Le piment, disait Carine. Elle aussi aime se ridiculiser a une certaine auto dérision, je vois que ça.
Mon beau-frère est mexicain. Un jour, il a ramené à ma mère des piments du Mexique. Séchés, rouges, très beaux. Très forts, forcément, donc ma mère ne les utilisait pas. A la base, l’idée, c’était pour la déco.
Carine vient passer quelques jours avec moi en vacances à Aix. La cuisine est joli, grande : ça donne envie de se faire de bons petits plats. On commence à cuisiner. Carine aime cuisiner. Et que je te teste ceci, et que cherche cela…
« tiens, si on ajoutait un peu d’épices ? Mmm, elle est bonne ton huile d’olive ! Oh, des piments ! » Et là, comment dire… Vous voyez, quand le FBI retrouve le cadavre du petit garçon et que sa maman accoure en criant « NOOOOooooooooOOOOON !!! » C’était moi.
Avant que je n’ai eu le temps de finir ma phrase « non carine ne fait pas ça surtout n’y touche pas tu vas mourir » elle en avait mis un bout dans sa bouche. Pour goûter. Normal, on cuisine. Un détail ? Carine est polonaise. La cuisine polonaise, on a connu plus épicé. Pour moi, leur moutarde est sucrée, c’est dire si la cuisine relevée et elle ne font pas bon ménage.
Son visage prend des couleurs que vous n’oseriez même pas imaginer. Des larmes coulent. Toute seules, en silence. Carine ne bouge pas. Bon. Dois-je l’avouer ? j’ai ri.