Alors voilà. Après un harcèlement sans relâche du standard téléphonique, nous connaissons par coeur les quelques mots du répondeur. En vain, nous restons frustrés face à cet enregistrement impénétrable. Et puis... avec le coup de pouce d'un bienfaiteur, nous décrochons une précieuse réservation.
Le chef René Redzepi
La préparation du fameux steak tartare
Premières bouchées : une partie du bouquet de fleurs posé sur la table se mange
Chaque samedi soir, après le service, la brigade se lance des défis et présente des plats
Noma, pour ceux qui l'ignorent encore, c'est l'une des tables les plus médiatiques au monde. Elle s'enorgueilli, depuis deux ans consécutifs, du titre de meilleur restaurant de la planète. Alors forcément, dans l'univers des gastronomes Noma on en parle, on en parle, on en reparle, on entend des tonnes de choses, on connait déjà tout. C'est donc avec une certaine peur au ventre qu'on se rend là-bas. La peur d'être déçu par un engouement impressionnant.
Ce n'est pas un acte anodin de faire un aller retour à l'autre bout de l'Europe, le temps d'un week-end, juste pour aller dîner dans un restaurant. J'abordais les choses avec une curiosité naïve, persuadée que l'expérience valait à elle seule le détour.
Ce dîner au final j'ai du mal à le retranscrire et même à le décrire. Parce qu'il est difficile de raconter ces choses qui se vivent à un instant précis dans un contexte particulier. On écarquille les yeux, on écoute, on regarde, on ressent, on s'interroge, on déteste, on se perd, on se délecte, on pense, on partage, on rit... Et au final, une seule certitude : ce détour sera gravé à jamais dans nos mémoires.