Magazine Société

Quel saint voudrait aller se faire voir chez les grecs?

Publié le 02 novembre 2011 par Beniouioui

Image1La nouvelle est tombée comme une météorite. Une drôle d'histoire. Tout heureux d'avoir sauvé l'Europe de la débâcle méritée, Nicolas Sarkozy regardait le ciel et les étoiles filantes socialistes en respirant à pleins poumons. Quand soudain, surgissant de nulle part, un grec moustachu d'une rare violence s'effondra sur lui. L'effet de surprise, la reprise de volée de Zidane, le désastreux tsunami, le truc auquel personne ne s'attend qui étourdit un long moment. Le Premier Ministre grec a décidé d'organiser un référendum sur le plan d'austérité, l'appartenance à l'Eurozone et pourquoi pas le retour à la monarchie pendant que nous y sommes...

Evidemment, pour un couple franco-allemand en quête de sérennité, c'est un peu la douche froide. Sehr glazial. Les sondages grecs ne sont pas très encourageants, Papandreou ayant accumulé autour de lui une haine record. D'un autre côté, le référendum (inédit en Grèce) est un coup de poker. Une manière de mettre chacun devant ses responsabilités. Les grecs sont contre l'austérité mais pour l'Europe. Il va falloir choisir.

il est certain que les grecs que l'on croyait philosophes ne sont plus vraiment en odeur de sainteté dans les diners de famille français et j'oserais dire mondiaux. Chacun y va de son petit couplet, en oubliant la grève des hôtesses de l'air françaises. Chacun critique l'inconscience des grecs et leur entêtement à vouloir le beurre, l'argent, la crémière et la vache. Alors que finalement, ce sont des hommes comme les autres. Comme moi, comme nous, comme vous. Les hommes aiment les efforts des autres. Quand vous regarderez les élections françaises, américaines et russes en 2012, vous y verrez sans doute des promesses, des désirs, des manifestations et de l'irréalisme.

C'est bien gentil tout ça mais que devrions-nous faire? Du sang, de la peine, de la sueur et des larmes? Certainement. Et d'ailleurs, les grecs en sont suffisamment conscients au fond d'eux-mêmes pour que Papandreou ose son pari. Mais il faudra plus. Beaucoup plus. Il faudra cheminer vers la sainteté.

En cette période de Toussaint, nous devrions nous poser enfin la vraie question. Tous ces saints qui sont au ciel, connus ou inconnus, qu'ont-ils donc de si important? Pourquoi avons-nous des noms de drôles de types sur notre calendrier? Pourquoi avons-nous, pour certains, des prénoms qui font référence à des saints? Parce qu'ils nous indiquent un chemin que nous savons juste. Un chemin de charité, de vérité, de responsabilité qui les a poussés parfois jusqu'au martyre.

Tout cela n'est pas tellement éloigné de notre crise. Le saint nous montre que l'intérêt du monde et des hommes prime sur l'intérêt personnel. Le saint nous montre qu'il faut savoir s'abandonner jusqu'à en perdre sa vie ou sa vie d'avant par amour. Le saint nous montre qu'il a raison, que nous le savons et que nous l'admirons pour cela.

La Toussaint n'est pas seulement la fête de tous les saints. C'est aussi un appel pour que nous devenions saints. Rien n'est impossible. N'oublions pas que les saints ont souvent commencé par être des pauvres types. Les hommes politiques qui pensent aux élections, les financiers au porte-monnaie et les populations à leur confort pourront-ils devenir des saints?

Sachons faire ce qu'il faut pour que le monde avance.

"Heureux serez-vous si l'on vous insulte, si l'on vous persécute et si l'on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
Réjouissez-vous, soyez dans l'allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux ! C'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés." (extrait de l'Evangile lu à la Toussaint)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Beniouioui 281 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine