Voici une scène intéressante. Il ne s'agit pas d'un camping en région ou dans la forêt.
Il s'agit du Square Victoria, en plein centre des affaires de Montréal *.La place sise au pied de l'ancienne Tour de la Bourse de Montréal.
La Place Victoria est devenue, depuis plusieurs semaines maintenant, le Village des indignés. Même s'ils ne sont que quelques centaines à y habiter (on parle d'environ 400 résidents), ils sont aussi la voix de plusieurs indignés qui se joignent à eux lors des marches, même s'ils n'ont pas pris la décision de résider dans le Village.
Le mouvement "Occupons Montréal" semble donc là pour rester, et j'ai fait une petite visite au village en fin de semaine. J'ai assister à quelque réunion, puisque le village est un endroit très démocratique, et qui est de plus en plus organisé.
Les médias semblent avoir compris que les indignés n'avaient pas de revendications spécifiques, et n'étaient pas un groupe homogène ou organisé a priori. Le mouvement s'exprime aussi bien par des blogues que par des pétitions, des supports à d'autres organisations plus structurées comme Avaaz ou via des entrevues avec les médias afin de faire réaliser au grand public que notre système actuel est une impasse et doit être changé en profondeur. La revendication principale du mouvement se trouve là: conscientiser le public au problème afin que le poids de la masse engendre éventuellement des changements au niveau politique.
Si certains le font avec humour, et que nombres de revendications disparates individuelles se mélangent et se recoupent parfois, ça n'empêche pas le calme de régner dans le village, d'après ce que j'en ai vu pendant ma visite.
Le contraste de l'installation de ces résidents au centre d'affaire en une sorte de village de la simplicité volontaire est fascinant. Tentes et abris, bacs de recyclage et de compostages, font face à de grands hôtels comme le W ou encore des sièges sociaux représentatifs de la pensée économique de droite comme les grandes banques ou encore Québécor.
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* J'ai évidemment pris ces photos pour illustrer mon propos et surtout au profit des lecteurs qui n'habitent pas Montréal.