Mon école communale était au bord de la mer. Vraiment au bord : la cour de récréation empiétait sur la plage et seul un mur épais surmonté d’une rambarde métallique nous séparait de l’eau, dix mètres plus loin. Les jours de tempête, en hiver, lorsque la tramontane s’époumonait et que grondait la mer, les vagues tumultueuses déferlaient sur la grève en roulant les galets dans un fracas de mitraille. Les récréations en plein air étaient alors supprimées et des fenêtres de nos classes, plus haut, de l’autre côté de la route, nous contemplions le spectacle de notre cour pilonnée de pierraille…