J’ai regardé ce film il y a quelques jours sans trop savoir à quoi m’attendre si ce n’est que c’était signé Darren Aronofsky et que j’en avais quand même entendu beaucoup de bien. Concrètement, le film raconte l’histoire de Randy « Le Bélier » Robinson (interprété par Mickey Rourke), une ancienne gloire du catch qui ne se produit plus que dans des salles de gym de lycée ou des maisons de quartier. Brouillé avec sa fille Stéphanie (Evan Rachel Wood), il est incapable d’entretenir une relation durable avec quiconque: il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l’adoration de ses fans. Mais lorsqu’il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d’un match, son médecin lui explique qu’il doit abandonner le catch. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec Cassidy (Marisa Tomei), une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring…
Je me souviens qu’à sa sortie, ce film ne me tentait pas trop car l’histoire semblait absolument inintéressante. En effet, une sorte de vieux loser solitaire qui n’arrive pas à raccrocher quand il est temps et qui accumule les gaffes avec ses proches, ça ne me disait rien qui vaille. Et en fin de compte, force est de constater que cette histoire est quand même touchante et cela en grande partie grâce à la magnifique interprétation de Mickey Rourke. Personnellement, j’ai mis un peu de temps à véritablement rentrer dans le film car le rythme est très lent et la caméra est sans cesse fixée sur Randy. Au départ, je dois avouer que ça m’a un peu ennuyé de ne voir que lui. Et puis petit à petit, on finit par éprouver de l’empathie envers cet homme détruit, au propre comme au figuré, et l’histoire prend une toute autre dimension. Si on y réfléchit, il ne se passe rien d’extraordinaire mais le film sonne tellement juste que même le plus petit des événements a un impact sur le spectateur. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour moi. C’est bête mais voir Randy demander à un gamin de son quartier de venir faire une partie de console chez lui suffit à montrer la grande solitude de cette homme.
Mais si j’ai tant aimé ce film, c’est avant tout grâce au jeu de Mickey Rourke qui signe sans doute là son meilleur rôle. Effectivement, il habite totalement son personnage et livre une prestation particulièrement touchante qui ne laisse absolument pas indifférent. Quand je me suis rendu compte pendant le visionnage que le film allait être centré exclusivement sur lui, j’ai eu un peu peur de m’ennuyer car ce n’est pas un acteur dont je suis particulièrement fan. Et au final, je dois reconnaître qu’il m’a agréablement surpris et même plus que ça, il m’a véritablement convaincu. A ses côtés, j’ai également été très impressionné par la prestation de Marisa Tomei qui est juste parfaite dans le rôle de cette strip-teaseuse qui a bien du mal à joindre les deux bouts. C’est loin d’être un rôle super évident et je trouve qu’elle s’en sort haut la main. C’est une actrice qui me plaît de plus en plus et je suis vraiment content de la revoir sur le devant de la scène ces derniers mois. Enfin, je suis un peu plus réservé quant à Rachel Evan Wood car elle est nettement moins présente que les autres. Elle semble néanmoins avoir beaucoup d’aisance dans le registre dramatique, comme en témoigne les quelques scènes très émouvantes qu’elle a avec son père dans le film.
En conclusion, si The Wrestler marque un peu moins les esprits que d’autres films de Darren Aronofsky comme Requiem for a Dream où Black Swan, il n’en est pas moins réussi de par le réalisme de l’histoire et l’interprétation magistrale de Mickey Rourke. Et pour ces deux raisons, le film mérite largement d’être vu selon moi.