Guerre de libération nationale (1954-1962) PART 1

Publié le 02 novembre 2011 par Parolededemocrate
Hier, c'était l'anniversaire du déclenchement de la guerre d'Algérie. Sur les forums internet, les discussions sont allées bon train.
Beaucoup de choses ont été écrites sur la guerre en elle même mais peu de choses sur le processus qui a amené aux évènements du 1 Novembre 1954 et c'est cette partie dont j'ai envie de vous parler.
Liens à consulter :http://www.flickr.com/photos/chegrouna/4489512941/
http://www.clossalembier.com/
Qui a lancé la révolution. ?
Tout est parti au départ de 22 personnes qui devienront 21 et dont voici les portraits

LA LISTE DES 22

LA LISTE DES 22
& BIOGRAPHIES
BADJI MokhtarBELOUIZDAD AthmaneBEN BOULAID MustaphaBENABDELMALEK RamdaneBENAOUDA AmarBENM’HIDI LarbiBENTOBBAL LakhdarBITAT RabahBOUADJADJ ZoubirBOUALI SaidBOUCHAIB AhmedBOUDIAF MohamedBOUSSOUF AbdelhafidDERRICHE EliasDIDOUCHE MouradHABACHI AbdesslamLAMOUDI AbdelkaderMECHATI MohamedMELLAH RachidMERZOUGUI MohamedSOUIDANI BoudjemaZIGHOUD Youcef
Il semblerait qu'il y ait eu une défection à la dernière minute mais la réunion fut tout de même tenue à 22 avec la présence du propriétaire des lieux, Lyes Derriche. Comme il y avait l'un des plus grands du déclenchement de la révolution, qui était DIDOUCHE Mourad, du même quartier que LYES, alors la suite ,tout le monde la connait, et personne n'avait rien à dire, bien au contraire, ABANE, BOUDIAF, BEN M'HIDI, BELOUZDAD, BITAT, ont été heureux d'avoir parmi eux LYES.
Les "vingt et un"
De Clos Salembier à la légende

Mardi 31 octobre 2000 La Tribune
Par Rachid Mohamed Larbi

Il est convenu désormais de tenir la réunion dans la villa d’Elias Dechir, à Clos Salembier, de juin 1954 comme un point d’ancrage décisif du processus insurrectionnel de Novembre 1954 et d’identifier un collectif -le groupe des 22- comme le promoteur immédiat de l’accélération historique qui tranche, dans le même mouvement, la profonde crise du MTLD et la question du recours à la lutte armée pour concrétiser l’objectif de l’indépendance du pays.
Les "22" sont de fait vingt et un à se concerter et à arrêter les décisions. Les plus âgés d’entre eux —Bouchaïb Belhadj, Boudiaf, Badji- ont tout au plus trente-cinq ans, le plus jeune, Othmane Belouizdad, en vingt-cinq ; la majorité d’entre eux vient de l’est du pays et on se souvient, à ce propos, que Boudiaf s’en était publiquement expliqué lors du débat diffusé en direct par la télévision algérienne à la suite de la présentation de la série Aux sources de Novembre et quasiment tous sont alors des clandestins de l’ancienne organisation spéciale.
L’une des décisions stratégiques du groupe est la mise en place d’un découpage territorial du pays en cinq zones coiffées par Mostefa Benboulaïd pour la zone 1, Didouche Mourad pour la 2, Krim Belkacem pour la 3 —dès mai, ce dernier est en contact avec Boudiaf, Benboulaïd, Didouche, avec le souci de lever l’hypothèque messaliste-, Rabah Bitat pour la 4 —celle de l’Algérois— et Larbi Ben M’hidi pour la 5. Mohamed Boudiaf assure la coordination et les relations avec l’extérieur. Cet organigramme aura, en vérité, tôt fait problème tant dans sa composition que dans la répartition des responsabilités. Les Constantinois —Mechati, Habachi, Zighoud, Bouali, Mellah— contestent la méthode de désignation des responsabilités d’une part, la représentativité des zones et enfin la promotion de Boudiaf au rang de coordinateur (1).
La réunion de clarification qui rassemble à Constantine, autour de Si Abelkader Didouche et de Abderrahmane Gherras, ancien responsable départemental de l’OS, les militants activistes ne débouche pas sur des résultats probants. Constantine ne sera pas au rendez-vous du 1er Novembre. L’une des conséquences peu connues de cette crise constantinoise aura été de voir deux éléments du groupe des vingt et un, Saïd Bouali, dit "La motta", et Slimane Mellah, rejoindre le maquis et mourir au combat en simples djounoud de l’ALN. Le destin des vingt et un sera contrasté. Douze d’entre eux —Bentobbal, Boussouf, Benaouda, Bouarroudj, Merzougui, Belouizdad, Habachi, Mechati, Bouchaïb, Bitat, Lamoudi, Boudiaf— survivront et verront la concrétisation de l’objectif de l’indépendance. Lorsqu’en février 1957, au plus fort de la répression engagée par les paras de Massu, Krim se résout à sortir d’Algérie, il n’y a plus aucun responsable du comité des six effectivement en activité sur le territoire national.
Les six avaient décidé, lors de leur dernière rencontre du 23 octobre 1954, de se retrouver en janvier 1955 pour faire le point de la situation. Les événements en décideront autrement. Boudiaf quitte le pays le 26 octobre 1954, chargé de documents —dont la proclamation du 1er Novembre— avec pour mission de rejoindre Le Caire. La lancinante question des armes verra Benaouda Mostefa affecté à Tunis et, en août 1957, la réunion du CNRA consacrera la sortie définitive hors du territoire des principaux responsables de wilaya dont Boussouf et Bentobbal. Mechati pour sa part avait rejoint dès 1955 la fédération de France du FLN. Ceux qui restaient en Algérie étaient alors dans les geôles françaises. Dès le début de l’insurrection, Bouchaïb, Belouizdad, Bouarroudj, Merzougui sont arrêtés et emprisonnés. Ils ne seront libérés qu’à l’indépendance du pays. En 1955, c’est au tour de Abdesselem Habachi mais c’est l’arrestation en février, à la frontière tuniso-libyenne, de Mostefa Benboulaïd, leader charismatique de la zone 1, qui occupe les titres des journaux. Jugé et condamné à mort, Mostefa Benboulaïd s’évadera de la prison du Coudiat de Constantine avec quelques compagnons en novembre de la même année, une évasion qui aura une profonde répercussion sur l’état de l’opinion algérienne.
C’est l’arrestation de Rabah Bitat, chef de la zone 4, en mars, qui aura des conséquences significatives avec notamment l’avènement de la forte personnalité de Abbane et les choix stratégiques que celui-ci impulsera en compagnie de Larbi Ben M’hidi. On connaît le martyre de Hakim —l’un des noms de guerre de Ben M’hidi— sous la torture des services spéciaux français, auxquels le général Bigeard l’aura livré "sur ordre de Paris", selon ce qu’il avait rapporté à l’hebdomadaire Algérie Actualité. Benboulaïd avait trouvé la mort, victime d’un colis piégé, une année auparavant dans le maquis des Aurès, un mois avant la disparition, du côté de Chréa de Souidani Boudjemaa, le 16 avril 1956. Didouche Mourad et Badji Mokhtar meurent les armes à la main en janvier 1955, le premier du côté de Houadek, dans la région de Skikda, le second à Mzedj Sfa. Si Ahmed Zighoud, successeur de Didouche à la tête de la wilaya 2, succombe en août 1956 au cours d’un accrochage avec l’armée française.
Le 1er Novembre 1954, Benabdelmak Ramdane, premier martyr du groupe qui vient d’engager le processus révolutionnaire, tombe du côté de Cassaigne, en Oranie. Près de la moitié de ceux qui avaient pris sur eux d’imposer le choix de la lutte armée pour concrétiser l’indépendance de l’Algérie, en pleine conformité avec leurs idéaux. "Oui ou non sommes-nous des révolutionnaires ? Alors qu’attendons-nous pour faire cette révolution si nous sommes sincères avec nous-mêmes ?" (2) Telle était la question posée par Souidani Boudjemaa à ses compagnons en juin 1954 lors de la rencontre des vingt et un. L’histoire n’a pas encore achevé de sonder les réponses données. 

INTERVIEW avec Mohamed Mechati 
« Le groupe des 22 a été le catalyseur »
Mohamed Mechati a fait partie du groupe des 22 qui a déclenché la Révolution. Dans l’entretien qui suit, le vieux militant - 84 ans - retrace les péripéties qui ont abouti à la fameuse réunion du Clos-Salembier où les mots d’ordre de la lutte armée ont été lancés.
Sincèrement, il répond à nos questions avec un souci du détail remarquable. Mechati, dont les contributions dans les journaux ont été régulières au cours de ces dernières années, s’était illustré par un article, au lendemain de l’ouverture démocratique, intitulé « Du parti unique au multipartisme unique » qu’il considère comme prémonitoire. Notre interlocuteur a occupé plusieurs hautes fonctions au lendemain de l’Indépendance. Il a été notamment ambassadeur et vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’homme.
Comment s’est constitué le groupe dit des 22 et qui en était l’initiateur ?
D’abord, je précise que le groupe était composé de 21 personnes. Tout le monde parle de 22 parce que le premier qui a écrit sur l’histoire de la guerre d’Algérie était Yves Courrière qui en a fait mention dans son livre Les Fils de la Toussaint. L’historien français avait cité quelqu’un qui n’avait pas assisté à cette fameuse réunion, en l’occurrence Hadj Benhalla. Quant à Lyès Derriche, le propriétaire de la maison qui a abrité la réunion au Clos-Salembier, sa mission était de mettre à notre disposition sa demeure. C’était un militant qui faisait partie de la logistique. Le fait d’avoir ouvert sa maison est un acte de grande valeur, de sacrifice et de discipline, mais il n’a pas assisté à ladite réunion. Il a un grand mérite. Quant à la non-convocation à cette réunion de Benhalla qui était un haut responsable de l’Organisation secrète (OS) dans l’Oranie, cela reste une énigme. Le « cafouillage » qui a eu lieu après à propos de cette réunion est dû au Pouvoir qui, depuis l’Indépendance, n’aime pas parler de l’histoire qui a été occultée à dessein.
Qui a eu l’idée de réunir tous ces militants et pour quel objectif ?
C’est Mohamed Boudiaf. Pourquoi ? Parce que c’était le dernier responsable de l’OS après la dissolution de l’organisation par le parti au niveau de l’état-major à Alger. Par conséquent, lorsque l’OS a volé en éclats, tout le monde s’est dispersé, mais Boudiaf a gardé le contact avec les anciens militants de l’OS. Lorsque le parti a implosé du fait de Messali lui-même, il y avait une crise d’autorité, une crise de confiance. Les gens ne croyaient plus à rien, le parti s’est scindé en plusieurs tendances - messalistes, centralistes... Boudiaf, qui se trouvait en France durant cette période, avait été convoqué par Lahouel Hocine, responsable du parti à Alger. A la suite donc de cette « déchirure » qui a atomisé le parti, Boudiaf a été chargé de réunir les éléments de l’OS pour renverser la situation.
Que lui a demandé le comité central représenté par Lahouel ?
De tout simplement remettre les choses à leur place, en dépassant les conflits nés des scissions qui minaient le parti. L’objectif visé était d’utiliser les éléments de l’OS, mais avant de passer à l’acte, c’est-à-dire à la lutte armée, il fallait créer l’unité du parti. Pour cela, il a été mis en place un organe, le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA), chapeauté par Boudiaf et Benboulaïd de l’OS et par Dakhli Bachir et Bouchebouba, délégués par le comité central. La mission de ce comité n’était autre que d’assurer l’union entre tous les militants pour passer à l’action. Benboulaïd a été délégué pour aller voir Messali pour lui faire part des démarches effectuées et pour l’y associer, mais Benboulaïd est revenu bredouille car le zaïm voulait que tout passe par lui. Ce qui n’était pas possible. Le CRUA a donc échoué dans sa mission. Boudiaf a mis tout le monde devant le fait accompli. Il a réuni une équipe de 20 personnes, la plupart du Constantinois. L’Algérois était représenté par Bouadjadj, Merzougui, Belouizdad et Didouche. L’Oranie avait délégué Ahmed Bouchaïb. La grande représentation de l’Est algérien était due au fait que Boudiaf était responsable de l’OS pour le Constantinois et a donc fait appel, pour une question de confiance, aux militants qu’il connaissait. Ces choix, moi je les ai contestés à l’époque, car dans une situation pareille, on fait appel aux éléments de l’OS à l’échelle nationale, aux cadres et pas aux militants. A sa décharge, Boudiaf a voulu faire vite et a donc pris ceux qu’il avait sous la main.
Quel a été le mot d’ordre de la réunion ? De quoi avez-vous parlé au juste ?
Le but de Boudiaf et du groupe était de déclencher la Révolution par la lutte armée. Pour cela, il fallait faire quelque chose qui ne s’était jamais produit auparavant. Depuis 1830, il y avait des révoltes qui étaient réprimées dans le sang. L’OS, lorsqu’elle a été créée, avait pour but de faire la Révolution à l’échelle nationale, c’est-à-dire à travers tout le territoire, d’autant qu’elle disposait des réseaux du parti. Boudiaf et Benboulaïd avaient été élus par le groupe pour la diriger.
50 ans plus tard, quel regard portez-vous sur les actions passées ?
Je peux dire que l’objectif essentiel a été atteint, à savoir la souveraineté nationale et la libération du joug du colonisateur. Mais à quoi sert l’indépendance si on doit tomber dans la misère comme on le constate actuellement ? Je suis scandalisé, car ce n’est pas pour cette Algérie que j’ai combattu. A l’époque, chacun donnait de soi, on militait sincèrement, on avait l’Algérie dans nos cœurs. Notre leitmotiv était de donner et sa personne et ses biens pour la patrie, alors que maintenant, au lieu de servir, les gens se servent beaucoup plus. Voilà la différence. Les gens sont mus par le côté matériel, par la course effrénée vers l’argent... La notion de patrie s’est estompée et le patriotisme perd du terrain de jour en jour.
Tahri Hamid
El Watan
2004-11-01

BEN BOULAID Mustapha
Né en février 1917 à Arris au sein d'une famille aisée et fortement imprégnée des valeurs de l'Islam, il effectua ses études primaires dans son village natal puis à Batna où il rejoignit l'école des indigènes. Il reçut également l'enseignement de l'école de l'Association des Ulémas Musulmans Algériens.
Il émigra en France en 1937 et connut de près la situation des Algériens là-bas. Il constitua un syndicat pour la défense de leurs droits.
En 1939, il accomplit le service militaire obligatoire et fut de nouveau mobilisé durant la deuxième guerre mondiale.
Il débuta son activité politique dans les rangs du Parti du Peuple Algérien à partir des années quarante et fut l'un de ses membres les plus actifs dans la région des Aurès. A la création de l'Organisation Spéciale, il mena une intense activité pour la formation politique des jeunes et leur entraînement militaire, utilisait ses propres deniers pour l'entraînement et l'armement des militants.
En 1948, il participa aux élections de l'Assemblée Algérienne et obtint une victoire écrasante. Cependant, les résultats furent falsifiés par les autorités françaises. Il joua un rôle important dans la création de l'Organisation Spéciale. Lorsque celle-ci fut découverte, il commença à se procurer des armes en les achetant en Libye de même qu'il participa à l'hébergement des militants pourchassés par les autorités. Avec ses compagnons, il créa le Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action, participa à la réunion des 22 en juin 1954 et devint responsable de la zone I (les Aurès) de même qu’il fut membre du Comité des six.
Il supervisa personnellement la distribution des armes aux militants. En 1955, il se rendit en Libye pour approvisionner la Révolution en armes mais fut arrêté le 11 février 1955. Jugé par le tribunal militaire de Constantine en juin 1955, il fut condamné à mort. Il réussit à s’évader de prison en compagnie de Tahar Zbiri en novembre 1955 et retourna au sein de la direction de la Révolution. Il participa aux deux batailles d’Ifri el blah et Ahmar Khaddou.
Il poursuivit son combat jusqu’au moment où il tomba au champ d’honneur le 22 mars 1956, suite à l’explosion d’un poste de radio piégé, parachuté par les troupes françaises.

Benabdelmalek Ramdane naquit à Constantine en mars 1928 où il effectua ses études primaires et secondaires avant de rejoindre les cellules clandestines du Parti du Peuple Algérien à la fin de la deuxième guerre mondiale.Benabdelmalek Ramdane adhéra à l'Organisation Spéciale en 1948 au sein de laquelle il joua un rôle actif. Après la découverte de l'organisation et son démantèlement par les autorités coloniales, il continua à militer pour l'unité du parti du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques.
Benabdelmalek Ramdane participa en juin 1954 à la réunion des 22, considérée par les nationalistes comme étant le premier jalon sur la voie du soulèvement contre le système colonial par le biais de la lutte armée.
Par la suite, il fut nommé adjoint de Larbi Ben M'hidi, chef de la région oranaise qui le chargea de veiller à la préparation intensive des groupes de moudjahidine dans la région de Mostaganem et leur entraînement à l'utilisation des armes, plans et techniques de combat, en prévision du déclenchement de la Révolution.
Le 1er novembre 1954, Abdelmalek mena les attaques armées contre le siège de la gendarmerie à Cassaniais (Sidi Ali actuellement) dans la région de Mostaganem qui se solda par la mort d'un français, contre les fermes des colons dans la région de Bousquet (Benabdelmalek Ramdane actuellement) ainsi que la destruction d'un important transformateur électrique à Willis.Benadelmalek Ramdane fut tué le 4 novembre 1954 près de Sidi Ali au cours d'un accrochage entre son groupe et les forces d'occupation. Il fut ainsi le premier chef militaire de la Révolution à tomber au champ d'honneur. Son nom fut donné à la commune sur le sol de laquelle il tomba au champ d'honneur.
Le martyr Larbi Ben M'hidi naquit en 1923 à Douar el Kouahi, aux environs de Aïn M'lila. Cadet d'une famille composée de trois filles et deux garçons, il débuta ses études à l'école primaire française de son village natal. A l’issue de la première année scolaire, il se rendit à Batna pour poursuivre ses études primaires et après l'obtention de son certificat d'études primaires, Mohamed Larbi rejoignit sa famille à Biskra où il poursuivit sa scolarité. Il fut admis au brevet et intégra l'école de Constantine.
En 1939, il adhéra aux Scouts Musulmans, section "espoir" à Biskra et quelques mois plus tard, devint chef de la section "juniors".
En 1952, il adhéra au Parti du Peuple de son lieu de résidence où il s'intéressait de près aux affaires politiques nationales. Le 8 Mai 1945, le martyr faisait partie des prisonniers et fut libéré après trois semaines passées dans les interrogatoires et la torture au poste de police.
En 1947, il fut l'un des premiers jeunes à s'engager dans les rangs de l'Organisation Spéciale dont il ne tarda pas à devenir l’un des membres les plus éminents. En 1949, il devint responsable de l'aile militaire à Sétif et en même temps, adjoint du chef d'état-major de l'organisation secrète au niveau de l'Est algérien, dirigée à cette époque par Mohamed Boudiaf.
En 1950, il fut promu au rang de responsable de l'organisation après le départ du martyr Mohamed Boudiaf vers la Capitale.
Après l'incident de mars 1950, il s'évanouit dans la nature et après la dissolution de l'Organisation, il fut nommé responsable de la circonscription du parti à Oran jusqu'en 1953.
Lorsque fut formé le Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action, en mars 1984, le martyr devint l'un de ses membres les plus éminents puis un membre actif dans le Comité historique des 22.
Larbi Ben M'hidi joua un rôle très important dans les préparatifs pour la révolution armée et œuvra à convaincre tout le monde d'y participer. Il prononça sa célèbre phrase :"Jetez la révolution dans la rue et elle sera prise en charge par le peuple ". Il fut le premier chef de la zone V (Oran).
Le martyr figure parmi ceux qui œuvrèrent avec sérieux pour la tenue du Congrès de la Soummam le 20 août 1956 et fut ensuite désigné membre du Comité de Coordination et d'Exécution de la Révolution Algérienne (Haut commandement de la Révolution). Il dirigea la bataille d'Alger au début de l'année 1956 et à la fin de l'année 1957 jusqu'à ce qu'il fût arrêté à la fin du mois de février 1957. Il mourut sous la torture au cours de la nuit du trois au quatre mars 1957 après avoir donné une leçon d'héroïsme et d'endurance à ses bourreaux.
Un portrait souriant de Larbi Ben M'hidi, juste après
son arrestation, le 23 février 1957.
La légende d'époque informe qu'il "se suicidera
dans sa cellule." Photo ECPA
(ministère français de la défense).
De son vrai nom Slimane Bentobbal, il était surtout connu sous les noms de Lakhdar ou Abdallah. Né en 1923 à Mila, il adhéra au Parti du Peuple au cours de la deuxième guerre mondiale puis à l'Organisation Spéciale et supervisa l'organisation de cellules militaires dans le Nord Constantinois.
Après la découverte de l'Organisation Spéciale, il se réfugia dans les Monts des Aurès, pour échapper aux persécutions de la police française. Là, il fit la connaissance des dirigeants du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques tels que Mustapha Benboulaïd, Rabah Bitat, Amar Benaouda, et autres. Il fut membre du comité des 22.Lors du déclenchement de la Révolution, il dirigea les premières opérations dans les environs de Jijel et El Milia. Il fut également parmi les encadreurs des attaques du 20 Août 1955, en compagnie du martyr Zigout Youcef.
Il participa au Congrès de la Soummam au sein de la délégation de la Zone II. Désigné comme membre suppléant au sein du Conseil National de la Révolution Algérienne, il succéda à Zigout Youcef à la tête de la wilaya II. En 1957, il se rendit à Tunis et fut nommé en août 1957, membre du Comité de Coordination et d'Exécution.
Lors de la constitution du Gouvernement Provisoire de la Révolution Algérienne, il fut nommé ministre de l'intérieur et conserva ce poste dans les trois formations gouvernementales.
Il participa aux négociations avec les autorités françaises aux Rousses et à Evian.
Rabah Bitat:
Né le 19 décembre 1925 à Aïn el Karma (Constantine), il effectua ses études à Constantine puis travailla à l'usine de tabac appartenant à Bentchicou. Il milita dès son jeune âge dans les rangs du Parti du Peuple Algérien puis au sein du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques et devint un membre actif de l'Organisation Spéciale.
A partir de 1950, commença pour lui une vie de clandestinité. Il fut jugé par les autorités françaises en 1951 en raison de son activité politique et condamné à 10 ans d'emprisonnement. Il se rendit à Médéa et dans l'Ouest algérien afin de prendre contact avec les militants.
Il fut parmi les fondateurs du Comité Révolutionnaire pour l'Unité et le Travail puis de l'Organisation Spéciale.
Il participa aux préparatifs pour le déclenchement de la Révolution dans la Capitale et ses environs. Il fut arrêté cinq mois après le déclenchement de la Révolution, le 16 mars 1955 et condamné par un tribunal militaire français à la prison à perpétuité assortie de travaux forcés.
En dépit de sa présence en prison en France, la direction du Front de Libération Nationale le désigna néanmoins comme membre du Conseil National de la Révolution Algérienne puis dans le Comité de Coordination et d'Exécution et enfin ministre d'état dans le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) en 1958.
Après trois grèves de la faim successives pour revendiquer le statut de prisonnier politique, il fut transféré avec ses compagnons qui avaient été enlevés avec lui en octobre 1956 (Ben Bella, Boudiaf, Aït Ahmed et Khider)
Il fut libéré avec le groupe le 20 mars 1962 et mourut le 11 avril 2000.
Né en 1925, Zoubir Bouadjadj est issu d'une famille très modeste. Son père meurt alors qu'il est âgé de trois ans. Il adhère en 1942 au P.P.A clandestin dans la Casbah d'Alger, milite au A.M.L, participe à la manifestation du 1er mai 1945. Il rejoint le C.R.U.A devient membre du groupe des 22 et participe au congrès des centralistes en août 1954 à Alger.
Vendeur de pièces détachées dans un magasin d'Alger, il prend part à l'insurrection du 1er novembre 1954, en tant que chef de secteur contrôlant cinq groupes à Alger.
Arrêté le 6 novembre 1954, il est condamné aux travaux forcés à perpétuité et libéré après les accords d'Evian. Après 1962 Zoubir Bouadjadj est député à l'Assemblée nationale, membre du Comité Central et responsable de la Fédération F.L.N du Grand Alger.
Mohamed Boudiaf naquit le 23 juin 1919 à Msila, au sein d’une grande famille connue dans la région. Il effectua ses études à M'sila avant d’occuper une fonction administrative.
Après la seconde guerre mondiale, il milita dans les rangs du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques et devint responsable du Nord Constantinois au sein de l’Organisation Spéciale.
Il joua un rôle éminent dans l’unification du courant pour l’action armée qui s’était détaché du parti, en raison du conflit entre messalistes et centralistes au cours des années 1953-1954.
Il participa efficacement à la réunion des 22 et au Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action.
Mohamed Boudiaf est considéré comme l’un des hommes historiques ayant veillé à la préparation puis au déclenchement de la Révolution. Il fut désigné au sein de la Délégation Extérieure du Front de Libération Nationale en 1954 et œuvra à l’organisation du FLN en France.
Il fut emprisonné avec Ahmed Ben Bella le 22 octobre 1956 lors du détournement d’avion et demeura membre du Conseil National de la Révolution de 1956 à 1962. Il fut nommé ministre d’Etat (1958) puis vice-Président du Gouvernement Provisoire en 1961.
Il fut libéré le 19 Mars 1962 en compagnie de ses frères arrêtés avec lui.
Lors de la réunion de Tripoli, en Mai 1962, il refuse de faire parti du bureau politique et quitte cette réunion après avoir remi une lettre motivant son depart au bureau de la session et une procuration Ait Ahmed.
De retour en Algérie, il s'oppose au groupe de tlemcen et rejoint Tizi Ouzou en Juillet 1962. Cet épisode prend fin avec le compromis du 2 Aout 1962 qui voit l'entrée de Boudiaf au BUREAU POLITIQUE. Il en démissionne quelques semaines après en refusant de s'associer à l'appel à l'affrontement armé. Il refuse de même le mandat de député à la première assemblée nationale. Il explique alors les raisons de son opposition au régime. Ce sont ses positions politiques qui lui valent son dernier enlèvement le 21 Juin 1963 et la séquestration qui est à l'origine du présent ouvrage "Où va l'Algérie?"
Boussouf Abdelhafid
Il naquit en 1926 à Mila, dans le Nord-Constantinois et y effectua ses études primaires. Avant la deuxième guerre mondiale, il se rendit à Constantine où il adhéra au Parti du Peuple Algérien. C’est là également qu’il fit la connaissance de Boudiaf, Ben M’hidi et Bentobbal et d’autres. Il fut l’un des membres les plus éminents de l’Organisation Spéciale.
Après la découverte de celle-ci en 1950, il entra dans la clandestinité dans les environs d’Oran et devint responsable de la circonscription de Tlemcen au sein du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques, de même qu’il fut membre du Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action et assista à la réunion des vingt-deux.
Lors du déclenchement de la Révolution, il fut nommé adjoint de Ben M'hidi dans la zone V (Oran), chargé de la région de Tlemcen.
Après le Congrès de la Soummam, il devint membre du Conseil National de la Révolution Algérienne et, fut nommé en septembre 1956 chef de la Wilaya V, en remplacement de Ben M'hidi, avec grade de colonel. Il participa à la mise en place du réseau de transmissions et renseignements dans la wilaya V puis dans le reste des wilayas.
En septembre 1957, il devint membre du Comité de Coordination et d'Exécution et fut nommé, en septembre 58, ministre des liaisons générales et des communications dans le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne. Il joua un rôle important dans la création de l'appareil de renseignements et de communications ainsi que la formation de cadres dans ce domaine au point d'avoir été surnommé le père des services de renseignements algériens.
Il mourut le 31 décembre 1979.
Surnommé "Si Abdelkader" , Didouche Mourad naquit le 13 juillet 1927 à El Mouradia à Alger au sein d'une famille modeste, effectua ses études primaires ainsi que le cycle moyen à l'école d'El Mouradia puis rejoignit le lycée technique du Ruisseau.
Nourrissant dès son jeune âge une haine farouche envers le colonialisme qui fit naître en lui le désir de venger ses compatriotes, il s'engagea, dès 1942, dans les rangs du Parti du Peuple alors qu'il n'avait pas encore atteint l'âge de 16 ans.
Deux ans plus tard, il fut nommé responsable des quartiers d'El Mouradia, El Madania et Birmandreis et créa en 1946, la troupe de Scouts "al amal" ainsi que l'équipe sportive "al-sarie al-riadhi" d'Alger.
En 1947, il organisa les élections municipales dans sa zone. Le martyr fut parmi les membres les plus éminents de l'Organisation Spéciale.
Il se rendit également dans l'Ouest Algérien en vue d'organiser la campagne électorale pour l'Assemblée algérienne, fut arrêté mais réussit à s'enfuir du tribunal.
Lors de la découverte de l'Organisation Spéciale en mars 1950 et après l'échec de l'administration coloniale à le capturer, un jugement par contumace fut prononcé contre lui, le condamnant à 10 ans de prison. Toutes les pressions exercées contre lui furent vouées à l'échec puisqu'il constitua en 1952, avec le martyr Ben Boulaïd, un noyau clandestin dans la Capitale dont la mission était la fabrication de bombes en prévision du déclenchement de la Révolution.
Il se rendit ensuite en France avec pour mission le contrôle interne de la Fédération. A son retour à Alger, il mit en place avec ses compagnons le Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action, de même qu’il participa à la réunion des « 22 » tenue en juin 1954, au cours de laquelle fut décidé le déclenchement de la Révolution. De cette réunion, émergea le premier Conseil de la Révolution , composé de 5 membres dont Didouche, lequel fut nommé responsable de la zone II.
Le martyr fut l’un des plus éminents rédacteurs de la Déclaration du 1er novembre 1954 et réussit , après le déclenchement de la Révolution et avec l’aide de son adjoint Zighout Youcef, à jeter les bases d’une organisation politico-militaire jusqu’au 18 janvier 1955 où après une bataille au douar Souadek, il tomba au champ d’honneur alors qu’il n’avait pas encore 28 ans, pour être ainsi le premier chef de zone à tomber au champ d’honneur.
MOHAMED MECHATI EST NE A CONSTANTINE. IL EST ORPHELIN A 07 ANS, IL N'EST PAS RESTE A L'ECOLE TRES LONGTEMPS.. ON LUI FAIT COMPRENDRE QUE L'ENSEIGNEMENT C'EST FINI, IL FAUT ALLER TRAVAILLER…
IL FAIT DONC SON APPRENTISSAGE DANS LA DINANDERIE. (TRAVAIL DU CUIVRE). PUIS SERA AJUSTEUR , VENDEUR DE JOURNAUX, SERVEUR TOUJOURS VETU DE GUENILLES (INDIGENE, ARABE) DESTINE A PLIER ET A DIRE MERCI QUAND ON VEUT BIEN LE PAYER.
C'EST L'ARMEE QUI LUI PERMETTRA D'ECHAPPER A SA CONDITION SOCIALE. IL S'ENGAGE, DE LA TUNISIE A MONTE CASSINO DU DEBARQUEMENT EN PROVINCE A LA LIBERATION DE STASBOURG. IL FINIT SERGENT EN 1945 , MOINS PAYE QU'UN CAPORAL FRANCAIS DE SOUCHE, BIEN SUR.
QUAND IL REVIENT EN ALGERIE, IL N'EN PEUT PLUS D'ENTENDRE LES MIEUX NES QUE LUI LUI REPETER (L'INDIGENE SAIT SE CONTENTER DE PAIN DE DATTES). IL A VU DU PAYS , LIBERE LA FRANCE (C'ETAIT UN PROBLEME DE LIBERTE ET DE DIGNITE)
NOUS VOULIONS ETRE EGAUX ? ALLONS DONC ! ON AVAIT BESOIN DE NOUS POUR SERVIR DE CHAIR A CANON. PUIS NOUS ETIONS REDEVENU DES ESCLAVES, DES SANS DROITS. DANS LES CAMPAGNES NOUS ALLIONS EN HAILLONS. LES QUI S'EN SORTAIENT UN PEU C'ETAIENT CEUX QUI TRAVAILLAIENT POUR LES COLONS.
NOUS ETIONS CONDUITS AU DESESPOIR PAR UN SYSTEME QUI NOUS AVAIT TOUJOURS MENTI , TOUJOURS TRAHIS .. NOUS N'AVIONS PLUS RIEN A ATTENDRE DE L'ADMINISTRATION COLONIALE QUI ORGANISAIT DES ELECTIONS INJUSTES ET TRUQUEES. LA REVOLTE GRONDAIT, RIEN NE POUVAIT PLUS NOUS DETOURNER DU TERRORISME. NOUS ETIONS DECIDE A PRENDRE LES ARMES, NOUS NE VOYONS PLUS D'AUTRES ISSUES. QUAND PLUS TARD, ON REPROCHERA A BEN M'HIDI D'UTILISER LES FEMMES POUR CACHER LES BOMBES DANS LEURS COUFFINS, IL REPONDRA (DONNEZ –NOUS VOS TANKS NOUS VOUS DONNERONS LES COUFFINS)
NOUS ETIONS A LA REUNION CE JOUR D'ETE DE L ANNEE 1954, DANS LA VILLA DU CLOS SALEMBIER. ILS NE METTENT PAS LONTEMPS A TOMBER D'ACCORD LA QUESTION POSEE (EST TRES SIMPLE) PUISQU'IL FAUT PASSER A L'ACTION ARMEE (DIRECTE) QUELLE FORME ET QUEL SENS PEUT ELLE PRENDRE?
S'AGIT IL D'UN SIMPLE COUP DE SEMONCE POUR OBLIGER LA FRANCE A NEGOCIER, OU DOIT ON S'ENGAGER DANS UNE LUTTE QUI NE S'ARRETERA QU'A L INDEPENDENCE .
LA PLUPART DES HOMMES PRESENTS A CETTE REUNION SONT DES MEMBRES DE (L' O S ) L'ORGANISATION SPECIALE), EMANANT DU M.T.L.D. (MOUVEMENT POUR LE TRIOMPHE DES LIBERTES DEMOCRATIQUES) DISSOUTE DEPUIS 1950, CE SONT DES CLANDESTINS, DES MILITANTS QUI CONNAISSAIENT LEUR PAYS PAR COEUR. ILS SONT SUR QUE L'ALGERIE EST PRETE A SE SOULEVER.
Le 10 janvier 1922, naquit à Guelma le héros martyr Souidani Boudjemaa, au sein d'une famille très modeste. Ayant perdu son père à l'âge de quatre ans, c’est sa mère qui subvint à ses besoins.
Il effectua ses études dans sa ville natale et grâce à son intelligence très vive et son esprit éveillé, il réussit à décrocher la première partie du baccalauréat. Cela lui permit de travailler dans l'imprimerie d'un colon français nommé Attias de 1939 à 1942.
Dès son jeune âge, Souidani fut membre de l'association des Scouts Musulmans qui fut, d’une certaine façon, une première école pour la formation de patriotes. Il fut également l’un des meilleurs joueurs dans le club de football l'Espérance de Guelma.
L'adhésion de Souidani Boudjemâa à l'association des Scouts Muslmans eut lieu très tôt et les contacts qu'il avait avec les Européens compte tenu de son lieu de résidence et du travail d'imprimeur qu'il exerçait jouèrent un rôle important dans l'évolution de sa conscience politique et la formation du sens patriotique chez lui et expliquent son adhésion au mouvement national (Parti du Peuple Algérien ). C’est son responsable hiérarchique au travail "Ahmed Djelloul" qui contribua à son adhésion à ce parti car ce fut auprès de lui qu'il s'initia aux premiers concepts du nationalisme algérien et pris ainsi connaissance de ses objectifs et ses revendications .
L'activité intense que le martyr déploya lui valut d'être nommé chef de groupement puis chef de section.
En 1943, eut lieu dans les rues de la ville de Guelma , une manifestation imposante dénonçant les mesures répressives promulguées par les autorités françaises à l'égard des indigènes algériens. La cause directe de ces manifestations fut la publication d'un décision interdisant aux indigènes la fréquentation des salles de cinéma le samedi et le dimanche.
Ceci révolta le martyr et le poussa à organiser et diriger cette manifestation dont le résultat fut son arrestation pour la première fois. Il fut condamné à trois mois de prison ferme et une amende de 600 anciens francs français
En 1944, il fut appelé au service militaire obligatoire et envoyé à la caserne de Aïn Arnat à Sétif puis affecté, après la guerre, dans l'une des imprimeries militaires à Guelma .
Malgré sa présence sous les drapeaux, il participa aux manifestations du 1er mai 1945 et pour cette raison, il lui fut interdit de quitter la caserne et il ne put donc pas participer aux manifestations historiques du 8 mai 1945.
En dépit de cela, ces massacres affectèrent profondément son moral et l'idée de la lutte armée en tant que moyen unique de sortir de l'obscurité qui l'entourait commença à se former chez lui.
Il adhéra donc à l'Organisation Spéciale à sa création et put ainsi accomplir diverses activités dont nous citerons par exemple la collecte des armes.
En 1948, il fut découvert , arrêté et condamné à 8 mois de prison ferme.
A sa sortie de prison, il poursuivit son activité militante dans le cadre de l'Organisation Spéciale dans laquelle il fut chargé de convoyer les armes. Au cours de l'une des opérations, il fut identifié par la police français lors d'un barrage établi entre Skikda et Guelma mais put s'enfuir vers Oran.
Là, il participa à l'attaque contre la poste d'Oran organisée en vue d'obtenir les fonds nécessaires à la poursuite des activités de l'Organisation.
Suite à cela, le tribunal d'Oran prononça contre lui une condamnation à mort par contumace.
D'Oran , Souidani Boudjemaa se rendit à Alger et de là à Boudouaou où il séjourna chez un paysan militant.
Suite à une dénonciation par l'un des traîtres, la cabane qui l'abritait fut encerclée mais il put par miracle s'échapper après avoir tiré sur l'inspecteur de police "Kelly" le tuant.
Après Boudouaou, le martyr se dirigea vers la région de Souidania où il séjourna pendant un certain temps.
Par la suite, le Parti le transféra à Soumâa puis à Bouinane où il s'établit chez le militant Mouaci el Mahfoud qui le maria à l'une de ses filles en 1951.
Souidani Boudjemaa poursuivit son action militante, à partir de la Mitidja notamment après la survenue de la célèbre crise du parti qui ouvrit la voie à un groupe d'anciens militants de l'Organisation Spéciale pour entamer les premiers préparatifs pour la lutte armée.
Souidani Boudjemaa joua un rôle prépondérant puisqu'il supervisa personnellement les différentes étapes de préparation de la Révolution dans la région de la Mitidja et planifia les attaques de la nuit du premier novembre; de même qu'il participa à l'attaque menée contre la caserne de Boufarik en compagnie du militant Amar Ouamrane, Boualem Kanoun et Rabah Abdelkader.
Souidani Boudjemaa débuta son activité militante par la réorganisation des groupes et la supervision de l'entraînement des militants conformément aux conditions de la Révolution et l'évolution des évènements.
Il organisa dans ce but un certain nombre de réunions locales dont les plus importantes furent celle d'Ouled Fayet et celle de Sidi M'hamed Belaïche. Il établit par ailleurs plusieurs caches dans la zone ouest de la région qui constituèrent des bastions dans lesquels les militants se réfugiaient en cas de nécessité.
Le martyr planifia également de nombreuses opérations commandos en participant à la plupart d'entre elles et il poursuivit ses activités militaires et politiques jusqu'au moment où il tomba au champ d'honneur le 16 avril 1956 au cours d'un barrage dressé près de la ville de Koléa.
Zighoud Youcef naquit le 18 février 1921 dans le village de Smendou dans le Nord Constantinois. Parallèlement à la fréquentation de l'école coranique pour l’apprentissage de la langue arabe et des préceptes de la religion musulmane, il était également scolarisé à l'école primaire française. Il quitta l'école après avoir obtenu le certificat d'études primaires en langue française, vu que les autorités françaises ne permettaient aux enfants d'Algériens de dépasser ce niveau.
A l'âge de quatorze ans, il rejoignit les rangs du Parti du Peuple Algérien et fut désigné comme responsable de son village en 1938. En 1948, il présenta sa candidature à la mairie de Smendou sur la liste électorale du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques et réussit à être élu malgré les manigances du colonialisme et de ses sbires. Il adhéra à l'Organisation Spéciale et œuvra à l'implantation des cellules de celle-ci dans sa région.
Lorsque l'Organisation fut découverte en 1950, il fut emprisonné avec ses compagnons à la prison de Annaba mais réussit à s'évader et retourna dans son village. Là commencera pour lui l'épreuve de la clandestinité. En 1953, sa conviction s'affirma que l'action armée était l'unique choix.
Dans cet objectif, il commença à organiser les militants et les préparer en vue du jour du déclenchement de la Révolution, notamment après la création du Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action (CRUA)
Avec le déclenchement de la Révolution, il fut l'un de ses premiers dirigeants sous le commandement du martyr Didouche Mourad aux côtés duquel il participa le 18 janvier 1955 à la bataille d'Oued Boukerker, au cours de laquelle Didouche trouva la mort.
Zighoud lui succéda alors à la tête de la zone II (Nord Constantinois ) et poursuivit son combat avec abnégation jusqu'à l'été 1955 au cours duquel il dirigea l'organisation et la préparation des attaques du 20 août 1955 dont il fut le principal artisan à tel point que les attaques qui eurent lieu ce jour-là furent liées à son nom.
Parallèlement à son activité militaire, il était connu pour sa compétence politique puisqu'il fut l'un des principaux organisateurs du Congrès de la Soummam du 20 août 1955.
A la fin du Congrès, il retourna dans le Nord Constantinois pour poursuivre son combat jusqu'au 23 septembre 1956, lorsqu'il y eut un accrochage avec les troupes de l'ennemi près de Sidi Mezghiche dans la wilaya de Skikda au cours duquel le commandant Zighoud Youcef tomba au champ d'honneur.