Sous le ciel capricieux de l'automne et la mélancolie des feuilles qui tombent, la solennité de la Joie éternelle s'abrite parfaitement sous le manteau de la perception chrétienne du bonheur. Une richesse intérieure laissant s'évader un rayon lumineux capable de percer tous les nuages de la lassitude ou de la désillusion. Une joie cachée mais visible!
Cette fête du calendrier évoque l'approche du froid, le souvenir de nos morts ou encore l'inquiétude des jours sans soleil. Il faut bien se l'avouer : les "1er novembre", on ne pense pas vraiment à notre vocation au bonheur! Si les jours avaient des visages on y collerait peut être celui d'un enfant déguisé dans l'esprit d'Halloween; mais pas celui d'un saint ou d'une sainte...
Et c'est normal ! Car le bonheur chrétien n'est pas naturellement accessible. Il est marqué du signe de la croix, ce mystérieux mot de passe pour entrer dans la réalité invisible de l'Eglise de Dieu.
Ce matin, dans chaque église de France, la procession de la croix a réveillé les statues et allumé les vitraux. Ste Thérèse de Lisieux a murmuré à l'oreille du pèlerin de la terre : "la joie intérieure réside au plus intime de l'âme ; on peut aussi bien la posséder dans une obscure prison que dans un palais". Ste Jeanne d'Arc a eu l'occasion de redire sa devise : "Dieu premier servi".
Ce matin, cette après-midi, ce soir, le ciel est descendu sur la terre. C'est la grâce d'une culture et des rendez-vous qu'elle donne aux hommes : plonger l'humanité quelques moments dans l'immensité du mystère de la vie. Mais "les cultures" ne nous prennent pas pour des anges, elles parlent seulement à nos 5 sens et à notre coeur de chair. Les plongeurs professionnels le savent bien, ils restent des poissons du dimanche : une dizaine de minutes en apnée, c'est tout. Après, il faut remonter à la surface!
En attendant le dernier plongeon.