l’ai abandonné la première.
J’ai envie de lui dire que je suis désolée, je veux m’excuser, mais je ne peux pas. Je préfère la culpabiliser, lui faire croire que c’est à cause d’elle que je la quitte. Je ne peux pas, et je ne veux pas être responsable de cette rupture. On m’a toujours abandonné, alors je me protège. Je dois m’en aller, elle souffrira un peu et elle finira par oublier, par contre moi je ne supporterai pas, je suis trop fragile.
Je m’en veux d’être comme ça, d’être ce que je suis. Comprenez-moi. Je suis désolée, si seulement vous saviez à quel point je m’en veux, vous m’excuseriez. Je l’aime fort. Je sais que ce n’est pas facile, je ne voudrais même pas être à sa place.
Je m’excuse ma chérie, peut être que tu es entrain de me lire à l’instant, saches que je t’aime fort, mais je ne te le dirai jamais en face. Je m’en vais. Je t’abandonne. Notre rencontre est virtuelle, irréelle, tu étais pour moi, en quelque sorte, une personne pensée, et je n’étais qu’un personnage imaginé, d’intellectualisé. Je retourne à ma réalité dans le virtuel, je veux retrouver ma vie parfaite. Sur facebook, j’ai pleins d’amis, des gens qui m’ont adopté, que j’ai accepté comme famille. J’aime mon monde virtuel, c’est un monde bizarre et au même temps, intriguant, déroutant…un monde où des hommes et des femmes débattent, échangent les idées.
Dans ce monde virtuel, j’ose ou je n’ose pas. Je mens, je dis, je pleure, je ris, je découvre dans des phrases, je me reconnais. Je ne partage pas les mêmes intérêts, parfois, je questionne et découvre les mêmes centre d’intérêt chez certains…tout cela dans l’anonymat, tout cela en étant autre.
Est ce vraiment mon monde ? Est ce vraiment ma vie ? Être derrière mon clavier, à blaguer, rire, échanger, et même des fois, piquer des crises de nerfs ou de jalousie ? Le virtuel est devenu mon miroir. L’endroit ou je peux oser exprimer, tout ce que j’ai sur le cœur et dans mes tripes. Je peux évacuer, analyser, me questionner, avancer…Parfois, un œil extérieur m’aide à y voir plus clair, à voir ce que je ne voulais pas voir. J’y trouve des réponses à mes questionnements, ça m’aide à évoluer. ça m’arrive d’être disponible, pour être le reflet de quelqu’un d’autre. C’ est egocentrique, mais par moment, c’est un don de soi et de son temps. Ce n’est pas la réalité, mais ça m’aide à vivre dans le réel, dans ma vraie vie, c’est le reflet écrit de mon intérieur.
Je ne cherche pas vraiment des rencontres, parce que je sais, à quel point le virtuel fausse la relation directe et spontanée, mais après tout, qui sait ce que l’avenir nous réserve?
Finalement, je n’ai pas d’a priori, ni d’attentes venant des autres, alors les bonnes surprises sont toujours possibles. Je reste ouverte et à l’écoute. Je sais, que je peux compter sur les personnes que j’aime, parce qu’ils savent, qu’ils peuvent eux aussi compter sur moi.
Chaque jour, je me fais violence. Je me dis que je vais me battre, pour chasser tous les démons qui sont en moi. Les gens que j’aime sont ma raison d’être, ma force, ma résistance.Iils colorent ma vie. Pour eux, j’irai chasser le dernier démon au plus profond de moi. Pour être, peut être, libre un jour. Ne plus avoir peur de moi-même, car mon pire ennemi est moi.
Le virtuel peut, me mener en bateau au gré du vent, comme il peut, me donner cette façon d’être en contact permanent, ou aléatoire, avec des personnes anonymes qui, comme moi viennent y chercher des amis, un conseil…mais je dirais quant à moi, de prendre tout ceci avec des pincettes.
Dans le virtuel, il y a du vrai et du faux, qui dit vrai qui dit faux ? Je ne peux pas croire à tout qui se dit, alors je teste en permanence. Je rentre en contacte avec mes amis du net, en utilisant plusieurs pseudos différents, car il y a des choses que je ne peux pas accepter facilement. Je dirais même, qu’aller vers l’inconnu est toujours hasardeux, voir aventureux. Mais tout compte fait, j’aime venir y passer du temps à lire des âneries, ou des choses intéressantes, tout en restant vigilante.
La confiance me manque, la méfiance m’a toujours collé à la peau, elle m’a permis d’éviter nombreux pièges, pourtant, j’ai envie de la quitter.Je souhaite me détacher de cette méfiance, me laisser aller, entrer dans un autre monde, mais les habitudes sont une seconde nature. Dans ma tête tourne en boucle, un ancien disque qui chante : idéalisation, diabolisation, mépris, vengeance, haine…oui que des mots qui méritent qu’on y porte attention.
Il est minuit, je me connecte et « pate à fixe » ne me loupe pas.
Pate à fixe : Bonsoir, tu étais où ? Je me suis inquiété ? Pourquoi tu ne répondais pas à mes appels ?
Borderline : bonsoir, je suis malade, j’étais à l’hôpital et je n’avais pas pris mon téléphone avec moi.
Pate à fixe : mince alors, je me faisais un sang d’encre, ça va maintenant mon cœur tu vas mieux ?
Borderline : oui, oui mon cœur tout va bien. Tu me manques mon amour de toujours, je suis heureuse que le destin nous ait un jour réunis.
Pate à fixe : je t’aime ! On finira ce parcours hallucinant, qu’est la vie, cote à coté inchallah!
Vous avez compris, je mens. Je mens par omission, je ne dis pas tout. Je garde plein de chose pour moi, et je fini par les oublier.
Il faut être fidèle ? Se donner entièrement à l’autre ? Etre fidèle, ne demande pas d’effort quand on aime avec passion, mais la passion est dévorante. J’estime qu’il ne faut pas dire, à sa compagne ou compagnon, quand on le trompe, pour éviter de lui faire mal.
Les personnes comme moi, qui ont plusieurs compagnes et compagnons sont infidèles ? Ils ne savent pas se satisfaire d’une personne, et ne font ça que pour le cul ? Je ne suis pas d’accord !
Je classe les gens selon leur importance, une meilleure amie, un meilleur ami, une personne que j’aime, une autre que j’apprécie. Certes, on ne parle pas de fidélité dans ce cas là, mais d’envoutement à la rigueur. On peut être envouté par plus d’une personne, comme on peut aimer la vanille et le chocolat. L’amour n’est pas un cas particulier.
Je fonctionne ainsi, mais je peux aussi, ne faire aucun classement, partir du fait que nous sommes tous humains, et que je m’accorde mieux, avec certains que d’autres, à des moments données. Je suis une possessive momentanée, j’accroche et je m’accroche, je trompe et je me trompe des fois. Ça fait mal à certains quand ils se trompent de fréquentation, je sais, mais telle est la vie !
Je n’aime pas l’idée de prendre en charge la douleur de l’autre, sans que ce dernier soit au courant. Je ne conçois pas un couple basé sur le mensonge, mais je mens. Oui je mens par omission, comme je l’ai déjà dis. Pourquoi considérer cela comme de l’infidélité ? Et puis, se satisfaire d’une seule personne, c’est quelque part en être dépendant. C’est en contradiction avec une idée de liberté, que je laisse planer dès le début.
La première partie de ma vie fut très dure. Mon père est un homme affreux. Il m’avait démoli physiquement et moralement. Ma mère avec son silence était sa complice. Il a fini par la briser elle aussi. Il était parti, il l’avait quitté pour une autre, il nous avait tous abandonné. J’étais soulagée par son départ. J’avais peur de lui. Je le haïssais. Je pense que je le hais toujours. Quand je parle de lui, je l’idéalise mais au fond de moi je le diabolise. A cause de lui je n’ai pas eu d’enfance.
Je n’ai aucun souvenir d’aucun conte de fées, d’aucune de ces histoires que l’on raconte aux enfants, d’aucune balade avec mon père. Je n’ai jamais fêté mon anniversaire. Je me souviens seulement des mauvais jours…[à suivre]
Attention! Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.