Le 25 octobre dernier, un patient diabétique s'est rendu le soir au restaurant, a dormi une nuit à l'hôtel, et passé une matinée sans avoir besoin de se piquer le doigt une dizaine de fois pour contrôler sa glycémie. S'il a pu oublier son traitement par l'insuline c'est parce que celui-ci était automatiquement géré depuis un téléphone portable par un pancréas artificiel miniaturisé autonome portable. Ce pancréas artificiel autonome testé en octobre 2011 représente la 3ème avancée significative du traitement du diabète de type I depuis la découverte de l'insuline il y a 90 ans et la mise au point des premiers pancréas artificiels voici 40 ans.
Le pancréas artificiel, 3 dispositifs combinés pour plus de liberté: la surveillance continue du glucose par un capteur, la gestion des données (ici par smartphone) et la pompe à insuline pour former un système en continu et en boucle fermée. L'insuline est alors délivrée selon les données en temps réel du capteur de glucose, plutôt qu'à des taux préprogrammés.
Le pancréas artificiel autonome, c'est d'abord une histoire d'équipe, nous explique Réseau CHU. (Voir visuel ci-contre : De gauche à droite Jérôme Place (ingénieur Université Montpellier 1), Dr Marc Breton (professeur attaché de l'Université de Virginie), Patrick Mas (le patient), Pr Eric Renard (coordonateur du département d'endocrinologie-diabetologie-nutrition du CHRU de Montpellier) et Dr Anne Farret (médecin de recherche attaché au CHRU)).
Un peu d'insouciance…avec le diabète: Ce malade montpelliérain, Patrick Mas (52 ans), diabétique de type 1, dont la vie dépend de l'apport permanent d'insuline, a pu, durant toute cette période, maintenir son taux de glycémieà un niveau très proche de la normale, sans intervention de sa part. Il explique sa motivation et son enthousiasme : « Ce qui m'anime c'est de pouvoir me dire que dans 10 ans tous les diabétiques insulinodépendants pourront bénéficier d'un pancréas artificiel autonome. Pour arriver à ce résultat il faut bien que quelqu'un teste ce matériel. Alors oui ça vaut le coup !".
Une surveillance à distance: Lors de cette expérimentation,le malade a été formé à l'utilisation de ce système pendant une journée au Centre d'Investigation Clinique INSERM 1001 du CHRU de Montpellier. Le patient a pu ensuite l'utiliser de façon autonome en dehors de l'hôpital. Grâce à un système de surveillance à distance, le bon fonctionnement du pancréas artificiel pouvait être vérifié à tout moment par l'équipe technique et médicale.
Cet essai fait partie d'une étude clinique financée par la Juvenile Diabetes Research Foundation (JDRF) américaine et menée par l'International Artificial Pancreas Study Group, un consortium de recherche international impliquant l'équipe d'Endocrinologie-Diabète du CHRU de Montpellier. La JDRF est à l'origine du projet de développement de ce pancréas artificiel et, depuis 2005, soutient un certain nombre d'initiatives pour avancer vers le développement d'un pancréas artificiel. Cette étude évalue la possibilité d'utilisation dans la vie courante d'un modèle de pancréas artificiel autonome portable.
8 autres malades rejoindront cette cohorte au cours des prochaines semaines à Montpellier et à Padoue (Italie), avant d'étendre la durée d'étude dans la vie courante sur plusieurs jours puis plusieurs semaines si les premiers succès sont confirmés.
Source: Réseau CHU,Juvenile Diabetes Research Foundation (Visuel University of Cambridge)
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