C'est à cette époque que le mot "Régime" a fait son apparition dans les colonnes des magazines ados. Mini, mini, il est minuit, Docteur Schweitzer, entonnait Jacques Dutronc en arpentant les rues, à 5h du matin, lorsque Paris s'éveillait et que la Tour Eiffel avait froid aux pieds. Les garçons et les filles de Françoise s'envoyaient en l'air en songeant à la moue sexy et aux déhanchements de Mick Jaegger sussurant "Angie" sur le tourne-disque Tepazz. Les vieux devenaient fous lorsque le LSD, dont l'usage pouvait transformer la vision d'une théière en éléphant, fit son apparition.
"Y-a plus de jeunesse!" Hurlaient les parents et les grands-parents et les arrières grands-parents se retournaient dans leurs tombes quand cette jeunesse a déferlé sur Woodstock et à l'île de Wight où les fringues étaient devenues inutiles et que les doigts magiques de Santana, accompagné du très mignon et talentueux batteur Michael Shrieve, glissaient sur la guitare qui lançait les notes du fabuleux "Soul sacrifice".
Cette jeunesse délurée et révoltée, tant décriée à l'époque, celle qui a eu la chance de vivre au temps des golden sixties pendant lesquelles l'économie fonctionnait, que les banques ne se cassaient pas la figure, que les dettes des pays, on savait même pas que ça pouvait exister.
La jeunesse d'hier est devenue la vieillesse d'aujourd'hui, cette vieillesse qui ne veut pas vieillir parce qu'on leur en donne les moyens. L'espérance de vie, grâce à une médecine qui ne cesse de faire des progrès, est de plus en plus longue.
Aujourd'hui, les vieilles font des gosses à 50 ans, fument encore des joints, retournent à l'université à 60 parce qu'elles ont encore un avenir, font du jogging tous les jours parce que cela permet de garder la forme physique et psychique, entretiennent leur libido parce que c'est bon pour la santé.
Cependant, toute médaille a son revers: à l'avenir, la jeunesse aura-t-elle encore les moyens d' entretenir une vieillesse éternellement jeune?
Y-a plus de vieillesse et c'est tant mieux.....