La guerre des boutons (1962)

Publié le 01 novembre 2011 par Cinephileamateur

De : Yves Robert.
Avec : Andre Treton, Michel Isella, Martin Lartigue, François Lartigue, Jacques Dufilho, Yvette Etievant, Pierre Trabaud, Jean Richard, Michel Galabru, François Boyer, Christophe Bourseiller, Pierre Tchernia, Claude Meunier...
Genre : Comédie.
Origine : France.
Durée : 1 heure 30.
Date de sortie : 18 avril 1962.
Synopsis : C'est la rentrée des classes. Comme chaque année, les écoliers de Longeverne commandés par Lebrac déclarent la guerre à ceux de Velrans. Lebrac a une idée géniale : arracher tous les boutons et confisquer ceintures et bretelles des prisonniers afin de les faire rosser par leurs propres parents...
Extraits du film

Je sais que j'ai un peu fonctionné à l'envers sur ce coup là mais c'est après avoir visionné "La guerre des boutons" version 2011 et "La nouvelle guerre des boutons" la même année que je me suis enfin attaqué au film original de "La guerre des boutons" d'Yves Robert. Ça fait un moment déjà que je souhaitais le découvrir sans jamais oser faire le premier pas et j'ai donc profiter de la perche qui m'étais tendu lors d'un passage à la télévision pour enfin voir ce film dont on m'avait beaucoup parlé.
Si les récentes version m'avait un peu déçu chacun pour des raisons différentes, j'ai en revanche adoré ce film dont le scénario écrit par Yves Robert et François Boyer d'après l’œuvre de Louis Pergaud m'as beaucoup plu ainsi que touché. Je ne vais pas comparé ce scénario au roman car je ne l'ai pas vu mais j'ai beaucoup aimé cette histoire fraîche, enfantine, naïve avec ce soupçon d'innocence qui au delà de nous plonger dans une certaine nostalgie d'une époque assez magique humainement parlant je trouve m'as paru extrêmement crédible. Alors que dans les récentes versions (dont je sais maintenant que leurs principales bonnes idées ont été plus que pompé dans le film d'Yves Robert) j'ai eu beaucoup de mal à y croire, je trouvais que ça sonnais faux, ici, sans que je m'y attende, j'ai été transporté et j'ai eu exactement ce que je voulais voir. Les récentes versions sont un peu trop "méchante" à mon goût par moment, elles tombent parfois un peu trop facilement dans la facilité mais dans ce film de 1962, ça sonne plus vraie. Cette "guerre" est à prendre pour ce qu'elle est, une guerre enfantine où de joyeux bambins sont capables de se taper dessus pour des broutilles (avec des bouts de bois et non pas des épées en bois sorti tout droit de Jouet Club ;-) ) mais reste avant tout des enfants capable de s'arrêter et de passer à autre chose juste parce qu'un lapin à une patte de casser ou qu'en internat on préfère être amis plutôt que seul. Là où je regrettais que dans les versions récentes les enfants se prenaient trop au sérieux, ici ils restent des enfants dont la plus grande craintes restera de se prendre une fessée par les parents ou de se faire coller par l'instituteur. De ce fait, il y à vraiment qu'une scène qui m'as vraiment dérangé dans ce scénario (scène qui m'avait fortement embêté aussi dans les remakes) c'est le sort que l'on réserve à Bacaillé à la fin du film. Je trouve ce passage trop "dur" dans le sens où à chaque fois à ce moment là, je ne retrouve plus l'innocence de l'enfant mais juste de la méchanceté gratuite qui sonne faux avec le reste de cette guerre. Passé ce détail (qui reste quand même une scène marquante du long métrage), du début jusqu'à la fin je me suis amusé au point que j'aurais aimé participé à cette guerre. C'est frais, c'est léger, c'est rempli d'un humour simple mais efficace le tout avec une certaine tendresse et un charme qui m'as plu.
Au casting, là encore ça n'as rien à voir avec les récentes versions (désolé de revenir toujours dessus c'est juste l'inconvénient que j'ai eu à voir ses différentes œuvres dans le désordre c'est que sans le vouloir je pouvais m'empêcher de les comparer). Dans les films de 2011, j'ai jamais vraiment accroché aux jeunes acteurs, je ne les trouvais pas convaincant et même si les jeunes acteurs incarnant Petit Gibus m'ont amusé (et aussi permis de passer à peu près un bon moment), je trouvais leurs prestations assez fausses et gâchant un peu plus le film. Ici en revanche, j'ai trouvé la distribution excellente. Je vais parler tout de suite de Martin Lartigue dans le rôle de Petit Gibus justement comme ça, ça sera fait mais l'acteur est à la hauteur du mythe de son personnage. Très touchant, très drôle, son personnage apporte beaucoup à cette histoire et à chaque apparition à l'écran, c'est un véritable plaisir pour le spectateur. Il possède aussi l'une des répliques les plus marquantes du cinéma ("Si j’aurais su, j’aurais pas venu." ;-) ) et reste parfaitement crédible dans son rôle même lors de la scène où il est sensé être saoul et où sa chanson sur le pantalon décousu sonne plus juste que celle sur le boudin de la version récente ;-) . C'est un plaisir de le voir évoluer et même si j'ai apprécié plus ou moins les "nouveaux" Petit Gibus, Martin Lartigue reste des années plus tard, le meilleur dans la peau de ce personnage (les autres aussi d'ailleurs soit dit en passant ^^ ). J'ai eu un peu de mal au début avec Andre Treton dans le rôle de Lebrac mais petit à petit, je me suis vite habitué aussi à son interprétation. La parfaite tête à claque devient vite attachant et ce sont les petits défauts dans son jeu que je pouvais lui reprocher au début qui au final font tout le charme de son personnage. J'ai bien aimé aussi Michel Isella dans le rôle de l'Aztec et comparé aux nouveaux films, j'ai adoré que le chef de la bande rival ne soit pas cette fois ci un attardé qui se fait avoir bêtement et qui s'avère être un personnage vide. Ici, il à une certaine consistance, une certaine ampleur et surtout on y croit à son rôle de chef. Il est un peu en retrait comparé à Lebrac mais il reste convaincant et surtout très crédible lui aussi ce qui accentue le plaisir je trouve du plan final entre Lebrac et l'Aztec qui conclu très bien le film à mon goût je trouve. Parmi les jeunes comédiens, j'ai aussi trouvé que le choix de Claude Meunier dans le rôle de Bacaillé est assez judicieux, l'acteur s'en sortant très bien. J'ai bien aimé aussi Pierre Trabaud dans le rôle de l'enseignant. Le comédien joue très bien son rôle et reste fidèle à l'image que je me faisais des professeur à cet époque (petite aparté, je regrette que ça ait changé d'ailleurs par la suite mais c'est un autre débat ;-) ). Marie-Catherine Faburel m'as moins convaincu dans le rôle de la Marie mais bon c'est un mal pour un bien, le scénario l'exploite au final très peu à mon sens. C'est aussi très sympathique je trouve de revoir Michel Galabru dans le rôle du père de Bacaillé ainsi que Pierre Tchernia dans le rôle du garde champêtre. A noter aussi la bonne apparition de François Boyer, co-scénariste du film, qui interprète le fameux curé. Pour le reste de la distribution, il n'y à rien à dire, chaque acteurs est à sa place est joue bien le jeu avec la même fraicheur et la même énergie que dégage le scénario.
Yves Robert livre quelque chose de très propre derrière la caméra. C'est à l'image de cette histoire, très simple mais également très efficace avec des plans assez jolis je trouve qui mettent bien en scène cette intrigue. La photographie est très agréable et pour un film en noir et blanc, il y à une très belle lumière qui se dégage de cette œuvre et qui rendent le film esthétiquement très agréable à voir. J'ai trouvé ce long métrage très ensoleillé et très plaisant à voir avec un rythme constant qui fait que l'on ne voit pas le temps passé et que le film défile très vite sous nos yeux (là encore ça n'as rien à voir avec les nouvelles versions). Le seul petit truc qui à la limite m'as parfois un peu déconnecté du film (et encore ça dure à peine deux secondes), c'est l'enchainement de certaines scènes qui se fait de façon un peu trop rapide avec une utilisation parfois abusive de l'écran noir pour passer d'une scène à une autre. Quoiqu'il en soit, cette mise en scène possède une certaine poésie que j'ai bien aimé à l'image de la fameuse bataille où les Longeverne se retrouvent nus sans que ce soit choquant ni tape à l’œil. Ça apparait presque logique. Les costumes sont très beaux et j'ai beaucoup aimé aussi les décors qui font ressortir le charme de cette époque. Bien entendu, l'ensemble à quelque peu vieilli mais je trouve sincèrement que ça à bien fini et des années plus tard, le film reste toujours très agréable à suivre. C'est vraiment une époque que j'aime bien voir au cinéma, ça dégage une atmosphère très agréable, une atmosphère qui me plait et j'ai vraiment retrouvé tout ceci dans la très bonne réalisation de Yves Robert. La bande originale du film composée par José Bergmans est très réussie aussi, tout en douceur, sans jamais étouffer le scénario ni en rajouter dans la surenchère et permet d'emballer l'ensemble d'une bien belle manière.
Pour résumé, le fait d'avoir vu les nouvelles versions avant font que malheureusement je n'ai pas pu m'empêcher de faire des comparaisons surtout que ses dernières ont vraiment tout pompé quasiment au film d'Yves Robert je trouve sans aucune originalité. Mais du coup, ça m'as permis d'apprécier encore plus "La guerre des boutons" et fait qu'après ce premier visionnage, je comprends aisément le statut de film culte qu'il peut avoir. Frais, drôle, émouvant, sincère, humain... Il y à pleins d'adjectifs que je pourrais donner pour qualifier ce film qui maitrise bien son sujet et qui à su placer cette simple guerre d'enfants à sa juste place sans aucune prétention. Mon seul regret, c'est de ne pas avoir vu ce film plus tôt car j'ai vraiment passé un excellent moment qui m'as procuré beaucoup de plaisir. Maintenant que le premier pas à été fait, je reverrais volontiers ce classique qui vaut le détour et qui prouve lui aussi que le cinéma français est capable de jolies choses.